-[FR] Road 96: More Than Survive-

9) My Shot

Avec le peu d'essence qu'il leur restait, Evelyn les emmena à une pompe à essence. Elle se gara un peu plus loin, à l'abri des regards, et une fois sorti de la voiture elle tendit sa main à Louis, lui signalant de la suivre.

-Mais je croyais que tu ne pouvais pas acheter de l'essence ?

-On ne va pas en acheter. Tu vois la camionnette là-bas ?

-Ouais ?...

-C'est celle du patron. On va lui siphonner son essence. Faut juste trouver un bidon vide et un tuyau.

-Comment tu sais que c'est la voiture du patron ?

-Je...travaillais ici, avant.

-Oh... Et c'est pas grave de voler l'essence de ton ancien chef ?

-Franchement...c'est un connard. Aucun regret. Et puis, c'est pour la bonne cause !

-La bonne cause, oui.

-Je te laisse chercher le bidon ? Essaie juste de ne pas te faire voir. Ce type est complètement cinglé.

-Cinglé comment ?

-Du genre à modifier un fusil pour pouvoir chasser les ours plus facilement.

-T'as raison, c'est un connard.

-Tutut. Pas de gros mots à ton âge.

-Pfft.

Le jeune garçon tira la langue avant de partir à la recherche du bidon. Pendant ce temps, Evelyn se rendit vers la petite cabane qui servait de remise à son ancien patron. Comme prévu, elle y trouva le fameux tuyau dont elle avait besoin...non sans mal puisqu'elle dû d'abord crocheter le verrou. Leur objectif accompli, le duo se rejoignit près de la camionnette où Evelyn commença à remplir leur bidon.

-Euh...madame Lyn ?

-Attends deux secondes, Louis, j'ai presque fini...

-Madame Lyn ?!

-Je sais qu'on est pressé, mais je peux pas aller plus vite !

-MADAME LYN !

-Quoi ?!

Un bruit de détonation se fit entendre. Une balle perdue frôla Evelyn d'assez près. Le vieux chasseur qui tenait la station-service les avait trouvés. La jeune femme ravala sa salive et par instinct cacha son jeune ami derrière elle.

-Monsieur Woodstock ! Vous avez l'air en forme.

-J't'avais dit de n'plus mettre l'pied ici après ton départ ! Et pourtant t'voilà, en train d'maltraiter ma pauvre Lucy !

-Alors euh, hehe, j'ai une très bonne explication.

-J'espère pour toi qu'elle est vraiment très bonne !

Elle pouvait sentir le fusil customisé du vieillard contre son nez. Ce n'était pas vraiment la position idéale pour chercher une bonne excuse.

-Laisse-la tranquille, vieux schnock !

-Louis !

-Eh, j'te reconnais, toi. J't'ai vu à la télé y'a quelques heures. Alors comme ça t'apprends aux fugueurs à commettre des délits maint'nant, Evelyn ?

-Oui...et non. C'est un peu compliqué.

-Dans tous les cas z'allez m'suivre, le p'tit et toi. Et z'allez attendre sagement qu'j'appelle la police. J'me suis bien fait comprendre ?

-Qu'est-ce qu'on fait, madame Lyn ?

-Pas le choix, bonhomme, fais ce qu'il te dit...

A contre cœur, ils suivirent Woodstock à l'intérieur du magasin de la station. Celui-ci les attacha tous les deux à des chaises et s'éloigna pour appeler la police depuis une cabine téléphonique. L'endroit puait la propagande pro-Tyrak et les animaux empaillés. Un horrible choix de déco qui faisait sans doute fuir les clients. Evelyn fit entendre son dégoût avant de se débattre, essayant de se libérer des cordes...en vain.