♪Solitude - Sofiane Pamarte
"Je le connais par ce qu'Erwin Smith, c'est mon cauchemar à moi aussi, Eren..."
"Qu-Quoi ?"
Il était toujours debout, face à lui, les bras ballants, la bouche grande ouverte. Les paroles de Levi avaient du mal à faire le chemin dans son subconscient, comme brouillées par un filtre invisible. Bon sang, pourquoi avait-il autant fumé chez Jean ? Son cerveau était complètement confus et il n'arrivait pas à assimiler pourquoi son noiraud connaissait cet enculé de Smith. Il cherchait un sens logique à tout ça mais, même en se concentrant du mieux qu'il pouvait, rien ne semblait rationnel.
"Je... Je comprends pas de quoi tu parles 'Vi."
"Eren... Par pitié... Me fais pas répéter ce que je viens de te dire."
Il fixait Levi dont les larmes continuaient de couler, les yeux rougis par la souffrance et l'alcool. Il sentait qu'il commençait à s'impatienter, de plus en plus en colère contre lui même. Bordel, pourquoi n'arrivait-il pas à comprendre ce que Levi essayait de lui dire ? Ça n'avait aucun sens. Comment pouvait-il connaître le nom de l'homme qui avait longtemps hanté ses longues nuits d'angoisses ? Non vraiment, ça n'avait aucun sens...
"C'est... C'est Hanji qui t'en a parlé ? C'est elle qui t'a donné son nom ? Pour-pourquoi maintenant ? Qu'est-ce qu-..."
"Putain Eren..."
Ils se fixaient maintenant tous les deux, l'air grave. Le brun sentit l'affolement de son cœur se propager dans tout son corps, une sueur froide perlant dans le bas de son dos. Bon sang, pourquoi son être entier comprenait ce que son cerveau refusait d'entendre.
"... Tu veux vraiment que je te l'explique ?"
Ses yeux s'écarquillèrent de douleur quand son cœur se brisa dans sa poitrine.
"Erwin était mon compagnon. Mon monstre."
Le noiraud perdit l'équilibre en essayant de rattraper Eren alors que ses jambes le lâchèrent, sous le choc. Ils se retrouvèrent à genoux, l'un en face de l'autre, leurs larmes à tous les deux dégringolant sur leurs joues blêmes. Ils n'osaient se toucher ni se regarder, trop blessés par l'annonce de leur passé commun. C'était dur, trop dur à encaisser pour eux, pour leurs cœurs déjà trop meurtris par leurs antécédents, par cette histoire qui finalement, se trouvait être la leur. Il n'y avait rien de comparable à la souffrance que ressentait le brun à cet instant, excepté la douleur qu'éprouvait Levi, face à lui. Par ce que le noiraud, après avoir enduré la culpabilité et le chagrin savait qu'il allait devoir faire face à un tourment bien pire encore.
Celui de l'abandon.
Il avait longtemps réfléchi, seul dans sa cuisine, avec comme seule compagnie sa bouteille de whisky et son désespoir. Il savait que le jeune ne pourrait lui pardonner, comme lui ne se pardonnerait jamais. Il savait tout cela. Et lorsqu'il leva les yeux vers lui pour tomber sur un regard noir de haine, il comprit qu'il était trop tard pour eux.
"Espèce de sale enfoiré !"
"Eren..."
Il s'était levé d'un bond. Le garçon laissait échapper sa colère dans un sifflement rageur, les poings contractés, s'arrachant les paumes de mains du bout des ongles. Les muscles de sa mâchoire étaient crispés dans un rictus furieux, qui aurait fait trembler n'importe qui d'effroi. Mais pas Levi. Le noiraud savait qu'il méritait cette haine et acceptait que le garçon déverse sa rancœur sur lui.
"Tout ça, c'est de ta putain de faute !!! Toutes ces années de dépression, de dégoût, de néant... Tout ça à cause de toi !!! Toi et ta putain de lâcheté !!! Cet enfoiré... Cet enfoiré m'a... Il m'a volé une partie de ma vie... T'aurais pu l'en empêcher ! T'aurais pu empêcher tout ça de se produire, mais... mais tu... J'ÉTAIS QU'UN GAMIN, MERDE !!! On était tous que des putains de gamins !!! T'as rien fait, t'as juste pris la fuite... T'as même pas eu les couilles de le balancer aux flics... T'as brisé nos vies avec ton putain de silence, et il fallait qu'en plus de ça, tu brises mon cœur, connard !!!"
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A la recherche de Proust - [1]
RomanceCertaines fascinations nous font douter de tout ce à quoi l'on croyait jusqu'alors. Lorsque son regard s'est posé sur lui, Eren n'a pas hésité un seul instant. Il le voulait lui, le professeur de lettres classiques. "𝘍𝘢𝘪𝘴-𝘮𝘰𝘪 𝘢𝘪𝘮𝘦𝘳 𝘗𝘳...