Divine Judgement

Chapitre 8 : La Douceur du Jeu et les Limites du Rêve

Pov Taehyung

Ces jours de répit s'étiraient, enveloppant le palais d'une sérénité inattendue. Les épreuves étaient suspendues, et le présentateur semblait avoir mystérieusement disparu, laissant les prétendants en repos. Je retrouvais Ha-Yun de plus en plus souvent dans les jardins, dans les corridors feutrés ou même près de la salle de musique où j'allais pratiquer l'harmonica de verre avec Yoongi. C'était comme si une complicité silencieuse s'était installée entre nous, un jeu de regards, de sourires, de mots murmurés. Elle n'était jamais en train de jouer, d'intriguer, ni d'essayer de se rapprocher pour obtenir un avantage. Avec elle, tout était naturel, simple, sans l'ombre de la compétition.

Ha-Yun possédait cette douceur rare et fascinante qui me charmait. Elle ressemblait à une caresse, un souffle de lumière. Dans chacun de ses gestes, je découvrais une part de mystère, une sensualité tranquille et apaisante. En sa compagnie, je m'oubliais. J'oubliais même que j'étais ici pour un concours, pour plaire au dieu des cauchemars et des rêves, cette figure énigmatique que je n'avais jamais réellement rencontrée, et qui restait une idée lointaine.

Un jour, alors que nous étions seuls dans le jardin, assis sur un banc de bois, je me sentis happé par ses yeux. Elle riait doucement de l'anecdote que je venais de lui raconter. Son rire, léger comme une brise d'été, avait ce pouvoir étrange de désarmer toutes mes peurs, mes doutes. Instinctivement, je me rapprochai d'elle, sans savoir où ce jeu me mènerait.

— Taehyung, tu sais... je me demande si tu te rappelles vraiment pourquoi tu es ici, me taquina-t-elle, un sourire mystérieux aux lèvres.

Sa question me fit hésiter. Et elle avait raison. Pourquoi étais-je là, au fond ? Pour le dieu ? Pour prouver ma valeur ? Ou pour rencontrer des personnes comme Ha-Yun, qui me faisaient sentir vivant, loin des intrigues et des faux-semblants ?

Je lui souris en retour, décidé à garder cette part de mystère. Tout en moi me poussait à l'explorer davantage, à la découvrir comme on découvre un livre au fil des pages, avec patience et fascination. Nous restâmes assis là, nos doigts frôlant discrètement l'espace entre nous, sans jamais oser franchir cette frontière ténue.

Mais cette relation naissante ne tarda pas à éveiller des soupçons et à provoquer des réactions.

Yoongi, qui était devenu mon allié de musique, fut le premier à manifester son mécontentement. La première fois que je lui proposai d'inviter Ha-Yun à l'une de nos répétitions, il se ferma immédiatement.

— Taehyung, soupira-t-il en secouant la tête, tu sembles oublier ce pour quoi tu es ici.

— Yoongi, c'est juste une répétition. Je veux lui montrer ce qu'on fait, elle pourrait même apporter de la fraîcheur à la composition, répondis-je, tentant de le convaincre.

Mais il resta inflexible. Je remarquai même une certaine froideur inhabituelle chez lui, comme si mon idée l'avait profondément agacé. Pour lui, cet espace de création musicale était un sanctuaire, un lieu que l'on ne partageait qu'avec ceux qui comprenaient l'essence même de la compétition, de ce que signifiait être un prétendant. Yoongi voyait cette relation avec Ha-Yun comme une distraction. Il me fit comprendre que je risquais de perdre de vue l'objectif final.

Jin, quant à lui, était un peu plus compréhensif. Un jour, alors que je préparais des ingrédients en cuisine avec lui, il me regarda d'un air à la fois amusé et sévère.

— Tu sais, Taehyung, les règles de cette compétition sont strictes. C'est ton engagement envers le dieu qui compte. Ha-Yun, elle, est aussi une prétendante. Ne l'oublie pas, dit-il en pesant chacun de ses mots.