30 jours

jour 4

Je grogne en ouvrant lentement les yeux. Je réalise que je suis toujours dans le cachot et étrangement, ça ne me surprend pas. J'ai l'impression d'être là depuis des années. A chaque jour qui passe, je perds lentement espoir. Personne ne va venir me sauver. Ils ne savent probablement même pas où je suis. Et même s'ils le savaient, il serait idiot de leur part de tout risquer pour me sauver. Je prends une profonde inspiration et rassemble mes forces. Gagner la Guerre est plus important. Je dois le croire. Le Professeur Rogue le croit.

Le Professeur Rogue. Où est-il?

Je regarde rapidement autour de moi. Il n'est pas assis sur la chaise ou debout dans un coin, comme d'habitude. Mes yeux se posent sur le matelas de l'autre côté du cachot. Je ne peux m'empêcher de rester bouche bée en le voyant là, dormant. Il dort réellement. C'est probablement la première fois qu'il s'autorise un peu de repos.

Lentement, je me relève, mes yeux ne quittant jamais son corps endormi. J'avance vers lui, faisant aussi peu de bruit que possible.

Il semble si... raide. Même en étant endormi, son visage est dur et déterminé. Ses bras sont croisés sur son torse et je ne peux m'empêcher de penser que sa position n'est pas confortable.

Tandis que mes yeux remontent sur son visage, je sursaute en réalisant qu'il me fixe.

"P-Professeur-"

Il s'assied, me fusillant toujours du regard, "Vous en avez eu assez ou dois-je me rallonger pour que vous puissiez continuer à me fixer avec une telle impolitesse?"

"Je-Je ne vous fixais pas," dis-je, bien que je sache que c'est faux.

Il hausse un sourcil, "Vraiment?"

Je ne peux pas lui mentir. Mais je ne peux pas lui dire la vérité non plus. Je ne sais même pas à quoi je pensais.

"Je vérifiais simplement si vous... dormiez ou-" Je m'interromps.

"Ou quoi?"

"Je ne faisais rien de mal, pourquoi ne pouvez-vous pas laisser tomber?" je demande, avec colère.

"Parce que, Miss Granger, vous envahissiez ma vie privée."

"Quoi?" Je ne peux pas croire ce qu'il vient de dire. Je le regardais simplement. Je n'ai rien fait d'autre.

"Nous sommes forcés de rester ici, Granger. Forcés d'être ensemble chaque heure et chaque jour. Nous devons apprendre à respecter la vie privée de l'autre où tout cela va mal se finir."

"Je ne faisais que -"

Il me coupe, "Et si les rôles étaient inversés? Si vous vous étiez réveillée et m'aviez surpris à vous fixer?"

J'ouvre la bouche pour protester, mais je réalise à quel point cela serait dérangeant. Il a raison.

"Je comprends. Ça n'arrivera plus."

Je retourne à mon matelas et m'assieds, regardant n'importe quoi sauf lui.

ooo

L'atmosphère est toujours très tendue, je peux le sentir. Tout cela à cause de notre dispute d'hier soir où je l'ai défié en disant qu'il ne faisait rien d'utile. J'ai dépassé la ligne, mais il avait tort également. Je n'arrive pas à comprendre son comportement. Pourquoi ne fait-il rien, n'importe quoi? Non seulement il reste assis toute la journée, mais il est aussi contre le fait que j'essaye de faire quelque chose.

Je sursaute lorsque la porte s'ouvre, et un homme entre. Ce n'est pas le garde des jours précédents, il s'agit d'un autre.

"Tous les deux, suivez-moi," ordonne-t-il.