26- Crise

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TW : chapitre triste


Martial n'est pas bien du tout !

Ce mois de janvier est infernal. Je me sens si mal, je n'ai même plus le courage d'aller faire du kite.

Je déteste quand il s'affaiblit comme cela, je sais où cela va se terminer : aux urgences.

Un miracle pour le sauver, pour stopper cela !

Je ne veux pas qu'il soit malade.

L'épée de Damoclès de ce qui va arriver à la prochaine grosse crise me stresse : son départ dans les Pyrénées.

Le pire c'est que je ne peux même pas prendre d'arrêt pour m'occuper de lui, ma patronne me presse et à mot couvert m'a fait comprendre qu'il y a trop de travail. Si je m'absente, je perdrais mon boulot. Elle est marrante ! Je n'ai personne pour garder mon fils.

J'ai obtenu de commencer une heure plus tard, et toutes les heures, je peux m'absenter un quart d'heure pour aller voir en courant s'il va bien. J'expédie mes clientes et je ne prends plus la peine de discuter, comment faire semblant. Je n'ai pas la tête à bosser, je n'en peux plus !

Je sais comment se passe les crises d'asthme, le mal le ronge et empire sans qu'on puisse le stopper et c'est ç tous les coups ce qui va se passer encore. Les médecins vont être contents ils vont pouvoir me retirer mon fils.

Je colore des cheveux, ces femmes me parlent de leurs enfants en pleine santé, de leur vie tranquille et je dois me retenir de pleurer. Je ne parle pas car si je parle je fonds en larme

Ma patronne Marité me regarde avec des gros yeux et le médecin qui me suit au centre de santé sociale m'a shooté sous antidépresseur.

Au moins cette crise m'a permis de me réconcilier avec Carla, c'est elle qui s'occupe de Martial, elle prétend que sa formation de bricolage est terminée.

Je suis surprise de la découvrir adorable, protectrice avec Martial. Je ne le voyais pas comme cela, elle m'avait glissé qu'elle n'aimait pas les enfants, mais elle s'en occupe si bien. C'est mon seul réconfort sa présence. Dire qu'elle a été si méchante quand nous nous sommes retrouvées.

Cependant malgré tous nos efforts, et comme je le craignais l'état de Martial s'aggrave. J'ai prévenu le service de pneumologie, ce n'était qu'une question d'heure car tout à l'heure il était brulant de fièvre, il ne me reconnait plus, impossible de le nourrir.

Je crois que vais tomber moi aussi. Je m'écroule dans l'escalier épuisée quelques minutes, Je n'en peux plus et je pose la tête sur les marches fraiches !

J'entends du bruit merde il y a déjà un voisin ! Je voudrais crever tranquille et même ca je n'ai pas le droit ! Je reste allonger encore quelques instants quand je réalise que l'intrus c'est Carla qui me domine de toute sa hauteur.

─ Lise ? martial ne va pas bien du tout.

Je ricane, mais quand est ce qu'il a été bien ? Ce maudit gamin !

─ Je vais t'aider à monter.

Sans me laisser le temps de rien dire, elle me porte.

─ Arrête je vais monter toute seule lâche moi ! C'était un petit découragement passager c'est déjà fini.

Elle ne me lâche pas.

─ Il reste encore trois étages. C'est bon Carla je vais mieux.

─ Tu es un poids plume !

─ S'il te plait Carla repose moi je vais mieux.

Elle cède enfin. Son appartement est grand ouvert et le mien aussi.

─ Je l'ai changé et installé dans mon lit, il était trempé de sueur. Cela l'a amusé et un peu distrait, se justifie Carla.

Je hoche la tête, je comprends et la rassure, je réalise que je rentre chez elle pour la première fois. Martial me regarde arrivé les yeux brillants, minuscule dans ce lit, en bruit de fond j'entends la vilaine respiration rauque qui veut dire que ses poumons commencent à deconner. Je prends mon portable résignée, tandis que les larmes coulent sur mes joues.

─ Qu'est-ce que tu fais ? demande Carla.

─ J'appelle les pompiers il faut l'emmener à l'hôpital, il est en détresse respiratoire. Je voudrais lui dire que je suis malheureusement habituée, mais j'économise mes mots.

Je me suis approché du lit et j'ai pris sa main, il ne bouge qu'à peine mettant toute son énergie à respirer.

─ Ca va être trop long on va l'emmener nous-même. Je vais descendre Martial et tu m'attendras dans le hall pendant que je sors la voiture du parking ? propose Carla qui nous a coupé tous les deux dans notre lamentation silencieuse.

─ Oui tout ce qu'elle veut du moment qu'elle m'emmène dans les cinq minutes à l'hôpital.

J'ai la ligne directe du service de pneumologie. J'appelle le docteur qui le suit et il m'explique qu'il prévient son collègue aux urgences pédiatriques. Martial sera pris en charge tout de suite et ils envoient une tente à oxygène en bas le temps que nous arrivions.

Carla a descendu le petit sans broncher, elle va chercher sa voiture et nous emmène. A l'hôpital, elle reste à côté de moi, avec mon enfant dans ses bras. Il s'est transformé en une petite poupée de chiffon et ne bouge plus.

En quelques minutes Martial est placé sous une tente à oxygène et on l'emmène déjà en pneumologie.

Dire que moi je respire si facilement.

Lise et Carla [GL]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant