UBER DRIVER | minsung ✔︎

VINGT-TROIS┊ˡᵉᵉ ᵐᶤᶰʰᵒ

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➤ 𝗗𝗔𝗡𝗦𝗘 // ℓєє мιηнσ

L'aube perçait à peine sur la ligne infinie de l'horizon, pourtant Minho était déjà bien réveillé. Une montée d'adrénaline mêlée à l'excitation avait écourté sa nuit, comme souvent ces derniers temps. Le danseur dormait peu, depuis le début du mois. Ses insomnies étaient à blâmer, mais elles n'étaient pas seules ; il n'était pas rare non plus que le jeune homme reste sur son téléphone jusqu'à point d'heure dans le seul et unique but d'échanger des messages avec Jisung.

A vrai dire, Minho était inquiet. Son ami était la cause principal de ses sourcils froncés, et du pli angoissé entre eux. Il avait peur que Jisung ne se perde, que le garçon ait prit la mauvaise route. Que les traces de ses pas ne se soient effacées, empêchant un retour en arrière. Qu'il ne se retrouve dans une impasse.

Depuis que les deux jeunes hommes s'étaient rapprochés, Minho avait remarqué plusieurs choses : premièrement, Jisung n'aimait pas ses études. Elles ne l'intéressaient pas, ne le passionnaient pas, bien au contraire, elles l'ennuyaient et le tourmentaient. Mais il n'osait pas les arrêter puisqu'elles rendaient ses parents fiers et heureux.

Mais cela entraînait plus de problèmes encore ; la santé mentale du jeune étudiant s'en trouvait sérieusement impactée. Il était arrivé à plusieurs reprises à Minho de se trouver à calmer son ami par appel. Parfois, ç'avait suffit, d'autre fois, non.

Au fond de lui, le danseur espérait de toute sa force que la création de leur album et sa publication servirait d'élément déclencheur. Que Jisung ouvrirait les yeux et réaliserait qu'il prenait un plaisir réel à travers de telles activités, et qu'il était possible d'en faire son travail. Mais la réalisation tardait, et Minho qui ne se serait jamais permis de brusquer son ami se contentait de l'observer de loin, le consolant quand nécessaire, les pensées sombres.

Le danseur soupira, quittant son monde intérieur en même temps pour se reconnecter à la réalité. Il se trouvait dans la cuisine de la pension de madame Kim. La pièce était vide, et son silence se répercutait sur ses murs dénudés en un gong inaudible.

Minho s'en alla ouvrir le robinet et se servit un verre d'eau. Ses mouvements étaient las, encore un peu endormis. Il but, coup sec, comme il aurait bu un médicament au goût infect.

Puisqu'il n'avait pas grand chose à faire, le jeune homme se dirigea vers le studio de danse pour y réviser sa chorégraphie. L'un de ses professeurs lui avait demandé de retravailler sur la propreté de ses mouvements, et il ne comptait pas le décevoir une seconde fois. De plus, quelques étirements ne seraient pas de trop...

A peine la musique allumée que Minho laissait son corps l'emporter dans une danse folle. Il était léger comme l'air, fluide comme l'eau, vif comme le feu, et puissant comme la terre. Il laissait les éléments l'envahir pour le posséder. Dès qu'une mélodie prenait possession de son être, le garçon se sentait comme re-né. Il devenait quelqu'un de différent. Ou peut-être redevenait-il simplement lui-même...

Minho s'observait dans la glace murale. Ses mouvements l'hypnotisaient. Ses bras qui ondulaient, les muscles qui se dessinaient sous la peau de ses cuisses et mollets, ses orteils qui se pointaient. Tout possédait un charme presque bestial, primitif. Le jeune homme se sentait comme revenu à ses sources.

Puis, une fois que le souffle vint à manquer, il se laissa tomber au sol. Sa respiration était hachée mais cela faisait parti de la beauté du jeu.

Le danseur travailla sur ses grands-écarts, sur la souplesse de son dos ainsi que celle de ses hanches. Puis, lorsqu'il jugea avoir assez étirer ses muscles, il se redressa pour revoir les mouvements que son professeur avait souligné comme à retravailler.