Chapitre 8

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♪ I'm closing my eyes - Potsu

Eren gémissait. S'il s'était attendu à quelque chose lorsqu'il avait pénétré dans le bureau de L'Ackerman, ce n'était sûrement pas à ça.

Il était assis sur le bureau du noiraud, complètement nu, des gouttes de sueur dégoulinaient le long de son corps transi de plaisir. Entre ses cuisses, le noiraud se délectait de son membre, prisonnier de sa bouche brûlante. Le jeune ne tenait plus, les sons de succion que produisait son professeur le plongeaient dans une extase le faisant complètement perdre pied. Il avait chaud, trop chaud, et ne se rappelait pas comment la situation en était arrivée là. Il agrippait de ses mains les cheveux soyeux de l'homme qui engloutissait goulûment son sexe se laissant peu à peu plonger dans les méandres du plaisir charnel. Il allait jouir, il le sentait monter crescendo en lui, le brasier dans son ventre prenait d'assaut tout son être. Il demanda à L'Ackerman de se retirer, ne voulant surtout pas souiller sa bouche si délicieuse, seulement, le noiraud fit la sourde oreille et continua de lécher de haut en bas son membre frissonnant. Eren rejeta la tête en arrière, prêt à se déverser en lui.

" Je croyais t'avoir dit de ne plus le revoir ?"
Il sursauta de frayeur, tournant la tête vers la porte du bureau à présent ouverte. Dans son embrasure, Hanji les observait, bras croisés sur la poitrine, le regard sévère. Pris de panique, Eren voulu repousser le noiraud avant de se rendre compte que l'homme entre ses jambes n'était pas son professeur. Il vit deux grands yeux bleus le fixer, l'air féroce, alors qu'il resserrait sa prise sur son sexe. Un cri de terreur remonta le long de sa gorge avant de mourir silencieusement au bord de ses lèvres. Il ne pouvait plus parler, aucun son ne sortait de sa bouche. Il ne sentait plus rien, seul les larmes qui coulaient le long de ses joues lui semblaient perceptibles. Il se débattait de tout son être, les yeux clos, des cris muets coincés en travers de la gorge.

Lorsqu'il ouvrit à nouveau les yeux, il ne vit que l'obscurité qui l'entourait. Il suffoquait et chercha désespérément à retrouver un semblant de souffle. Lorsqu'il réussit à s'extirper de l'étau qui l'entravait, il comprit qu'il était coincé sous son énorme couette, dans sa chambre. La nuit était encore bien présente à l'extérieur, il ne devait pas être 3 h du matin. La fournaise sous ses draps l'étouffait, il était trempé de sueur. Il sortit douloureusement de son lit, ses muscles le faisaient horriblement souffrir. Il avait dû se débattre comme un fou dans son sommeil, gagnant au passage quelques courbatures. Il alla ouvrir la fenêtre de sa chambre, tentant tant bien que mal de reprendre ses esprits. Il récupéra la moitié du joint qu'il avait laissé sur le rebord de la fenêtre la veille, aillant besoin de se détendre au plus vite. Ses mains tremblaient encore de l'horrible cauchemar dont il sortait tout juste et qui, pourtant, était déjà comme un lointain souvenir dans son esprit. Il se souvenait à peine de cet horrible rêve, seul l'étau qui lui compressait la poitrine ainsi que les tremblements incessant de son corps lui rappelait qu'il ne s'était pas agis d'un doux rêve. Il tirait sur son joint, calmant doucement les battements effrénés de son cœur.

Il avait à peu près retrouvé son calme lorsqu'il croisa son propre regard dans la vitre de sa fenêtre. Il se souvint alors d'un détail de son cauchemar : ses yeux bleus. Il ne les avait pas revu depuis bien longtemps, mais, malgré toutes ces années, ils lui procuraient toujours le même dégoût.

Cette nuit-là, il ne réussit pas à se rendormir, repensant sans cesse à ce regard océan qui le faisait, aujourd'hui encore, cauchemarder.

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Il était assis sur un banc dans la cours intérieure de l'université, la tête rejeté en arrière, les yeux clos. Il entendit arriver Jean au loin. Le châtain fulminait, sûrement contre l'Ackerman. Il sortait tout juste de son cours et Eren ne comprenait pas pourquoi il s'évertuait à continué à y aller alors que le noiraud lui menait la vie dure.

A la recherche de Proust - [1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant