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J'étais hautaine et arrogante, il était calme et souriant.

Mon sang ne fit qu'un tour.

Un élève osait prendre possession de mon petit coin de paradis ?

J'avais même eu l'audace de laisser une couverture de pic-nic ainsi qu'un paquet de gâteau, n'avait-il pas vu que la pièce était occupée ?

Bouillonnante, je m'engouffrai dans ma salle accompagnée d'un tourbillon de sentiment, claquant la porte d'une grossièreté résonnante.

La musique s'arrêta.

Il releva le visage, me toisa d'un regard distrait, puis me sourit avant d'abaisser la tête dans une politesse absolue.

Il replongea dans ses pensées et se remit à composer, ne prenant pas en compte le fait que je venais de l'interrompre.

Je fus tout d'un coup embarrassée de l'avoir dérangé d'une telle façon et dans mon esprit, rouge de honte, deux phrases résonnaient.

La pièce ne m'avait jamais appartenue.

Et il était un virtuose de génie.

Il faisait voler les notesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant