Un dernier souffle avant de franchir la porte d'entrée. Je ne me fixe même plus aucun but, même pas me dire de garder la tête haute. Tout ce que je cachais en moi est à découvert et ils sont tellement affaiblis qu'ils sont sur le point de s'éteindre. Est-ce que je pourrais les raviver à temps, je ne sais pas. Je ne sais pas combien de temps ça va me prendre pour retrouver mon aisance et recouvrir mes blessures. Mais c'est sûrement le temps qui s'occupera de tout régler comme d'habitude.
«Oh, mon chéri.. tu es tout trempé! Installe-toi près du radiateur, je vais t'apporter des vêtements neufs.» et, comme un enfant, je suis à la lettre ses indications. Un énorme frisson parcourt mon corps lorsque la chaleur dégagée entre en contact avec ma peau froide. Pour mettre fin à toutes mes pensées qui saturent depuis bien trop longtemps, j'observe le ciel désert à travers la fenêtre. Il est vide, esseulé malgré toute sa grandeur tandis que moi, qui n'est rien du tout face à lui, arrive à contenir des tempêtes excessivement destructrices en moi. Elles n'ont pas leur place dans mon coeur, mais elles y sont quand même. Et je ne peux que m'y habituer, au risque de me voir disparaître à jamais si je m'y oppose. «J'ai choisi tout le nécessaire et je les ai laissé dans la salle de bain. Va sous la douche, ça te relaxera et je te préparerai une tisane pendant ce temps.» Je pose mes mains sur ses joues, avec un peu de réticence et d'hésitation au début, pour ensuite lui laisser un doux baiser sur le front. Après l'avoir remerciée, je file sous la douche pour ne pas trop perdre de temps, déjà qu'il est une heure du matin et que la nuit risque d'être plus longue que prévu, tout dépend de notre discussion.
Une fois sorti de la salle de bain, je me sèche rapidement les cheveux avec la serviette puis me rend aux côtés d'Azra pour lui faire un bisou et lui caresser ses joues toutes douces, toutes rondes. J'espère qu'elle dormira paisiblement cette nuit sans subir une interruption dans son sommeil, et donc s'habituer petit à petit à dormir seule pour de bon, même si je ne suis pas prêt non plus.
«Je voudrais tellement vivre une phase précise de la vie, même si je ne veux pas que tu grandisses, cette phase où nous allons devenir complices; pour pouvoir parler du ciel avec toi, des livres que nous allons lire ensemble, des films que nous allons découvrir, des lieux que nous allons visiter. Nous allons même pouvoir débattre et nous disputer. D'accord,..tu vas avoir des amis, certes, mais je serai celui qui sera toujours là même si tu me laisses au dernier plan. Mais, pour le moment, reste mon bébé..ne grandit pas.» je m'approche d'elle pour inspirer son odeur et, même si ce n'est que pour quelques secondes, une sensation de bien-être m'envahit comme s'il est la solution à tout. Elle possède, comme tous les enfants je suppose, cette odeur d'innocence et de bonté qui ne pourra jamais être imitée. Les enfants sont précieux; prendre soin d'eux est une tâche qui nous est imposée, mais elle repaie plus tard. Ils sont une baume au cœur, un miracle que personne ne peut refuser.
J'éteins la petite lampe sur la table de nuit avant de descendre pour rejoindre ma tante. Lorsqu'elle remarque ma présence, elle laisse son portable de côté puis m'invite à venir m'asseoir près d'elle.«Tu te sens comment? Je veux une réponse sincère, pas détaillée. Juste sincère.» je sens déjà que la conversation va virer au sérieux. A quel niveau, je ne sais pas, mais ça m'a l'air d'aller dans cette direction.
«Je suis au bord du gouffre mais ton aide m'apporte vraiment beaucoup de bien. C'est ce dont j'avais besoin.»
«Tant mieux.. tant mieux! Mais il y a une chose qui me tracasse, comment tu t'es retrouvé chez elle?» Je n'ai pas pensé à trouver une réponse à cette question..du coup, avec le stress, je suis quasi sûr que je vais dévoiler la vérité avec une toute petite part de mensonge bidouillé.
«Comme tu le sais, aujourd'hui, je n'étais pas de bonne humeur donc j'ai préféré rentrer à pied le soir. Et lorsque je passais devant chez elle, je me suis évanoui et elle m'a aidé.» comme par hasard, lorsque je passais devant chez elle. Ce n'est même pas crédible mais elle pourrait y croire avec un peu de chance..
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opium
Fanfiction"Car à travers ton cœur, je vois mon reflet, celui dont je suis vraiment, celui dont à toi seule ses sentiments les plus purs sont destinés"