19- Crise

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Lise

Martial n'est pas bien du tout !

Ce mois de janvier est infernal. Je me sens si mal, je déteste quand il s'affaiblit ainsi et je sais hélas où cela va se terminer encore. Le mal le ronge et empire sans qu'on puisse le stopper et c'est ce qui va se passer encore. Les médecins vont être contents ils vont pouvoir me retirer mon fils.

Un miracle pour le sauver, pour stopper cela !

L'épée de Damoclès de ce qui va arriver à la prochaine grosse crise me stresse : son départ dans les Pyrénées.

Je ne peux même pas prendre d'arrêt pour m'occuper de lui, ma patronne m'a fait comprendre qu'il y a trop de travail. Si je m'absente, je perdrais mon boulot. Elle est marrante ! Je n'ai personne pour le garder.

J'ai obtenu de commencer une heure plus tard et toutes les heures, je peux m'absenter un quart d'heure pour aller voir en courant s'il va bien. J'expédie mes clientes et je ne prends plus la peine de discuter. Je n'ai pas la tête à bosser, je n'en peux plus !

Je colore des cheveux, ces femmes me parlent de leurs enfants en pleine santé, de leur vie tranquille et je dois me retenir de pleurer.

Ma patronne Marité me regarde avec des gros yeux et le médecin qui me suit au centre de santé sociale m'a shooté aux antidépresseurs.

Au moins cette crise m'a permis de me réconcilier avec Carla. Elle est géniale et s'occupe de Martial, par chance sa formation de bricolage est terminée.

Je suis surprise de la découvrir adorable et protectrice avec Martial. Je me rappelle qu'elle m'avait avoué ne pas aimer les enfants quand nous avions couché ensemble, il y a si longtemps. C'est mon seul réconfort sa présence.

Malgré tous nos efforts, et comme je le craignais l'état de Martial s'aggrave. J'ai prévenu le service de pneumologie, il est brulant de fièvre et impossible de le nourrir.

Je m'écroule dans l'escalier épuisée quelques minutes, Je n'en peux plus et je pose la tête sur les marches fraiches !

J'entends du bruit merde il y a déjà un voisin ! Je voudrais crever tranquille et même ca je n'ai pas le droit ! Je reste allonger encore quelques instants quand je réalise que l'intrus c'est Carla qui me domine de toute sa hauteur.

─ Lise ? Martial ne va pas bien du tout.

Je ricane, mais quand est ce qu'il a été bien ? Ce maudit gamin !

Je vais t'aider à monter.

Sans me laisser le temps de rien dire, elle me porte.

─ Arrête je vais monter toute seule lâche moi ! C'était un petit découragement passager c'est déjà fini.

Elle ne me lâche pas.

─ Il reste encore trois étages. C'est bon Carla je vais mieux.

─ Tu es un poids plume !

─ S'il te plait Carla repose moi je vais mieux.

Elle cède enfin. Son appartement est grand ouvert et le mien aussi.

─ Je l'ai changé et installé dans mon lit, il était trempé de sueur. Cela l'a amusé, se justifie Carla.

Je hoche la tête, je comprends et la rassure, je rentre chez elle pour la première fois. Martial me regarde les yeux brillants, minuscule dans ce lit, en bruit de fond j'entends la vilaine respiration rauque qui veut dire que ses poumons déconnent. Je prends mon portable résignée, tandis que les larmes coulent sur mes joues.

Lise et Carla [G*G]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant