Aujourd'hui, je suis rentré de l'école trop fatigué. Je suis épuisé même, c'est bientôt les examens; le BFEM approche à grands pas. On enchaine avec les révisons et à vrai dire c'est trop fatiguant ! C'était le dernier cours étant donné qu'il ne reste plus qu'une semaine avant les examens. On a révisé tout ce qu'il fallait mais quand même on devait faire de petites révisions à la maison pour mieux nous préparer. Parfois je me levais à l'aube comme ma grand-mère juste pour prier et apprendre mes leçons. Je prenais ça vraiment au sérieux comme tout élève sérieux. Je veux que mamie soit très fière de son petit fils qu'elle aime tant.
Quand je suis rentré j'ai trouvé ma mamie qui était plongée dans un profond sommeil. Elle était peut-être comme moi, fatiguée. Donc je la laisse profiter de son sommeil et dormir tranquillement. Cependant vu qu'il était quatorze heures je me rendis à la mosquée pour prier. Je le fais à chaque fois que c'est possible parce que le plus souvent ça me trouve à l'école. Mais c'est quelque chose qui me procure beaucoup de bien et c'est une recommandation. Le plus important est de respecter les prières, de les accomplir et les faire à l'heure qu'il faut.
À mon retour de la mosquée ma grand-mère dormait encore je me demande ce qui se passe. Ce n'est pas dans ses habitudes de dormir à pareille heure encore moins pendant si longtemps. Surtout à une heure de prière ce qu'elle ne manquait jamais. Je fus obligé d'aller la réveiller. Je l'appelle trois fois de suite mais elle ne se réveilla toujours pas. Je l'ai même « frappée » mais rien du tout. Je ne savais même pas quoi faire tellement j'étais perturbé. D'un coup mes larmes coulèrent je ne savais même pas ce qui se passait autour de moi.
La première idée « réflexe » qui m'est venue à l'esprit était celle de contacter une ambulance. Ils arrivèrent une demie heure après l'appel. J'étais tellement sous le choc au point que je ne pouvais même pas répondre aux questions de l'un des ambulanciers.
« Désolé de te le dire comme ça mais elle n'est plus de ce monde ». Quand j'entendis cette phrase j'étais resté muet, paralysé. Je ne pouvais ni me contrôler ni retenir mes larmes.
En une seconde, ma vie partit en fumée, tout était en train de disparaître. C'est comme si ma vie était entrain de s'écrouler sous mes yeux sans que je puisse rien y faire. Je ne pouvais pas croire que j'ai perdu ma mère, ma grand-mère, ma raison de vivre, celle qui représentait tout pour moi. Celle qui s'est tant sacrifiée pour moi, pour ma survie. Celle qui me donne la force de continuer, d'aller jusqu'au bout. Celle qui, à la fois, est une grand-mère, une mère et un père pour moi. Je ne lui ai même pas dit à Dieu. Pourquoi tous ces malheurs s'acharnent sur moi ? Pourquoi sont-ils tous partis ? D'abord mes parents ensuite la seule personne qu'il me restait dans ce monde.
Pourtant elle allait bien quand je quittais la maison ce matin. Elle est morte il y a des heures. Si j'étais là, j'aurai pu l'empêcher de me quitter et peut-être qu'elle serait toujours là à mes côtés. Mais c'est Trop tard !
Après avoir tant bien que mal essayé de digérer cela, j'ai appelé ma mère pour lui faire part du décès. C'est la première fois qu'on allait se parlait. Elle ne pouvait même pas y croire. C'était normal car après tout c'était sa mère.~ LE LENDEMAIN ~
Ma mère était arrivée hier un peu tard dans la soirée bien sûr en compagnie de sa famille. À voir sa tête, on dirait qu'elle n'a pas dormi et qu'elle ne faisait que pleurer.
On avait organisé une cérémonie simple sans réunir toutes les personnes de la famille. Car c'est ce que voulait mamie : pas de « grande » cérémonie juste que nous, sa famille. Ce jour là, quelques Talibés du quartier, tonton Abdoul et moi avons récité le Saint Coran pour elle, pour le repos de son âme. J'avais juste envie d'extérioriser cette profonde douleur qui m'abritait depuis hier. Mais je pouvais pas, tout le monde arrivait à tenir le coup donc je ne pouvais que faire comme eux.
Il ne restait plus que quelques jours avant le BFEM mais j'avais même pas la tête à réviser quoique ce soit. Même si je le voulais je ne pourrais rien retenir de ce que j'apprendrais.LE HUITIÈME JOUR DU DÉCÈS
Ça fait huit jours que ma mamie est partie de ce monde. Et ce jour coïncidait avec le premier jour des examens, au fond de moi je ne voulais pas quitter ma maison. Je voulais juste rester chez moi mais je n'avais pas le Choix. Car ma grand-mère, si elle était encore en vie n'aurait jamais accepté que je rate un examen peu importe la raison. Mais je devais réussir pour elle. De son vivant, elle n'aurait jamais supporté de me voir échouer !
Quand j'étais face aux épreuves, je ne pensais qu'à ma grand-mère. J'ai même versé des larmes sur une de mes copies mais je devais juste accepter cela comme une des douloureuses épreuves de la vie que je surmonte depuis ma naissance. C'est ce que ma grand-mère m'a toujours appris : quoiqu'il puisse arriver dis toi que c'est Dieu qui l'a voulu. Cette phrase je ne l'oublierai jamais. Ce qui me donnait les larmes aux yeux, c'est quand mes camardes me présentaient leurs condoléances. C'était pas facile du tout !Une semaine plus tard, les résultats étaient déjà sortis, j'avais décroché le BFEM et j'étais même le premier de mon centre. Je ne me suis même pas rendu au centre. Je ne voulais pas voir tous les élèves de l'école me regardaient avec tant de pitié. Je suis sûr d'une chose c'est que ma grand-mère, où elle se trouve ; elle est fière de moi. Et le fait de le savoir me réconforte. J'ai tenu la promesse que je lui avais faite.
Je ne pourrais jamais oublier ma mamie, cette femme qui s'est tant battue pour que je sois heureux, pour ma survie. Cette femme belle de l'intérieur comme de l'extérieur rien ni personne ne pourra la remplacer, rien ne changera ce qu'elle a été pour moi.À DIEU GRAND-MÈRE CHÉRIE !
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FRUITS D'UN VIOL
AléatoireDudu est jeune garçon né d'un viol qui, tout au long de sa vie, aura des répercussions sur lui. Ce n'est pas facile de vivre pour payer pour les erreurs qu'un irresponsable a commises. Cet irresponsable n'est autre que l'homme qui lui sert de père...