Le soleil se lève - Section (4)

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08h00 du matin 

La librairie n'est pas encore ouverte que je suis déjà devant la porte pour être certaine d'avoir un exemplaire de chaque. La libraire n'est pas étonnée car j'étais déjà venue il y a quelques jours pensant qu'ils seraient déjà sorties. 

Libraire - vous êtes matinales ! 

Moi  - oui je ne voulais pas les manquer ! 

Libraire - je me souviens que vous les vouliez : je vous les ai mis de côté ! 

Tout sourire, je rentre dans la librairie à l'ambiance rassurante, tant ça me rappelle mon enfance. Je me dirige directement vers la caisse et farfouille mon sac pour trouver ma carte bancaire. Comme pour me rassurer, elle me tend les deux journaux que je m'empresse d'ouvrir afin de trouver la page correspondante. Voilà, j'y suis ! Deux pages me sont dédiées dans un journal, une demi-page dans un autre. Mon coeur se remplit de ce nouveau souvenirs que j'archive au fond du grenier de mon âme. 

Je remercie la libraire et roule avec un coeur qui est un peu allégé. Comme de routine, j'avance timidement dans ce couloir blanc et morose. Le temps dans l'ascenseur n'a rien d'agréable, au contraire : je ressens une tristesse dans laquelle mon coeur se plonge à nouveau. Ne pleure pas Mélodie, ça va se voir : voilà mes pensées. 

Je toque gentiment et m'affuble de mon légendaire faux sourire. Il est toujours là, dans cette chambre qui pue la maladie, dans ce lit qui semble trop étroit pour qu'un être humain y reprenne vie. 

Moi - Bonjour papa ça va ? J'ai les journaux ! 

Comme si ça allait lui redonner vie, je lui tend les journaux tel un enfant qui tend son relevé de notes sachant qu'il a bien travaillé. Je reconnais en moi ce besoin viscéral de plaire à mes parents, comme pour essuyer ces années de honte et de pleurs à cause de mon poids. Curieux, mon père bouquine les articles et m'assaillent de questions sur les interviews, d'un ton apaisé mais pas spécialement joyeux ni fier. Oh, je me doute qu'il est fier : j'aimerais juste parfois l'entendre ou le ressentir. Il prend difficilement ses lunettes et son smartphone pour faire une photo des deux journaux. 

Nous continuons à parler pendant que Maman part se laver et s'occuper de la maison, comme chaque jour. Mes frères sont déjà passés chacun à leur tour et nous reviendrons ensemble au soir. Papa n'aime pas beaucoup que nous venions mais je savais que Maximilien, le plus jeune, avait réellement besoin d'être le plus présent possible : c'était sa manière de s'assurer qu'il n'abandonnait pas son père. 

14h00 de l'après-midi  

De retour à la maison, je m'attèle à ranger celle-ci comme prévue, avant de me rendre compte que maman a déjà tout fait. Je souhaitais aider mais j'avais parfois la sensation que l'aider signifiait ne rien faire et tout lui laisser. 

* Marianne vous a mentionné dans un commentaire * 

Je glisse la notification afin d'ouvrir la publication, étonnée que ma cousine puisse me mentionner quelque part. 

G* a posté deux photos 

Encore deux articles sur ma fille Mélodie dans deux gros journaux !

( 40 j'aime . 24 commentaires. 3 partages) 

Je lis vite fait les commentaires de ceux qui félicitent mon papa pour l'aventure que j'ai vécu et qui attire les regards. Contente de faire plaisir à mes parents, je ne ressens pas moins le poids de la jalousie de notre entourage qui, selon moi, était déjà palpable. De toute façon, je ne faisais que profiter de la grâce de Dieu d'avoir vécu ce moment : après la diffusion de l'émission, tout ça sera terminé et j'aurai l'occasion de me reposer alors autant en profiter le peu de temps que cela dure. 

* Instagram : mentionnée dans 4 story. 4 messages. 3 demandes de messages. +20 followers * 

Je comprenais alors que le mini-reportage que le JT avait enregistré sur moi était enfin passée. J'avais quitté papa juste avant la diffusion qu'il avait bien sûr regardé et que j'avais suivi par après. Les frères et soeurs de l'assemblée qui avaient participé au reportage étaient surexcités de ce passage, l'assemblée entière étaient très fières. Sur le chat de discussion de l'assemblée les félicitations et louanges à Dieu pleuvaient. Le plus important pour moi était les félicitations de mes parents spirituels : 

Papa S. (pour spirituel) - félicitations ma fille, je ne parle pas beaucoup par respect pour ce que Dieu fait dans ta vie je te laisse vivre ce moment. 

J'étais reconnaissante d'avoir vécue cela avec eux et de pouvoir partager avec eux une de mes passions. 

Je me mis à enregistrer la version replay du JT afin de poster mon passage au JT national ! 

! PUBLICATION ACCOMPLIE ! 

Les 200 followers que j'avais ce sont mis à aimer, commenter et partager à la vitesse de l'éclair, comme s'il fallait absolument que le monde sache qu'ils étaient les soutiens de la première heure ! 200 j'ai dis ? Depuis la diffusion ils étaient plutôt 600 followers. Ces nouvelles personnes me faisaient plaisir ! L'occasion pour moi de continuer à faire transmettre les valeurs de Dieu. 

Dans une poignée de jours, l'émission sera diffusée.. J'avais hâte de découvrir l'enregistrement. 


A suivre. . . 

Confession d'une chrétienne 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant