Les yeux rouges à force d'avoir trop pleuré, la mine fatiguée pour ne pas avoir assez dormi, et les vêtement abîmés, car elle ne s'était pas changée depuis plusieurs jours. C'est à ça que ressemblait Maëlys. La décision concernant son sort avait été reportée, en raison de la difficulté du peuple à choisir. La jeune femme était à la foi soulagée, mais dégoûtée que ses anciens fidèles n'aient pas choisi immédiatement. C'était pourtant évident! Elle devait vivre, il fallait qu'elle vive. Elle ne savait pas encore pourquoi, mais elle avait l'impression d'avoir un grand rôle à jouer. non, ce n'était pas prétentieux, ni lancé à la légère. Quatre jours d'enfermement et de réflexions lui avaient permis de former des hypothèses fondées. La rouquine savait qu'elle ignorait encore beaucoup de choses sur elle et sur ses fonctions, mais elle était décidée à le savoir.
- Joli spectacle, fit une voix moqueuse derrière elle.
Maëlys se retourna, elle reconnaîtrait cette voix entre mille. Elle leva un regard amère et haineux vers son -elle allait dire bras-droit - chef. Allaryèm s'approcha, le sourire aux lèvres.
- Tu ne dis rien? Tes jours de solitudes t'ont rendues muette?
Elle s'avança et toisa longuement le jeune homme qui soutint son regard.
Elle leva son bras et donna le plus beau coup de poing qu'elle n'avait jamais eu à donner. La tête d'Allaryèm partit sur le côté et il tomba sur le mur.
- Mais ils ne m'ont pas ramollie, rétorqua-t'elle.
Au lieu de riposter comme il l'aurait fait normalement, il préféra garder son masque d'indifférence et supérieur.
- Bien, fit le nouveau chef en essayant un filet de sang qui coulait du coin de sa lèvre. La communauté a prit sa décision.
Maëlys braqua ses yeux sur lui. Elle sentait renaître l'espoir en elle.
- Alors?
- L'exil, lâcha Allaryèm, presque à regret.
Elle ressentit un pincement au cœur, mais après tout: c'était mieux que de mourir, non?
- Le petit Allaryèm est triste de pas décapiter Maëlys, railla la rousse.
Pourtant, il n'y avait aucun humour dans sa voix, enrouée. Sa vision commençait à devenir floue, à cause des larmes qui lui montaient aux yeux.
Le garçon le remarqua immédiatement, ce qui élargi son sourire. Il lui souffla à l'oreille:
- Beaucoup. Mais j'aurai sa peau. Que les citoyens le veuille ou non. Et je tiens mes promesses.
Il lui fit un clin d'œil et reprit, cette foi-ci ouvertement.
- Tu vas être jugée aujourd'hui. Je te conduirai devant un tribunal ou tu devras répondre à deux ou trois questions. Ensuite, les juges prendront la décision de savoir si tu mérites d'être exilée ou si la mort n'est pas plus simple, dit-il désinvolte.
Elle s'avança lentement en refoulant ses larmes, bien qu'elle eusse envie de remettre cet idiot à sa place. Un second coup de poing n'aurait pas été de trop...
- Menottes.
- Obligée, soupira t'elle.
Il ne répondit pas et les lui passa. Elle aurait bien mordu ses mains, au passage...
- Suis-moi, ordonna le chef.
- Non.
Il serra ses poing et sans se retourner, répéta:
- Je t'ai dis de me suivre.
- J'aime pas les menottes, répondit Maëlys sur le même ton.
A contre-cœur, il fut forcé de détacher les mains de la prisonnière, non sans lui avoir jeté un coup d'œil noir.
Il la conduit à travers de longs couloirs sans fin.
Arrivés au grand jour, elle se redît.
- En plein soleil, gémit la rouquine.
- Je savais que ça te ferait plaisir.
Elle s'avança sur la scène, et les Alliandes se mirent à chuchoter. Les femmes étaient scandalisées par rapport à ses cheveux emmêlés, et les hommes lui regrettait sa vigueur et sa fierté d'autant.
"La faute à qui si je suis dans cet état? A vous, bande de lâches!"
Elle prit place sur le siège au milieu de la pièce et fixa la foule, hautaine.
Le juge réclama le silence, et tourna son attention vers la prisonnière.
- Maëlys Emy?
- Huum...? grommela la jeune femme qui avait décidé de l'ignorer royalement.
- En tant que président du conseil des juges, bras droit d'Allaryèm Falafell, et dirigeant en matière de politique, je vais me charger de votre interrogatoire. Êtes-vous prête?
- Mouais, dit-elle à demi-intéressée, semi-captivée par la noirceur de ses ongles de main.
- Bien, mademoiselle. Vous êtes protéger par une puissante magie qui neutralise le mensonge et oblige la personne à avouer la vérité. Me suivez vous?
Elle leva les yeux au ciel. Un interrogatoire. Et en plus elle serait obligée de répondre la vérité...
- Première question: Que s'est il passé le jour de l'événement?
Elle aurait voulu répondre un simple "je sais pas", mais les images se matérialisèrent immédiatement dans son esprit et ses lèvres se mirent à articuler d'elles-mêmes.
