Autrefois le temps me semblait long, mais avec lui, il était une denrée rare.
Je m'approchais ; il enleva ses écouteurs.
- Salut, Lyra. J'ai apporté un petit pique-nique !
Sa voix était douce et mielleuse.
- Je peux toujours manger avec toi ? demanda-t-il, accompagnant sa phrase d'une moue adorable.
J'ouvris la porte et mes lèvres, répondant d'un ton qui se voulait sérieux :
- Bien sûr que tu peux, mais il va falloir que tu m'offres quelque chose en échange.
- Tu veux dire.. mon corps ? bafouilla-t-il d'un air moqueur en se couvrant le buste de ses mains, visiblement fier de sa blague.
- Voyons, Kiel ! je rétorquai, amusée. Non, plus simple. Tu as un numéro ?
- Je devrai avoir ça en réserve.
Il rigola un coup avant de rentrer, prenant soin de refermer la porte correctement derrière lui.
L'échange de numéro effectué, le repas pu commencer. On s'installa près de la table, et il trouva quand même l'audace de critiquer ma couverture-pic-nic, prétextant qu'elle ne servait à rien. Je lui affirmai qu'elle allait finir par trouver une utilité.
Mais une heure s'était déjà écoulée, la pause était terminée.
Mon prochain cours commençait, alors je mis mon sac sur le dos.
- Tu reviendras, Kiel ? J'aimerai beaucoup t'entendre jouer du piano à nouveau.
- Je serai toujours là, Lyra. Au pire, tu as mon numéro.
VOUS LISEZ
Il faisait voler les notes
Short StoryJe m'appelai Lyra, et je ne connaissais rien à l'amour. J'avais dix-neuf ans, et lui en avait dix-sept. J'étais hautaine et inaccessible, il était souriant et sûr de lui. Mon cœur était parsemé de vide, ses joues de tâches de rousseur. J'aimais les...