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𝐶'était de nouveau le printemps. La saison qu’il avait apprit à détesté avec les années. Car celle-ci signifiait la renaissance, la vie dans sa plus grande splendeur. Et lui était devenu l’ennemi de la vie, contre sa volonté. La pire des punitions pour l’homme qu’il était. Ce jour là, il fut réveillé par un soleil radieux. Il avait dormi sur l’herbe, ou plutôt sur la terre infertile qui, avant son arrivé, était recouverte de belles et hautes herbes d’un vert étincelant. Désormais, il savait qu’une énorme partie du paysage qui l’entourait devait être dans le même effroyable état que le sol sous ses pieds.

Et pourtant, comme chaque jours depuis quelques mois, cette fameuse partie n’était finalement plus si grande que ça. La magie. Le bel homme aux cheveux d’ébène l’avait apprise, travaillée et exercée pendants des jours et des jours. Il avait sauté un nombre incalculable de nuits de sommeils et de repas pour y consacrer un temps maximal.

Car oui, la magie existait. S’il était le premier à avoir pu défier la mort et ramener son frère à la vie, c’est parce qu’il avait comprit l’ingrédient manquant aux scientifiques qui avaient tenté de réalisé cet exploit et ce dit ingrédient n’était autre que la magie elle-même. Il n’avait alors pas seulement défié les lois de la nature mais aussi celle de cette source de pouvoirs fantastique. Un affront qui ne lui à pas été pardonné.

Il s’était d’abord juré de ne plus jamais recourir à celle-ci, après tout le mal qu’elle lui avait causé, et qu’elle lui causait encore aujourd’hui. Mais après des siècles à avoir errer sans buts, et dans la solitude la plus totale, il se demanda si finalement, elle ne pourrait pas lui être utile de nouveau. Il espérait dans un premier temps pouvoir l’utiliser pour se débarrasser de cette malédiction qui le tourmentait jour et nuit. Mais, très vite, cet espoir le quitta. Il devrait passé l’éternité à payer pour « son crime ». Seulement, en travaillant la magie, il avait comprit une nouvelle chose : elle était naturelle. L’air de ce monde en était remplie et elle n’attendait plus que d’être utilisé. Alors c’est ce qu’il fit. Et comme certaine personnes pouvaient exceller dans l’art du dessin, du sport, de la chanson ou encore de la rhétorique, le jeune homme lui, possédait un talent unique et remarquable pour le domaine de la magie. Il la manipulait avec aisance au bout de quelques semaines, quand d’autres avait mit des mois, si ce n’est des années à la maîtriser.

Car oui, même si le noiraud ne le savait pas, de part son isolement du reste du monde, il n’était aujourd’hui plus le seul à avoir découvert l’existence de la magie et à cette époque, de plus en plus de monde commençait à l’apprendre.

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