- Lorsque je suis arrivée sur le lieu de la bataille, j'ai immédiatement cherché Malwen, bras-droit Triliade. Je l'ai trouvée, et l'ai prise par surprise en dégainant mon sabre incendiaire. Je pense l'avoir brûlée, la première fois... Elle a riposté avec la force de ses mains, et lorsque ses pouvoirs ont touchés la lame, il y a y comme un déclic. J'ai senti derrière moi une présence familière, et pourtant, lorsque je me suis retournée, j'ai vu un homme que je n'avais jamais croisé auparavant. D'après mes connaissances, il s'agissait d'Apollon, dieu grec, que notre patrie a reniée depuis longtemps. La divinité semblait de mesurer à Athéna, une déesse, qui se trouvait derrière Kate. Ils se servaient de nous, et nous étions comme en transe. Je ne sais pas réellement ce qu'il s'est passé, mais je pense ne pas être étrangère à ces faits.
L'assemblée la regardait de travers. Bien que tout ceci n'était un mystère pour personne, la victime ne niait toutefois pas sa culpabilité.
- Mademoiselle Emy, êtes-vous en train de nous dire que vous pensez faire partie de la prophétie que les Anciens n'arrêtent pas de clamer sur tous les toits?
Le plus veil Ancien, autrement dit le chef, se renfrogna. C'était comme si le jeunot venait de le traiter de menteur.
Maëlys se mît à trembler. Il ne fallait pas que sa conscience le révèle. Mais en même temps, cela lui permettrait de savoir...
- C'est évident, non?
Le juge parut surprit de sa réponse. Allaryèm lui chuchota quelque chose à l'oreille et il ne fit qu'hocher la tête.
- Que savez-vous de la prophétie?
- Seulement ce que l'on m'a dit.
Le juge griffonna sur son cahier, et, se retira pour discuter avec ses conseillers.
Maëlys attendait sur son siège, stressée. Quel allait être la décision finale? Elle s'était cru sauvée en apprenant que le peuple avait choisi l'exil. Mais Allaryèm en avait décidé autrement...
Ce dernier contemplait, triomphant, sa rivale. Il était décidément l'homme le plus rusé du monde... Bien sur, il ne croyait absolument pas en la prophétie. L'Ancien commençait à se faire vieux, et à devenir un peu gâteux. Mais c'était pour lui un formidable, et crédible, argument pour se débarrasser de Maëlys. Ou pour la mettre sur l'échafaud...
Le président revint avec ses fidèles. Son visage était neutre et impassible. Il ne laissait rien paraître.
- Le conseil a prit sa décision.
La jeune femme le fixait avec appréhension. Si elle avait eu son arme...
- Mademoiselle Maëlys Maude Emy est condamnée à l'exil, pour la sécurité de notre peuple. Nous nous assurerons donc qu'elle ne rencontre jamais ses semblables et que la prophétie ne se réalise jamais. Nous la lâcherons dans le Désert de l'Errance.
La figure d'Allaryèm se décomposa. Elle ne serait donc pas tuée. Ou du moins, il n'assisterait pas à sa mort...
Personne n'avait jamais survécu plus d'une semaine dans le Désert de l'Errance. C'était l'endroit le plus craint de tous les Alliandes, Triliade, Elfes, et Solices.
Certains racontaient qu'il était peuplé de créatures les plus immondes les unes que les autres. D'autre, qu'il était sans fin, et que contempler les dunes de sable rendait fou le voyageur. Ou encore que le soleil était insoutenable et brûlait la vue de quiconque osait le regarder en face.
- L'audience et terminée. Détachez la prisonnière et rendez-lui son arme. Elle en aura besoin.
Le bras-droit d'Allaryèm n'était pas complètement insensible et regardait à présent Maëlys avec compassion. Pauvre petite...
La "petite", quant à elle, bouillonnait de colère. "Attendez un peu que j'ai mon sabre, bande criminels", songea t'elle.
Comme s'il avait deviné ses pensées, Allaryèm déclara:
- Ne lui donnez son sabre que lorsqu'elle sera dans le désert. Si vous tenez à la vie.
La prisonnière se laissa conduire docilement jusqu'à la frontière de la terre des Alliandes. Non sans avoir donné quelques coups par-ci, par-là...Elle se retrouva devant un mur qu'elle connaissait fort bien pour l'avoir escaladé des milliers de fois. Le mur de l'Exil... Qui conduisait au désert de l'Errance.
Elle respira un grand coup, puis, sous les armes à feu braquées sur elle, elle se mît à monter. Allaryèm s'en faisait un plaisir.
- Adieu, Maëlys, ce fut un plaisir de te connaître.
- Ne m'enterre pas trop vite. Tu entendras bientôt parler de moi, traître, cria la rouquine d'en-haut.
Arrivée au sommet du mur, elle contempla l'étendue de sable qui allait être sa prison. Et peut être son tombeau...{ Bonjour! Ça fait une semaine que je n'ai plus posté de chapitre, et je reviens en force avec un long! J'avais très envie d'écrire celui-la. (J'imagine que ça se ressent). En tout cas, merci pour vos commentaires et vos votes! Dites-moi si vous avez aimé ce chapitre qui est un peu différent des autres. Et pardonnez-moi pour les fautes d'orthographes, c'est assez dur d'écrire avec un téléphone :/ }
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Prophétique
Fantasía"Mille ans après l'inspiration, Viendra le temps de la réalisation. Trois jeunes filles, opposées de tous points, Mettront leurs forces en communs. Issues de trois clans différents, Leurs pouvoirs et défauts grandissants, Prêtes à protéger les...