Chapitre 35: Dans 1 mois

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PDV Karol:

J'arrive chez moi assez tard, j'enlève mes chaussures et me dirige vers la salle de bain. Je retire délicatement mon corset et soupire. Ce truc m'étouffe, alors d'accord, il me permet d'avoir moins mal, mais entre souffrir ou mourir asphyxié, je crois que le choix est vite fait.

Je le jette rageusement sur mon lit, saleté de truc. Je me tourne et regarde ma cicatrice dans le miroir. Elle est devenue plus belle avec les mois, mais elle est toujours très voyante et je n'ai pas vraiment d'espoir qu'elle disparaisse un jour. J'applique de la crème dessus puis enlève également mon attelle.

Mon poignet ne me fait quasiment plus mal et il n'est plus cassé, mais je dois encore la porter lorsque je bouge beaucoup afin d'éviter de trop tirer sur mes chers petits tendons. J'ai essayé une fois de ne pas la mettre, vu que j'ai une tête de mule et je me suis insultée pendant deux jours tellement j'avais mal. Alors maintenant, je respecte, après tout, les médecins ne disent pas de connerie en général. Et puis cette attelle permet de cacher la cicatrice.

Je sais que je ne devrai pas les cacher autant, tout le monde sait que je suis tombée et les gens savent en gros où j'ai été blessée. Mais j'ai l'impression que montrer mes cicatrices montrent l'étendus des dégâts et ramènent les souvenirs, ce que je préfère éviter.

La plupart des personnes n'imaginent pas à quel point la chute a été grave et c'est mieux comme ça. Je ne m'exprime pas sur ça lors des interviews et quand on me pose des questions, je suis tellement sèche qu'en général, ils n'insistent pas. Ça ne fait pas si longtemps que ça, et même si mon mental va beaucoup mieux, il m'a bien fallu trois mois pour réussir à ne pas faire de crise de panique pendant un jour et pour réussir à faire une nuit complète.

Je ne suis pas guérie, ni soignée à 100 % même si je montre dans les interviews que je vais super bien. La vérité, c'est que mon corps est encore fragile et ma tête pas aussi dure que je peux le montrer.

Oui la phobie des gens, des foules, des concerts ou la paranoïa des rumeurs vont mieux, je préfère provoquer et prendre le contrôle plutôt que d'angoisser, l'accident m'aura au moins donner ça. Pour ce qui est des cauchemars, des angoisses et des souvenirs par contre, ils vont me hanter encore longtemps.

Une fois démaquillée et en pyjama, je vais me poser sur mon lit et prends mon téléphone. J'ai plein de notifications, tu m'étonnes.

J'ouvre Instagram et je vois des vidéos de ma présentation de ce soir et particulièrement les moments où je parle de Ruggero. Je souris, je m'en doutais. Le passage où je dis que Ruggero a eu une bonne source d'inspiration est partout, mmh je n'aurai peut-être pas dû dire ça, je l'avoue. Pour être franche, c'est sorti tout seul.

Le jour où sa chanson est sortie, je suis allée l'écouter par curiosité, avant même de voir les messages des fans. Dès la première phrase, j'ai tout de suite compris qu'il parlait de moi et plus j'écoutais, plus les paroles prenaient un sens à mes oreilles.

En premier, j'ai pleuré et ensuite, quand j'ai regardé les réseaux sociaux, j'ai juste crié, "Mais quel con " avant de taper un fou rire.

Il n'aurait pas dû sortir cette chanson, c'est clair, que ce soit par respect pour Cande, même si personnellement, je pense qu'il l'a écrite avant, ou que ce soit par apport au fan. Mais je n'arrive pas à lui en vouloir, car je dois avouer que sa chanson est incroyable et m'a profondément touchée, je suis vraiment trop sensible.

J'ai bien évidemment fait attention à ne pas en parler, même si Lenni l'a assez vite deviné. Il m'étonne toujours, je ne comprends pas comment il peut être aussi doux et gentil alors qu'il se rend bien compte que Ruggero occupe une place dans mon cœur, mais je ne tiens pas à lui poser la question, personnellement.

Entre amour et haine #RuggarolOù les histoires vivent. Découvrez maintenant