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Cela fait 18 années que le couple Ibrahim et Zahra est marié. Elle avait 18 ans quand celui-ci se présenta chez ses parents pour demander sa main. Ibrahim est un enseignant et sa femme une couturière. Ils vivent très modestement et sont heureux ; marié depuis toutes ces années, le couple n’a toujours pas d’enfants. En tant qu’enseignant, Ibrahim étant en contact avec les enfants, ressent souvent un peu de tristesse, et sa très chère épouse la sent évidemment chaque fois qu’il rentre à la maison. Et c’est bien sûr son devoir à elle de le réconforter, et de dégager cette tristesse de son visage. Ils ont pourtant cherché un moyen pour avoir des enfants, mais en vain.  Beaucoup pensait que l’un d’entre eux était stérile, mais en réalité aucun ne l’était… Le moment n’était tout simplement pas le bon, car ce n’était pas parce qu’ils le voulaient ardemment qu’ils auraient ce don immédiatement. Ils se résolurent donc à patienter, car dans ces moments, ils ne pouvaient que s’en remettre à Allah.
   Il est 13 heures, et Ibrahim vient de rentrer, mais cette fois en étant heureux. Ce dernier s’approcha de sa femme et dit : « Louange à Allah ! Zahra j’ai eu une promotion.
- Vraiment ?  S'étonna-t-elle, tout en laissant les pommes qu'elle épluchait.
- Oui. Je suis désormais le directeur de l’école, et donc nous allons déménager dans la maison qui est près de celle-ci. Dit-il en la prenant dans ses bras.
- J’en suis vraiment ravie Ibrahim. Félicitations à toi. Elle se retira de ses bras. Je vais de suite préparer des sucreries, fit-elle le sourire au lèvres.
- Et moi, je vais aller remercier mon Seigneur, car c’est Lui vraiment qui entend les prières et accorde Ses grâces. »

   Des semaines passèrent, et le couple était déjà installé dans leur nouvelle maison. Elle fut bien aménagée selon les goûts des nouveaux propriétaires. A la sonnerie de sortie des classes, Ibrahim rentra chez lui pour se reposer avant de se rendre à la mosquée ; il fut surpris de voir Zahra à la maison à cette heure. Il remarqua qu’elle évitait son regard quand il lui parlait. Alors il la prit dans ses bras, disant : « Qu’arrive-t-il à la reine de la maison ?
- Je… Elle se tut.
- Dis-moi tout Zahra, je t’écoute . Les yeux pleins de larmes elle dit : « pour je ne sais quelle raison, Halima m’a renvoyé. Et maintenant je ne sais pas quoi faire…
- Ha ha ! Zahra et c’est pour cela que tu pleures. Mais voyons ma chérie, ne t’en fais pas pour ça ; tu as plus d’un tour dans ton sac. Avant la couture que sais-tu faire de mieux ?
- La..cuisine.
- Eh bien voilà ! fais-en ton nouveau métier. »
En effet, Zahra vient d’une famille où depuis l’âge de 7 ans, elle apprenait à cuisiner avec sa maman. Elle est un vrai cordon bleu. Et qui de mieux que son mari sait cela, il l’avait même encouragé au début de leur mariage, à ouvrir un restaurant, mais elle avait refusé. Là l’occasion se présentait à nouveau, et refuser une nouvelle fois serait une mauvaise idée. Mais elle prit la bonne décision en commençant par appeler une de ses tantes, qui possédait un endroit parfait pour un petit restaurant.
 
  Deux mois s’étaient déjà écoulés, suite à l’ouverture de son restaurant, elle était déjà très populaire. Les gens venaient de partout comme une colonie d’abeilles ayant trouvé leur butin. Elle cuisinait toutes sortes de plats, mais spécialement les plats typiques de la région ; elle faisait aussi des desserts et autres délices qu’elle savait si bien faire, et bien sûr les clients en raffolaient. Son restaurant avait vraiment du succès et elle en était fière ainsi que son mari. Pour des personnes ne possédant pas de quoi acheter à manger, elle le leur donnait gratuitement ; et quand il restait de la nourriture à la fin de la journée, elle le donnait aux vieillards et aux tous petits. C’était une femme très généreuse, oui vraiment généreuse… Le soir à la maison, après qu’il soit revenu de la mosquée, Ibrahim retrouva sa bien-aimée au petit salon où elle l’attendait avec des sucreries ; ils restèrent là à discuter des heures et des heures, jusqu’à ce qu’ils s’endormirent…

   Quelques jours passèrent, voire des semaines. C’était samedi ce jour-là, jour de repos et Ibrahim était chez lui. Quant à son épouse, elle était partie la veille chez sa tante. Il se leva donc et partit prendre ses ablutions. Dès qu’il termina, il reçut un appel, et c’était la tante de Zahra. Il répondit donc : « que la paix soit sur toi belle maman !
- Que la paix soit sur toi également Ibrahim ! Si tu n’es pas occupé, rejoins-moi rapidement à l’hôpital, c’est Zahra.. »
Effrayé et angoissé, il raccrocha le téléphone. Il alla rapidement se changer et prit la route, en ayant toutes sortes de pensées ; il se demandait intérieurement ce qu’il allait découvrir en arrivant sur les lieux.

KhadidjaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant