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9 ans plus tôt, 1996
Cette odeur de renfermé. Cet endroit rempli d'enfants se battant. Assise sur une chaise couleur marine, j'entendais mon père discuter avec un vieil homme. Ils discutaient à propos de moi.
- Est-ce que ma fille s'est améliorée en karaté ? J'aimerai qu'elle excelle dans tous les arts.
- Oui c'est une de nos meilleures élèves, Monsieur. Elle est vraiment talentueuse malgré son silence absolu.
- Parfait.
Quand j'avais 6 ans, mes parents m'avaient inscrite dans un dojo pour apprendre le karaté. Ce dojo, c'était celui des Sano.
Monsieur Sano, le vieil homme, m'avait accueillie dans cet endroit les bras grands ouverts. C'était un homme adorable qui savait bien enseigné malgré sa sévérité.
Là-bas j'étais une des seules filles. Il n'y avait quasiment des garçons. À chaque fois que je me présentais ou battais devant eux, ils me regardaient avec confusion. J'étais une des meilleures élèves alors que j'étais "une fille". Pour eux, ça devait être choquant je présume. Dans ce dojo, il n'y en avait qu'un qui me surpassait. C'était Manjiro Sano. Il n'avait même pas besoin de s'entraîner, il était naturellement un prodige. Il était naturellement doué. Je l'admirais énormément. À chaque fois qu'il devait se battre, je le regardais avec les yeux brillants.
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Un jour, je m'étais blessée en trébuchant pendant l'entraînement. Je m'étais éraflée la jambe. Alors que j'étais tranquillement à l'infirmerie du dojo, quelqu'un entra dans même toquer.
- Ça va ? Je me retournai en étendant une voix masculine.
T/p : - Sano...? Qu'est-ce que tu fais là?
Mikey : - J'ai entendu dire que t'avais été blessée donc je suis venu... D'ailleurs appelle moi Mikey !
T/p : - Mikey ? Comme le personnage de disney ? Je penchais la tête sur le côté.
Mikey : - HEIN ? C'est même pas drôle !
Je pouffais en me mettant la main sur la bouche. Je pouvais voir que Sano rougissait un peu.
Mikey : - Hmf.. Il croisait les bras avec frustration.
Il saisit des bandages avant de s'agenouiller devant moi. Il commença à bander mes jambes couvertes de bleus.
C'est si gentil de sa part. Je me souviens de la délicatesse de ses mouvements comme si c'était hier.
Mikey : - Yaki. Ça ne te fais pas mal ?
T/p : - Je t'avais dit stop avec ce surnom débile... Et non. Ça ne me fait pas mal. Je replaçai ma mèche de cheveux derrière mon oreille avec gêne.
Mikey : - Mais c'est mignon ! Dora-yaki !! Il souriait chaleureusement.
T/p : - Alors je t'appellerai "Dora"? Comme ça, on sera la moitié de l'autre ! Dis-je haut et fort sans me rendre compte.
Mikey : - Dora...? C'est moche. Il se releva après avoir couvert ma jambe de bandages. Oh et tu veux etre ma moitié alors ? Me dis pas que t'es amoureuse. Il me dit un clin d'œil raté.
T/p : - Hmm.. Et si c'était le cas ? Je parlais tout doucement avec les joues rouges.
Mikey : - Hein ? Il élargit ses yeux.
T/p : - Et si c'était le cas, que ferais-tu "Dora" ? Mes lèvres affichèrent un sourire.
Mikey : - Arrête de dire n'importe quoi ! Et m'appelle pas comme ça ! Il gonfla les joues avant de quitter l'infirmerie avec gêne. Je constatai que ses joues étaient un peu rouges.
T/p : - Tu n'as pas répondu à ma quest- Je fus interrompue par le bruit de la porte qui se claquait contre le mur.
Je soupirais puis un sourire doux apparut sur mes lèvres quand il partit.
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Cependant, comme j'étais très douée en karaté, mes parents m'ont désaffecté du Dojo des Sano. Je n'ai même pas pu lui dire au revoir. Avec le temps, il a du m'oublier. J'ai fait de même. Mes sentiments avaient disparu en quelques années et je me souvenais vaguement de lui. Ce n'est qu'à la rentrée de 3 ème lorsqu'il fut dans ma classe, que je me souvins de tout. Finalement, mes sentiments ne m'avaient pas quitté.
Les seules interactions que j'avais avec lui étaient en cours de sport.
Je jouais contre lui en ping pong. Il était très fort. On était quasiment à égalité. Cependant, il a gagné. La déception m'habitait mais sa victoire était prévisible. Après tout, Sano est meilleur que moi. Malgré ma défaite, il tendit son poing vers moi avec un grand sourire.
Mikey : - Bien joué !
Ce sourire et cette posture, on aurait dit lui il y a des années. Décidément, il n'a pas beaucoup changé. À vrai dire, moi non plus, je l'aime toujours.
Je pense que Sano ne se souvient pas de moi. Il n'est pas au courant que je suis celle qui le côtoyait au dojo. Cela fissure un peu plus mon cœur mais ce n'est pas grave.
C'est après ça que j'ai décidé de le chérir plus que tout. Même si je lui parlais occasionnellement, ces petits échanges étaient pour moi le plus beau des trésors.
À chaque parole que j'échangeais avec lui me donnait la force pour continuer jusqu'à notre prochaine discussion. Le voir me rend heureuse. Son sourire me comble. Cependant, j'ai trop peur de tenter un rapprochement soudain. Surtout que je ne suis pas douée pour ça.
Sano dort toujours en cours. Je ne veux pas le déranger ou énerver Ryuguji donc je ne fais rien. Je suis sûre qu'il préfère finir sa nuit que de parler avec une camarade de classe peu intéressante. Je ne veux pas le déranger ou lui causer des soucis à cause de moi et mon passé. Je veux le voir heureux quoi qu'il arrive, ça ne me dérange pas d'être loin tant que je peux toujours l'admirer.
Moi qui pensait que je le regarderai toujours de dos, sans m'approcher. Je me suis définitivement trompée.
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