Bonus n•1

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Skull pain

Aeron

     — Par quoi commencer ? Demandé-je, avachi sur le canapé, mon téléphone entre les mains.

     — Tout dépend de ce qui te manque le plus, me répond Zayn. 

     Ce qui me manque le plus ? Rien ne me manque vraiment, du moment qu'il se trouve en face de moi. Cette sensation étrange d'être complètement satisfait en permanence, elle ne m'envahît que lorsqu'il se trouve à mes côtés, alors pourquoi chercher autre chose ?

     — Aeron... dit-il d'un sourire charmé. Ce que je voulais dire, c'est plutôt quelle relation fais-tu passer en priorité ?

     Nous sommes en plein dilemme sentimental, conscients que l'on ne peut garder de l'animosité avec nos frères et sœurs respectifs, disons qu'on tente de recoller les morceaux brisés du passé.
Un par un.

     — Ton frère et toi, avoué-je. Les miens, je n'ai jamais pu les saquer, alors un jour de plus ou de moins... 

     Son visage s'illumine instantanément, satisfait d'apprendre que je le soutiens dans sa décision de reprendre contact avec Delmar. Mais comment n'aurais-je pas pu ?

     — Papa ? L'interpelle Ariah.

     Zayn se tourne face à sa fille, et lui ouvre les bras innocemment pour la recueillir contre lui, d'un air admiratif.

     Je ressens toujours ce petit pincement au cœur quand je me souviens de ce qu'ils étaient avant que je ne revienne, c'est toujours aussi étrange d'entendre Zayn se faire appeler « papa », et j'ai toujours un peu de mal à accepter qu'il ait eu quelqu'un d'autre pendant cinq ans, mais... c'est Zayn. Il est tout ce que j'ai, je n'ai pas d'autre explication.

     — J'ai fait un cauchemar, chuchote-t-elle.

     — T'as rêvé d'Aeron ? S'inquiète faussement Zayn.

     — Hilarant, m'exclamé-je ironiquement, avant d'écarquiller les yeux de surprise. 

     Une douleur énorme me prend si soudainement au crâne, que j'en viens à tomber sur mes genoux, la tête compressée entre mes deux paumes de main.

     — Aeron ? Se soucie Zayn en déposant Ariah, avant de se précipiter vers moi.

     — Ça va...

     Ses yeux sont, et resteront toujours ma faiblesse, je ne supporte pas d'apercevoir ce grain d'inquiétude s'extirper de ses iris, alors pourquoi l'inquiéter davantage en lui disant que je n'ai jamais eu ce genre de douleur énorme ?

     — On devrait prendre la route, proposé-je, d'un air faussement assuré.

     Zayn reste sceptique quelques secondes et me toise ardemment, comme s'il parvenait à comprendre que je feins mon bien-être, pour le rassurer. 

    — Je ne devrais pas l'appeler avant ?

     — Depuis quand j'annonce ma venue ? La surprise est meilleure lorsqu'on ne s'y attend pas mon chat.

     Il me sourit tendrement, sauf que la surprise d'apprendre qu'il attendait un enfant et qu'il était marié, elle n'était en rien meilleure, bien que j'étais loin de m'y attendre.

***

     L'air conditionné dans la bagnole me rafraîchit les bouts de doigts, prétexte pour les insérer entre les cuisses chaudes de Zayn tandis qu'il les enveloppe de ses deux mains frêles.

Lion [Auto-édité]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant