Bonus n•2

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fraternal gathering

Zayn

     C'est extrêmement frustrant de marcher dans une rue bondée de monde, et qu'absolument toutes les femmes contemplent mon homme de la tête aux pieds.

     La beauté externe est si éphémère, si abrupte et inepte.

     Elles se permettent de contempler une personne qu'elles ne pourront pas même effleurer un jour, sans jamais imaginer que l'abruti debout a ses côtés dort dans ses bras tous les soirs, simplement parce que c'est un homme. 

     Le physique est si peu représentatif de la complexité d'une personne que je me lasse de détailler celui des autres.

     — Je ne sais même pas pourquoi je m'inflige ça à nouveau, râle la source de tous mes tourments.

— Pour toi, pour moi, pour Ariah, énuméré-je. Je n'ai pas d'autres arguments à te proposer.

     Aeron lève les yeux au ciel, comme si les arguments tout juste cités ne représentent absolument rien, avant de déplacer une de mes mèches de cheveux rebelle derrière mon oreille.

     — Moi, ils me brisent les burnes. Toi, ils te tournent autour, avoue-t-il plus sèchement. Et Ariah, ils ne la connaissent même pas... Motifs non valables.

     — Raison de plus pour la leur présenter.

     Il me fixe intensément, de cette manière abjecte, semblable à un tueur en série qui menace sa proie d'un simple regard. Je ne suis pas le mieux placé pour parler de regards brûlants, mais ses yeux à lui... ils m'empêchent même de parler tant ils me calcinent sur place.

     Pourquoi est-il aussi beau, putain. 

     Ça m'aurait facilité la tâche s'il n'avait que sa personnalité, sans sa beauté captivante. Quoique, je serais tout de même tombé désespérément amoureux.

     — De toute façon, plus le choix !

     Il râle quelques secondes à cause sa « situation merdique » je cite. Il est légèrement excessif, quant aux descriptions de sa situation de vie. Néanmoins, je pense qu'il est suffisamment conscient de l'importance qu'il porte à la moindre petite chose qu'il obtient.

     — Évidemment... Je n'ai que trop expérimenté la douleur de se faire arracher ces  petites choses que j'obtiens, pour ne pas être conscient de leur importance. 

     — Arrête de faire ça ! Me pleigné-je, victime de sa clairvoyance, et de son addiction à déchiffrer toutes mes pensées.

     Son sourire lumineux me force à le lui offrir en retour, tandis qu'il me saisit par les épaules tout en embrassant furtivement chaque parcelle de mon visage, avant de terminer par le bout de mon nez.

     — Au cas où je ne puisse pas le faire avant un petit moment, avoue-t-il en déposant ses lèvres une dernière fois contre les miennes.

     A peine je parviens à le convaincre d'ouvrir cette porte, qu'il se fige littéralement sur place à l'entente d'une voix masculine derrière celle-ci. Il mime sa propre décapitation grâce à sa main, et me fait de gros yeux affligés pour appuyer son agonie intérieure.

     — Fais pas le gamin, chuchoté-je. Entre.

     Il s'assene à lui-même une légère tape au front avant d'enfoncer les portes pour pénétrer dans une grande pièce lumineuse, et pleine de personnes toutes aussi surprenantes les unes que les autres.

Lion [Auto-édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant