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Zayn

Les rideaux filtraient les rayons du soleil, ils me brûlaient le dos, et m'aidaient à émerger. J'allumai mon téléphone, qui indiquait six heures du matin, et m'avachis à nouveau sur mon lit en soupirant, déjà exaspéré de la journée que je m'apprêtais à passer.

Evan devait sûrement encore dormir, Grey être en train de réviser avant même d'aller en cours, et Alex de faire des pompes au milieu du salon. Je m'étirais, et enfilais un tee-shirt, tandis que quelqu'un frappait à la porte de ma chambre. Je la déverrouillai, remarquant Alex légèrement essoufflé, sans grand étonnement. Il me souriait en laissant son eau de Cologne embaumer rapidement ma chambre, vêtu comme à son habitude d'un jogging noir et d'un col roulé gris qui traçait à merveille ses muscles. Il frotta mes cheveux de sa main pour me saluer, comme toujours. Puis il s'étala sur mon fauteuil de bureau.

— C'est bientôt votre fin de saison, commença-t-il, qui se conclura par le tournoi, et comme tu le sais, c'est l'équipe de hockey qui enchaîne.

— Je suis au courant Alex. Si tu veux parler compétition, c'est Evan qu'il faut aller voir.

— Je sais Zayn, dit-il en ricanant. Mais en fait, aujourd'hui j'ai un petit match avec les gars, et je venais te voir avant d'y aller.

— Tu as un match ? Pourquoi tu n'en as pas parlé ?

— J'en ai parlé au repas hier soir, mais tu es sorti de table précipitamment, et tu ne m'as pas vraiment écouté. Mais ce n'est pas très important donc ne t'en fais pas.

Je me sentis coupable et baissai les yeux, Alex était toujours là pour m'écouter lorsque je me sentais mal, et je n'étais jamais capable de faire de même.

— Hé, je ne t'en veux pas Zayn. Je venais juste te voir avant d'y aller pour que tu me portes chance.

— Comment ça ?

— Tu es le porte-bonheur de notre groupe... Enfin, la vérité c'est que je venais surtout pour te demander comment tu vas, Evan nous a dit que tu parlais aux murs hier soir.

Je suis sûr que mes joues prenaient une teinte rosée.

— Je prenais l'air, j'étouffais à l'intérieur.

— Si tu le dis. Mais ne fais pas de conneries, on a besoin de toi, Zayn.

J'hochais la tête en souriant pour le convaincre, ce qui eût l'effet escompté, puisqu'il se leva pour ébouriffer à nouveau mes cheveux avant de sortir sans se retourner. Au moment même où il ferma la porte je m'empressai d'enfiler un pantalon, et ma paire de baskets. Puis je dévalai les escaliers, en espérant de ne pas le croiser. Je recevais de l'amour, beaucoup d'amour, et je me sentais constamment seul. Alex et Grey étaient des membres de ma famille pour moi, ils étaient toujours présents. Delmar était mon seul grand frère, et Evan, je ne saurais dire ce qu'il était, mais il était là. Et je savais qu'Alex en faisait des masses parce qu'il avait peur, il voulait que je me sente aimé, parce qu'il savait exactement ce qui se passait dans ma tête. Il savait toujours tout. Et c'était lui, qui m'avait retrouvé inconscient sur le sol de ma chambre, après ma première tentative.

Pourtant j'avais ce creux, ce vide au fond de moi, que je ne pouvais combler. Je ne me sentais jamais aussi seul que lorsque j'étais entouré. Et je ne comprenais pas. Je passais des journées entières allongé sans jamais trouver le courage de me lever, ou même de me nourrir. Je tenais ma poitrine d'une main, la sentant se contracter, et de l'autre j'essuyais le sang qui s'écoulait de mon nez. En ouvrant les battants de porte du bâtiment, une bouffée d'air me prit le corps, alors que j'inspirais profondément, et elle me brûla les narines.

Lion [Auto-édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant