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Maître Renard s'avance.

- docteur Williams, il commence. Depuis quand vous occupez vous de mademoiselle Parker?

- ça va faire plus de 5 ans, il dit.

- 5 ans, répète Renard. A quelle fréquence la voyiez vous a l'hôpital?

- elle arrivait aux urgences plusieurs fois par semaine, dit le docteur Williams. Elle était toujours dans un sale état.

- quand avez vous compris ce qu'il se passait?

- je l'ai compris très vite, dit le docteur. Et puis, tout s'est confirmé quand j'ai essayé d'en parler avec la patiente. Mademoiselle Parker se braquait dès l'évocation de son père. Il ne fallait donc pas être devin pour comprendre que son père était violent.

- si vous aviez compris, pourquoi ne pas prévenir les services sociaux? Demande Maître Renard.

- parce que mademoiselle Parker m'avait demandé de ne rien dire. Elle se trouvait dans une position difficile et ne voulait pas être séparée de ses proches.

Maître Renard hoche la tête avant d'attraper un dossier sur la table.

- dans le dossier médical obtenu avec l'accord de ma cliente, reprend Maître Renard. On peut voir que mademoiselle Parker a eu plusieurs fractures du poignet, des côtes fêlés et plusieurs fois un genou cassé. Ai-je oublié quelque chose?

- oui, dit le docteur. Mademoiselle Parker a également été agressée sexuellement plusieurs fois.

Des exclamations se font entendre parmis les jurés alors que des photos de mon corps meurtri continuent de défiler sur la petite télé.

- êtes vous celui qui a procédé aux examens? Demande Maître Renard.

- oui, dit le docteur Williams. J'ai effectué plusieurs examens vaginaux et tests adn après avoir trouvé du sperme.

- à qui appartenait ce sperme?

- à monsieur Parker, dit doucement le docteur. Le père de mademoiselle Parker.

Un silence de plomb tombe sur la salle alors que les jurés chuchotent entre eux en me jetant de petits regards. Je baisse la tête alors que Maître Renard reprend.

- si vous étiez au courant, pourquoi ne pas avoir prévenu les services sociaux?

- parce que mademoiselle Parker me l'a demandé, dit le docteur.

- et c'est ce qui vous a retenu d'appeler les services sociaux? Demande Maître Renard.

- j'ai passé un pacte avec mademoiselle Parker, dit le médecin.

- quel genre?

- je ne disais rien et en échange, elle devait parler de tout ça à quelqu'un, dit le docteur Williams.

Je regarde Kyle qui me sourit doucement.

- est-ce que mademoiselle Parker a respecté votre accord? Demande notre avocat.

- oui, dit le médecin. Après quelques jours, elle est revenue à l'hôpital pour me dire qu'elle avait trouvé quelqu'un pour l'aider. Un de ses amis. Ça avait l'air de bien marcher puisque je ne l'ai pas revu pendant 1 semaine par la suite. Je lui ai ensuite fait promettre qu'elle devrait appeler cet ami en cas de danger imminent. Bien évidement, mademoiselle Parker a respecté sa promesse car sinon, nous ne serions pas ici aujourd'hui.

- merci, docteur, sourit Maître Renard. Je n'ai pas d'autres questions, votre Honneur.

Notre avocat se rassied et nous sourit. Il a l'air confiant. C'est une bonne chose. L'avocate de la partie adverse se lève.

- docteur Williams, commence t-elle. Ne pouvons nous pas dire que votre silence est un enfreint de la loi?

- je n'ai enfreint aucune loi, dit le médecin. J'ai respecté le secret médical qui m'oblige à respecter le souhait du patient. C'est exactement ce que j'ai fait.

- mais le fait de ne pas appeler la police peut être considéré comme une mise en danger de la vie d'autrui, je me trompe? Demande l'avocate.

Quelle vipère. Elle essaie d'induire notre témoin en erreur. Elle veut que son témoignage soit retiré.

- vous n'avez pas tort, dit le docteur Williams. Malheureusement, vous n'avez pas bien compris mes propos. J'ai dit que je n'avais pas prévenu les services sociaux, c'est vrai. Mais ça ne veut pas dire que je n'ai prévenu personne.

Je fronce les sourcils.

- que voulez-vous dire? Demande l'avocate.

- j'ai effectivement garder au silence ce qu'il se passait aux services sociaux mais j'ai effectivement appelé quelqu'un pour veiller sur mademoiselle Parker, reprend le médecin. J'ai appelé un ami à moi dans la police, le sergent Halstead.

Je m'arrête de respirer. Un sourire étire soudain mes lèvres.

- le sergent Halstead, répète l'avocate. Et que lui avez vous dit?

- je lui ai tout dit, reprend le docteur. Je savais que mademoiselle Parker et le sergent Halstead s'était déjà rencontré auparavant et avait créé des relations amicales. Je l'ai donc chargé de veiller sur la jeune femme. Ce qu'il a fait. Il passait plusieurs fois par semaine chez mademoiselle Parker pour vérifier que tout allait bien.

Kyle me lance un regard. Je hoche la tête. L'avocate de mon père ne dit plus rien et retourne s'assoir. Le juge Marshal prend la parole.

- au vu de ces nouveaux éléments, la requête de l'accusation est accepté: la victime ne viendra pas témoigner, il dit. Les jurés vont maintenant partir en délibération. Vous serez tous prévenu lorsque la sentence sera tombée. Le procès est levé.

Il tape son marteau sur la table et sort de la pièce. Je me lève et Kyle me prend dans ses bras. Maître Renard se tourne vers nous.

- les témoignages tournent en notre faveur, il sourit. Ne craignez rien, la sentence sera celle qu'on attend.

Je hoche la tête et nous sortons de la salle. Catherine et Paul me prennent dans leur bras. Je souris. Ça fait du bien de recevoir un peu d'amour parental même si ce ne sont pas vraiment mes parents.

- on va aller chercher quelque chose à manger, sourit Catherine.

Ils s'éloignent tous les deux, me laissant avec Kyle.

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My imaginary loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant