12. Opération sauvetage

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Pauline ne tenait pas en place. Cela faisait presque une semaine qu'elle était à la Ferme, mais rien de spécial n'était encore programmé. Ness essayait de les distraire, tantôt en leur apprenant à manier une arme blanche tantôt en les invitant à jouer aux cartes. Mais Henrik affirmait que le gouvernement se doutait de quelque chose, donc il fallait faire profil bas.
N'y tenant plus, la nouvelle rejoignit Ness dans le jardin alors que celle ci était occupée à apprendre aux autres jeunes comment obtenir des légumes mangeables.

" Ah tiens Pauline ! Tu veux venir nous aider ?

- J'aimerai te parler, s'il te plaît.

- Oh. Bien. Les garçons arrêtaient de manger les fraises, je sais combien il y en a donc on ne se goinfre pas dans mon dos ! Continuez sans moi je reviendrai plus tard.  "

L'enseignante en herbes se frotta les mains sur son jean délavé et invita sa dernière recrue à la suivre un peu plus loin. Elles marchaient un moment à la lisière d'un champ de blé, sous un fort soleil sec. Aucun vent ne venait apporter quelques réconforts face à ce temps impitoyable. La jeune femme s'empressa de dévoiler ses inquiétudes.

" Ness... Nous sommes là, à attendre le bon moment mais et si ils étaient déjà morts ? On ne sait pas ce qu'ils leur font là bas et si ça se trouve c'est pas joli joli..

- Nous devons être prudents. Tu as entendu Henrik ? Il s'agit de s'opposer au gouvernement. Ce n'est pas une simple embrouille entre deux camarades de classe. C'est beaucoup plus que ça

- Je sais bien ! Mais je reste convaincue que rester là à ne rien faire c'est inutile. Je veux aller les chercher !

- Tu veux chercher Josh...

- Et alors ? Ça pose un problème un peu d'amour dans ce monde de brutes ?! Je me demande si tu sais ce que c'est : l'amour ! "

Pauline laissa sa rage exploser au grand jour. Elle avait des larmes de colère qui vinrent couler sur ses joues rebondies, tandis que ses mains tripotaient nerveusement son écharpe colorée. Avec une certaine raideur dans les membres, elle fit demi tour et alla s'enfermer dans une des nombreuses pièces de la Ferme. Ness avait accusé le coup sans ciller, mais lors du départ de son interlocutrice un souvenir l'avait assailli de plein fouet.

Elle avait eu une relation amoureuse avec un certain Adam il y a quelques années.  Mais un soir alors qu'ils partageaient un repas des plus simple devant la télévision, ils avaient eu une longue conversation houleuse. Son petit ami de l'époque disait que la moitié de la population devait mourir pour que l'autre puisse vivre convenablement. Ness s'était alors opposée farouchement à cette pensée, lui balançant des insultes à la figure avant de le renvoyer de chez elle. Cela faisait quelques années maintenant, mais la douleur n'était plus aussi forte que la haine. Une de leur source le suivait depuis loin, tout en lui rapportant le moindre de ses faits et gestes. Adam était à la tête de cette monstrueuse épidémie virale, mais il n'allait pas s'en tirer comme ça. Pour se débarrasser l'esprit de ces mauvais souvenirs lointains, elle alla reprendre son poste auprès des adolescents dans le jardin.

Le soir même, un silence sépulcral régnait à table. Les plus jeunes étaient éreintés par cette dure après midi de labeur, et les plus âgés méditaient. Soudain Ness posa bruyamment son verre sur la table et s'exclama d'une voix forte : " Nous devons agir ! "

Tout le monde sursauta à cette réaction inattendue. Pauline n'osait pas la regarder en face, sachant que ses propos avaient été blessant et sans fondements. Elle se sentait honteuse.

" Nous devons agir car nos amis ne doivent plus supporter cette misérable torture à l'Arche. Aussi j'ai invite une de nos sources à nous rencontrer ce soir, elle ne va plus tarder, et nous allons échanger nos informations. Ensuite nous établirons un plan d'action. Qui est contre ? "

Le jour où le vent a disparuOù les histoires vivent. Découvrez maintenant