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Remerciement à FanSALTLTRRtr09 pour ses commentaires, ainsi qu'à tous ceux ayant voté et ceux m'ayant ajouté mon histoire à leur liste de lecture.

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« Bien que tout vice verse dans le cœur humain le poison de l'adversaire, c'est l'envie qui permet au serpent de cracher son venin le plus secret... »

Grégoire Le Grand


Il y a quelque chose d'étrange dans ce lieu. Mais comment aurait-il pu en être autrement dans le repère d'une chiromancienne.

Une silhouette, encapuchonnée d'une lourde cape noire dissimulant entièrement son visage de manière à ne point être reconnue, en passe la porte après avoir traversé à pied une petite ruelle des coins reculés de la capitale parisienne.

Une assistante de la personne qu'elle est venue voir la conduit à sa demande jusqu'à la chambre dans laquelle les clients sont habituellement reçus. La pièce en question une salle de forme carrée éclairée par des torches accrochées aux murs, relativement large en dépit de l'apparence générale de l'édifice dans lequel elle se trouve. L'espace est aménagé de meubles contenant ce que l'on devine comme étant probablement des ustensiles de sorcellerie ou autre matériel propice aux activités illégales de l'espèce de la divination et de l'empoisonnement. En son milieu se tient une petite table ronde, sculptée en bois vernis.

Sur l'une des chaises disposées autour est assise une femme à qui l'on donne une trentaine d'années. Catherine Deshayes, dite la Voisin, malgré ses joues flétries qui tombaient sur le haut col blanc de sa robe grise, ses cheveux platines et frisés naturellement comme les poils d'un caniche lui donnaient quelque chose de folâtre.

La silhouette inconnue ne perd point le temps pour aller se poser en face de la sorcière. Sa venue ici n'est su de personne, si ce n'est sa servante et elle ne tient nullement à s'attarder. Éveiller de quelconques soupçons ne lui causerait que des ennuis dont elle n'a aucun besoin dans la situation dans laquelle elle de trouve en ce moment, à sa plus grande frustration.

- Vous voici bien vite revenue chez moi. Que me vaut cet honneur ?

La dissimulée abaisse sa capuche d'un geste leste du bras, révélant la marquise de Montespan. Ses traits d'ordinaire si parfait, comme se plaisait à en dire la majorité de la cour, trahissent sans mal une expression indéchiffrable. Crainte, pression, urgence... On ne saurait dire quels sentiments la traversent. Une chose est sûre cependant : il y a une envie de revanche, de dangerosité pour quelqu'un en particulier.

- Une épine sous mon pied à éliminer à tout prix.

La Voisin hausse les sourcils.

- Tiens donc ! Il ne s'agit plus de philtre d'amour pour votre cher roi ?

- Ne perdons point de temps en inutiles fanfaronnades, voulez-vous. Je ne peux laissez quiconque se douter que je vous vois.

- Oh ? J'en conclus, d'après la nuance de peur dans vos paroles, que votre situation est en déclin. Mais soit. Vous voulez éliminer la femme qui trouble le cœur de votre amant.

Athénaïs soupire d'impatience. La mention de sa rivale - non, son ennemie - ne l'enchante guère.

- Vous avez parfaitement saisit la situation. Maintenant, auriez-vous un venin qui puisse me débarrasser de cette importune ?

- Avez-vous une préférence en particulier ?

- Une mort lente et douloureuse. Une leçon s'impose.

La Comtesse du LysOù les histoires vivent. Découvrez maintenant