Chapitre 1

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 Me voilà arrivée. Fraîchement débarquée d'un avion en provenance de la ville qui m'a vu m'épanouir en tant que femme et mère de deux magnifiques enfants. Toulouse restera la ville chère à mon cœur pour de multiples raisons mais surtout que j'y ai laissé la moitié de ma chaire, mon fils qui a préféré rester avec son père. Pourtant en cet instant, tout me semble possible, merveilleux, nouveau. Montréal, moi voilà !

Alors que j'attends mes bagages qui j'espère n'ont pas été égarés, j'envoie un message à Axel pour l'informer que sa mère va bien.

Ma fille, Romane qui a décidé de faire ses études dans une école vétérinaire de Montréal, doit sûrement s'impatienter. C'est pour elle que je suis ici, du moins c'est ce que j'ai dit à ma famille et surtout à mon ex mari pour justifier mon départ de France. Mais pour tout dire, c'est surtout pour moi. J'ai visité cette ville à l'occasion d'un voyage du temps ou ma famille était encore réunie et j'en suis tombée amoureuse. C'était il y a 3 ans. J'avais l'impression que cette métropole, ce pays m'appelait. Comme si une nouvelle vie m'y attendait.

Et puis, comme si les étoiles s'étaient alignées, un signe du destin, Romane a postulé dans une école vétérinaire canadienne car elle souhaitait faire une partie de ses études à l'étranger.

Le Quebec lui avait a elle aussi, laissé un merveilleux souvenir et puis, ce pays est le cousin de la France avec une langue commune pour couronner le tout. Lorsqu'elle a reçu sa lettre d'admission, j'ai su avec certitude que je devais moi aussi y aller.

Il me restait qu'a régler le problème de l'emploi car un visa touristique ne me permet pas de rester le temps des études de ma fille. Je suis professeur. J'enseigne l'économie dans un lycée toulousain.

J'ai donc demandée une mutation sur un poste dans un lycée français de Montréal. Malheureusement, aucun n'était à pourvoir. Mais celui de proviseur allait être disponible. Et après une année de formation pour passer le concours de personnel de direction de l'éducation nationale, je l'ai réussi ! Bon d'accord, ce n'est que pour une mission de 3 ans mais ça me donne le temps de trouver ensuite autre chose pour rester les 7 années d'études de ma fille.

Parfois, je me dis que tout a été trop facile, mon côté pessimiste sans doute...

En repensant à cette année de dingue que je viens de passer, la tête de nouveau dans les livres et à suivre des cours au lieu de les dispenser, j'éprouve une grande fierté. Surtout que l'année passée, j'ai traversé un divorce difficile car je ne m'y attendais pas. J'ai été terrassée. Mon ex mari, chef d'entreprise s'est amouraché d'une de ses jeunes employées. Quel con. Je lui ai tout donné, ma jeunesse, mon temps, deux enfants mais visiblement ce n'était pas suffisant... J'en garde une certaine amertume mais surtout une méfiance tenace vis à vis des hommes. Pour mes enfants, j'ai ravalé ma fierté, mes larmes pour faire en sorte que nos rapports restent cordiaux mais autant vous dire qu'une colère sourde gronde dans mes veines. On était ensemble depuis nos 18 ans, mariés à 22 ans, parents à 23 et 24 ans. Je l'ai soutenu dans tous ses projets, sacrifiée ma carrière pour rester à ses côtés. A 42 ans, je recommence à zéro, mais cette fois-ci, c'est pour moi...

Un sourire naît sur mes lèvres alors que je voie mes bagages avancer sur le tapis roulant. Voilà, cette fois, je suis prête. Je relève la tête et je fonce vers ma nouvelle destinée...

Un nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant