opium

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Le chemin du retour m'a paru très long mais cette fois-ci, ça ne l'a pas été pour une triste raison. C'est tout simplement cette impatience de retrouver mon monde. Lorsque nous arrivons enfin devant la maison, je remarque que la porte est déjà ouverte; je ne peux m'empêcher de descendre rapidement de la voiture puis prendre Azra dans mes bras malgré la douleur. Sa joie qui se transmet à travers sa voix, son agitation, toutes ces personnes importantes réunies sous le même toit.. pour faire court, le moment présent m'apporte un tel bonheur que je souhaite de tout coeur qu'il dure une éternité.

«Allez, viens! Installe-toi, tu vas te fatiguer! Ici!» je ne peux m'empêcher de sourire face au tout particulier intérêt qu'Ariana m'apporte. Un vrai sourire angélique se dessine sur son visage. Elle s'installe tout de suite à mes côtés sur le canapé avec une énergie si positive qu'il m'est impossible de rester sérieux. Lorsque je regarde autour de moi, et que je remarque que nous sommes plusieurs, je sens une bouffée particulière d'émotions m'envahir.

«Désolé. Je ne pleure pas! C'est juste que.. ça fait plaisir de voir autant de personnes que j'apprécie réunies» je reprend rapidement mes esprits lorsque je sens sa main se poser sur la mienne en signe d'encouragement. Nous restons tous ensemble pendant un petit quart d'heure avant qu'il se décide que je me repose impérativement. Nous voilà maintenant tous les deux seuls avec Azra, couchés sur le canapé, prêts à faire une sieste.

«Tu sais, j'ai eu très peur!» elle me sort d'un coup de mes pensées. Ses sourcils froncés traduisent sa colère, sa peur comme elle le dit et encore tout ce qu'elle aurait pu ressentir durant mon absence. Je m'en veux tellement d'un côté mais d'un autre, je ne pouvais pas demander à ce qu'elle vienne me voir à l'hôpital par peur de l'effrayer ou la choquer. Simplement des hypothèses.

«Je suis tellement désolé, ma chérie.. mais au final, je suis très rapidement revenu!» son visage devient indescriptible.

«Je pensais que tu n'allais plus revenir comme maman.» le seau d'eau froide que je viens de me prendre mentalement a eu le même effet qu'une grande claque. Je ne sais même pas où me cacher, ni même où regarder ailleurs que son regard interrogateur. C'est quelque chose qu'elle a malheureusement toujours dans un coin de sa tête et ça surgit aléatoirement. Elle se décide d'un coup de me câliner comme pour mettre fin aux tourments du silence. Les enfants sont définitivement des êtres à part. 

«Je serai là. Je serai toujours là.» je la garde dans mes bras tout en laissant le sommeil m'emporter sans bien trop de difficultés. Plus tard, nous nous réveillons, plusieurs temps forts ont lieu puis la toute dernière situation dans laquelle nous nous trouvons là actuellement est l'attente de l'arrivée de Gianna. À vrai dire, je ne pense pas que discuter nous mènera vers des miracles mais en la voyant tout simplement s'investir, ça me donne juste envie de suivre son chemin. Peu importe la finalité, c'est parce que ça vient d'elle.

«Bonsoir.» lorsque je tourne la tête vers la source de la voix, j'aperçois une femme plutôt petite et habillée élégamment regarder minutieusement autour d'elle, avant de finalement me regarder à son tour. Son regard perçant cherche une place puis elle s'y installe en gardant une posture toujours autant droite. «Vous devez être Ulas. Ariana m'a brièvement parlé de vous, ainsi que du contexte.» elle nous regarde tous les deux comme pour confirmer que nous partons tous sur la même longueur d'onde. «Avant tout, je dois me présenter, toutes mes excuses; je suis Gianna.» j'acquiesce pour montrer qu'il n'y a aucun souci de mon côté mais je suis en même temps perturbé par l'aura très différente qu'elle dégage.

«Peut-être qu'il y a quelques détails qui m'échapperont, mais en résumé, voilà la situation..» au fur et à mesure qu'Ariana raconte, je me rend compte que cette femme fait très attention à la gestuelle et fixe plus ou moins longtemps du regard, mais sans rien dire. Ça doit être dans la tête que tout se passe et qu'elle se fait son idée silencieusement.