Chapitre 3

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 J'arrive le lundi dans mon nouvel établissement gonflée à bloc d'énergie et de motivation pour mener à bien ma nouvelle mission. Pour l'occasion, j'ai investi ce week-end dans un tailleur- pantalon fluide noir. Pour affronter cette chaleur accablante, je l'ai assorti d'un chemisier blanc blousant au décolleté plutôt plongeant. Sexy mais pas vulgaire comme m'a dit ma fille quand on s'est préparée ce matin. J'ai attaché mes cheveux en un chignon souple qui laisse déjà s'échapper quelques mèches rebelles. Un peu de fard à paupière blanc nacré pour éclairer mes yeux, du mascara et du gloss sur mes lèvres couleur rose translucide pour garder leur couleur naturelle légèrement brillant complète le tout. Ainsi habillée, chaussée de mes nus pieds à talon aiguille de 8 cm, j'ai confiance en moi et c'est le sourire aux lèvres que je passe les portes du lycée.

C'est un établissement qui accueille des élèves français expatriés de la maternelle au lycée. L'inscription « Collège international Marie de France » s'affiche fièrement sur sa façade de briques roses ce qui me fait sourire car je le ressens comme un clin d'œil à ma ville d'origine dont la majorité des bâtiments qui la constitue sont fait des même pierres.

L'établissement ressemble beaucoup à une école traditionnelle en France, composé de petits bâtiments d'un ou deux étages maxi certainement pour garder une âme plus conviviale.

Une petite femme, un peu ronde avec des yeux rieurs m'attend dans le hall du bâtiment principal. Elle est vêtue d'une robe ceinturée rose et aux motifs fleuris qui lui va à merveille.

En me voyant arriver, elle se précipite vers moi presque en sautillant. Je verrais plus tard que c'est sa façon habituelle de se déplacer.

- « Bonjour, vous êtes Mme Moreau ? » me demande t-elle arrivée à ma hauteur et me prenant chaleureusement les mains dans les siennes qui sont étonnement fraîches. Et sans me laisser le temps de lui répondre, elle enchaîne aussitôt visiblement ravie de me rencontrer.

- « Je suis Sylvie de la Tour, votre secrétaire, bienvenue dans votre établissement. » Son sourire et chaleureux et illumine son visage, elle respire la bonté et je détecte une sincérité dans son regard qui me met aussitôt en confiance.

- « Bonjour, ravie de vous rencontrer. C'est vraiment joli ici, et toute cette verdure rend l'endroit vraiment accueillant ». Effectivement, toute la cour est fleurie et tout autour des bâtiments se serrent de nombreux arbres dans un écrin de verdure. Cela donne envie d'étaler une couverture dessous et d'ouvrir un bon livre pour se détendre. D'ailleurs, j'espère sincèrement que c'est ce que font les élèves de ce lycée.

- « C'est notre jardinier, Charles qui va être content de votre remarque. Il met tout son cœur à entretenir les espaces verts et c'est vrai que c'est réussi ! » me dit-elle en riant. « Mais suivez-moi, vous avez encore à découvrir votre bureau et le reste de l'équipe administrative. Les professeurs sont déjà en vacances et probablement repartis pour l'été en France pour la majeur partie d'entre eux. »

Alors que nous nous dirigeons dans un couloir où il fait plus frais, nous rencontrons plusieurs personnes dont les noms m'ont déjà échappé. Mais je pense que j'aurai le temps de les retenir en travaillant avec eux.

Nous arrivons sur un espace plus ouvert ou 4 portes se font face ou presque comme pour communiquer sans bouger de son bureau. Sylvie m'explique que le 1er est à mon adjoint qui ne devrait pas tarder à arriver. Ensuite vient le sien et le mien. Les deux bureaux ont une porte communicante. La dernière porte ouvre sur une petite salle de réunion.

Mon bureau est une pièce plutôt spartiate sans vie. Un bureau noir surmonté d'un sous main en verre et d'une lampe de bureau inclinable trône au milieu. Un imposant siège en cuir sur roulettes appelle à s'y vautrer tellement il a l'air confortable. Un rajout composé d'un meuble à tiroir prolonge le bureau pour y accueillir un ordinateur. Une armoire à classeurs suspendus termine de composer le mobilier. Derrière le fauteuil, deux grandes fenêtres coulissantes sans rideaux donnent sur la piste d'athlétisme. Ce bureau est froid et sans âme. A moi de l'organiser comme je l'entends m'explique Sylvie ce que je vais m'empresser de faire.

Un nouveau départOù les histoires vivent. Découvrez maintenant