Le bourdonnement dans mes oreilles s'estompe peu à peu. Une sensation de chaleur se diffuse dans mon corps et ma tête est lourde. Mes paupières restent clauses, j'ai du mal à les rouvrir. Mais je sais, grâce à la sensation de bien-être qui m'enveloppe, le sentiment d'être en sécurité, que je suis dans ses bras. Son parfum s'infiltre dans mes narines signe que je suis même très proche de lui. Alors non, je ne fais pour l'instant aucun effort pour ouvrir les yeux et devoir affronter le désastre de notre relation.
- « Ronie, ouvre les yeux ma belle »
Sa voix grave résonne dans mon corps et se fraie un passage jusqu'à mon cerveau. Je tourne la tête d'un côté et me retrouve le nez collé à sa chemise. J'ai envie de m'y enfouir, me serrer de toutes mes forces contre sa poitrine et oublier tout le reste. Je veux ne plus rien ressentir si ce n'est la douceur de sa main qui me caresse les cheveux.
- « S'il te plaît.... Reviens-moi »
Cette fois-ci, il a chuchoté. J'ai senti le souffle de ses mots sur ma joue. Parle t-il de notre situation ? Veut-il vraiment que je lui revienne ou parle t-il de ma perte de connaissance ? J'ai peur d'espérer.... Mais il va bien falloir que l'on discute. Alors j'ouvre doucement les paupières et tourne la tête. Je percute deux yeux vert sous des sourcils froncés signe qu'il est inquiet. Mais sa bouche pulpeuse esquisse un sourire quand il voit que je suis de nouveau consciente. Deux petites fossettes cachées sous une barbe de 3 jours me font même de l'œil. Il pousse un long soupir de soulagement et glisse un bras sous mes genoux. Je me sens alors soudainement soulever et dans un geste de panique, je me raccroche à sa chemise blanche.
- « Ne t'inquiète pas, je ne te laisserai pas tomber »
Il se dirige vers son canapé et je glousse en entendant la deuxième métaphore... Du calme mon cœur, ne t'emballe trop vite mon cœur....
Il m'installe contre les coussins du canapé et me demande si je veux un verre d'eau. J'acquiesce et le temps qu'il s'éloigne pour aller me le chercher, je fini de me redresser en me passant les mains sur le visage pour finir de me réveiller.
Quand il revient, il me tend le verre que je prends pour en boire une grande gorgée. L'eau fraîche me fait un bien fou. Je pose même le verre contre ma joue pour me ressaisir. Il s'assoit en face de moi sur la table basse, joint ses mains devant lui et m'observe avec attention sans doute pour vérifier que je vais mieux.
- « Ça va, ne t'inquiète pas ». Ma voix est rauque alors je me gratte la gorge. « Qu'est-ce qu'il s'est passé ? »
Il penche la tête sur le côté et plonge ses yeux dans les miens. J'ai la sensation étrange qu'il fouille mon âme alors je baisse les yeux parce que j'ai peur qu'il puisse y voir toute l'étendue de mon désarrois.
- « A peine es-tu entrée chez moi que j'ai juste eu le temps de me précipiter vers toi avant que ta tête n'atteigne le sol. Comment te sens-tu ? »
Comment je me sens ? Je ne sais pas quoi lui répondre. Je me sens honteuse et en même temps heureuse d'être là, de voir son inquiétude signe qu'il s'intéresse encore à moi. Mais je ne peux pas lui dire ça de peur de paraître pathétique.
- « Juste déboussolée, je suis désolée »
- « Ronie... regarde moi »
Je relève la tête et m'accroche à son regard qui ne perd pas une miette de mes réactions. Je le sens prudent dans ses paroles, comme s'il parlait à une enfant effrayée. Je lis dans son regard de l'inquiétude mais en même temps, de la passion, du désir refréné. Je pense qu'il lis la même chose dans le mien. Nous restons ainsi sans qu'un mot ne soit prononcé durant de longues secondes. Et tout à coup, il se saisit du verre pour le poser sur la table et se déplace pour s'asseoir sur le canapé et me prendre dans ses bras. C'est ce qu'il ne devait surtout pas faire car toute mes forces me lâchent et je m'effondre dans ses bras. Mes sanglots me nouent la gorge, je presse ma tête sous son menton et je glisse mes bras autour de sa taille. Il me soulève pour me placer sur ses genoux afin de se rapprocher de moi et me laisse le temps d'évacuer toute ma colère et mon chagrin. Ses bras m'encerclent et créer un cocon de douceur autour de mon buste. Je sens sa bouche dans mes cheveux qui embrasse le sommet de mon crâne. Il prononce en litanie qu'il est désolé et ressert son étreinte afin de me réconforter.
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Un nouveau départ
RomanceRonie vient s'installer à Montréal après un divorce difficile. Elle y retrouve sa fille, Romane qui y suit des études. Ce nouveau départ, elle l'a voulu. Nouvelle vie, nouveau travail, tout est à refaire. Elle est pleine d'espoir et surtout, elle ne...