CHAPITRE 3

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Je n'avais jamais aimé. Enfin si, mais comme une enfant. L'amour comme les adultes, je ne connaissais pas. Pour moi l'amour était simple, sans rebondissements. On apprécie une personne, on s'imagine être attiré -voir même pas- alors on appelle ça l'amour.

Mais le vrai amour, celui qui déchire et répare... je croyais le connaitre sans même l'avoir effleuré.

Je n'ai pas eu cette transition amour-enfant/amour-adulte avec l'adolescence. Un jour, je suis tombée amoureuse sans le percevoir... progressivement sans y réfléchir. C'est tout.

Il est comme les autres... mais différent. C'est bizarre dit comme ça, mais c'est tout lui. On est voisin dans deux matières, et on parle souvent. C'est quand je l'ai rencontré que doucement la roue du changement s'est mise à rouler.

Et c'est étrange mais parler d'une vie que je n'ai pas ne m'a pas suffi. Alors avant la fin du cours de cette année de quatrième... je lui ai dit. Mon vrai nom, et ma mère décédée. Ça a sonné, il m'a regardé bizarrement et est parti presque en courant.

Maintenant que tout est retombé, je me sens honteuse. Je n'avais rien prémédité, j'ai juste craqué. Mon secret révélé, je pourrais plus rester ici. Je me sens si bête. En plus, je suis seule. Sur les deux mois de vacances, papa part un mois. Les deux premières de juillet et les deux dernières d'août.

J'avais prévu de faire une fête, mais s'il le dit devant tout le monde ... d'un autre côté je veux le revoir. Je ne veux pas fuir, ni dire ce que j'ai fait à mon père.

Je crois que j'ai besoin d'être vraie, quitte à finir brisée.

Quitte à quitter ce mensonge... j'aimerais savoir si maintenant il veut encore me côtoyer.

En ami ? Je secoue la tête et allume de la musique. Faut vraiment que j'arrête de penser. Pourtant, je revois son sourire, son regard brillant quand il rit...

Un rythme rapide emplit la pièce, je m'allonge sur mon lit, les larmes aux yeux.

Lentement, elles coulent vers mes oreilles, mouillent mes cheveux et viennent chatouiller mon cou.

Je me relève, attache mes cheveux en un chignon lâche... puis j'allume Instagram.

Je vais sur le groupe classe et tape en tremblant mon message.

« Qui pour fêter les vacances ? Invitez qui vous voulez, fête chez moi lundi dès 15h. »

Je compte sur mes doigts. Dans trois jours.

Immédiatement, je reçois plusieurs messages.

Mathias : « Alcool ? »

Je réponds : « oui » en sachant pertinemment que je vais le regretter. Un sourire flotte sur mes lèvres. Je me sens bien, et mal en même temps.

Charles : « Ok pour moi, j'amène des potes ! »

Jecomprends que c'est trop tard, les larmes inondent mes yeux tandis que monsourire se brise. Je ne sais pas ce que je viens de faire, si j'ai provoqué unouragan ou juste essayé de toucher le soleil... mais dans tous les cas plus rienne sera pareil.

à tous nos secrets...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant