Un nouveau départ

Chapitre 5

 J'ai besoin de parler à une amie. Il est 22h30 ici ce qui veut dire qu'il est 16h30 en France. J'appelle qui ? Laquelle de mes copines sera la plus à même de me dire quoi faire ? De m'expliquer ce qu'il s'est passé ce soir dans ce restaurant ? Je sais, Isa. La seule capable de me mettre devant mes propres contradictions... Je commence à marcher tout en fouillant dans mon sac à la recherche de mon téléphone.

Lors qu'enfin je le trouve, j'entends une voiture freiner vivement sur la chaussée dans un crissement de pneus qui dérapent. Je sursaute et relève la tête pour voir ce qu'il se passe. Une voiture luxueuse noire à l'allure sportive pour un S.U.V s'arrête à ma hauteur et la portière côté conducteur s'ouvre brusquement. J'ai soudain peur car je me demande si je vais me faire agresser après une semaine dans cette ville ?

J'ai juste le temps de saisir mon portable que je vois un homme en costume élégant noir, la veste ouverte sur une chemise blanche immaculée s'avancer vers moi d'un pas déterminé.

- « Qu'est-ce que vous voulez ?... » C'est tout ce que j'arrive à prononcer que Matthews fonce sur moi et me plaque contre le mur derrière moi en me saisissant les épaules. Sa poitrine écrase la mienne et d'une main, il me saisit la nuque et de l'autre le bas de ma joue. Je vois dans ses yeux de la fureur alors qu'il me foudroie du regard. J'ai le souffle court de peur mais aussi de désir.... Je fronce les sourcils car il ne m'a toujours pas dit un mot et je me mords la lèvre inférieure d'appréhension.

C'est alors qu'il dit, non qu'il grogne en fermant les yeux comme si sa volonté lui avait échappé :

- « Qu'est-ce que tu m'as fait ? »

- « Quoi ? » je suis perdue, j'ai les yeux écarquillées de stupeur et les lèvres entrouvertes. En m'entendant, il relève ses paupières sur un regard de braise, secoue doucement la tête et fonce sur mes lèvres.

Ce baiser est spectaculaire. Jamais je n'ai été embrassée comme ça, comme si sa vie en dépendait ou la mienne. Ses lèvres sont chaudes et douces et englobent littéralement les miennes comme s'il voulait les avaler. Afin de reprendre mon souffle, j'ouvre légèrement la bouche et sa langue en profite pour s'y faufiler. Mais pas doucement, non, voracement. Elle vient s'enrouler autour de la mienne, entre et sort comme s'il voulait faire l'amour avec sa langue. C'est torride.... Il respire l'air que j'expulse pour ne jamais s'arrêter. J'en tremble, je suis complètement pantoise. Heureusement que son corps tout entier maintien le mien car je crois que je me serais écroulée à genoux tellement son baiser est dévastateur. J'ai les yeux fermés pour mieux ressentir...

Il ralentit le rythme de cette danse, sort sa langue de ma bouche non sans avoir refermé ses lèvres autour des miennes et s'écarte légèrement de moi sans vraiment rompre le contact. Non, j'en veux plus... Je m'aperçois alors toujours les yeux fermés que je ne l'ai pas repoussé, que je n'ai même pas essayé. Ma main droite gît le long de mon corps en serrant fort le portable que je tiens toujours à la main tandis que l'autre s'agrippe au revers de sa veste comme à une bouée de sauvetage. Il frotte ses lèvres contre les miennes et ça me fait gémir... Il a du l'entendre car il dit :

- « Mon dieu.... » et repart à l'assaut. C'est fort, grisant, si puissant que je pourrais avoir un orgasme au beau milieu de la rue. D'ailleurs, je sens que lui aussi est visiblement troublé à la protubérance qui frotte mon bas ventre.

Un coup de klaxon sonne le glas de cet instant de grâce car ça me fait sursauter. Il s'écarte alors vivement de moi comme s'il s'était brûlé et j'ai soudain froid.

J'ouvre les yeux et le découvre, perplexe, les sourcils froncés si fort qu'ils se touchent et sa main droite frotte ses cheveux nerveusement. Je m'écarte de lui en reculant, lui lance un regard interrogateur et décide de m'enfuir. Ridicule, je sais... Ce n'est que maintenant que je joue à l'effarouchée alors que j'en demandais toujours plus lorsque j'étais dans ses bras.