CHAPITRE X: TOUT TERMINA DANS LA JOIE.

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Je n'aurai jamais cru que ma vie aller tant changer si je venais vivre à Dakar.
Ce qui me rend plus heureux c'est que ma relation avec ma mère s'adoucit un peu. Certes on n'a pas cette complicité mère-enfant mais je me contente déjà de cette évolution qui est prometteuse. Et là, je sais vraiment ce qu'est une famille. Ma mamie doit vraiment être trop contente de ce que nous sommes devenus c'est ce qu'elle a toujours voulu. Dieu a enfin entendu ses prières ! Il a juste fallu que je sois patient avec elle pour qu'elle m'accepte comme son fils ce que je suis d'ailleurs. La patiente est une vertu !
       J'adore les moments qu'on passe en famille surtout lorsqu'on part regarder des films au cinéma. C'est formidable! Et une chose dont je suis certain très certain même :c'est tonton Abdoul qui a fait ce qu'il fallait pour que les choses changent. Et honnêtement, je ne saurai le remercier pas seulement pour ça mais pour tant d'autres choses. Je ne pense pas pouvoir avoir mieux que cela.
       Comme on dit la vie n'est pas toujours rose. C'est pourquoi il faut profiter de chaque instant. Chaque moment qui passe compte. On peut certes se rattraper mais on ne peut pas rattraper le temps perdu !
Il a fallu qu'un malheureux accident vienne taper à notre porte. Alors que je venais à peine de savourer cet amour maternel dont j'ai été privé depuis a naissance.
Aujourd'hui, je suis descendu plutôt que d'habitude. Notre prof de Maths s'est absenté donc on ne fera pas après la récré. Je suis rentré sans attendre ma petite sœur qui avait deux cours à suivre. Elle est descendue à douze heures. Ma mère m'a grondé du fait d'avoir laissé Astou, seule à l'école. Elle est une grande fille après tout. Je pense avoir quand-même fait une bêtise.
Sur le chemin de son retour, elle a été renversée par une voiture. C'était un terrible accident d'après ce qu'on m'a raconté. Lorsque ma maman a été mise au courant, elle perdit connaissance sur le champ ! Ni moi ni papa ne savions quoi faire. Imaginez ce que c'est de devoir gérer deux malades en même temps. Nous l'avons conduite directement à l'hôpital. Elles ont été toutes les deux hospitalisées dans le même clinique. La situation devenait très critique !
Ma sœur avait une fracture au niveau de la jambe gauche. Pire était le cas de ma mère qui ne s'était toujours pas réveillée. Elle a subi un choc émotionnel ce que papa a toujours évité mais ce coup était imprévisible. Ce jour-là, on a passé la nuit à l'hôpital. Papa dans la chambre de maman et moi aux côtés de ma petite sœur.
Je passais toutes mes journées à l'hosto malgré que papa insiste pour que j'aille faire cours. Même si j'allais à l'école je ne pourrais pas suivre les cours normalement. Je ne pouvais vraiment pas le laisser seul. Sa fille qui subit un accident horrible et pour couronner le tout sa femme qui doit subir une implantation cardiaque. Et bien oui ! elle avait besoin d'un nouveau cœur ! Et on arrive toujours pas à trouver de donneur. J'étais trop chamboulé par ces événements.
À croire qu'il y a quelques jours de cela tout allait bien avec maman et maintenant[...]
La vie est trop bizarre. J'attendais depuis des années ces retrouvailles et cet accident me prive le droit d'en profiter. Quoi de plus triste que ça ?!
Je ne cesse de prier pour que ma maman s'en sorte de même que ma sœur mais là je commence vraiment à perdre espoir. La santé de ma mère était en train de détériorer et je pouvais plus supporter cela. Ça fait des jours que les médecins font tout pour la garder en vie mais si rien n'est fait dans deux jours, faudra se rendre à l'évidence. J'ai donc décidé de donner volontiers mon cœur pour que ma mère puisse s'en sortir. C'était une décision pas facile à prendre mais c'était la bonne j'en doute pas ! Tonton Abdoul était muet sur le coup. Il m'a demandé si j'étais vraiment prêt à faire ce sacrifice. Et bien oui et je ne ferai pas machine arrière ! Si c'est l'unique solution pouvant garder ma mère en vie alors je suis prêt à le faire.
J'ai subi un test pour voir si j'étais en mesure de faire ce don et par la grâce de Dieu tout était en règle. Je garde espoir que tout va bien se passer. Ma sœur reprenait petit à petit ses forces. C'était la meilleure des nouvelles que j'ai reçues depuis cet accident. Ce jour là, on a beaucoup parlé comme dans nos habitudes. Pour qu'elle retrouve le sourire, je lui rappelais nos moments de folie, nos bêtises. Je voulais juste que nos derniers instants passés ensemble soient les plus beaux ! Toutefois je ne lui ai rien dit concernant l'opération... Je ne savais pas comment elle pourrait l'appréhender donc je préfère garder mon silence. Je lui ai donné des conseils pour qu'elle  continue à se battre quoiqu'il arrive. Qu'elle soit cette petite sœur dont j'ai toujours été fiér et dont je resterai fiér certainement. Elle demandait après maman mais je ne lui ai rien dit d'autre à part qu'elle allait bien. Je ne pouvais pas lui dire la vérité alors qu'elle vient à peine de se rétablir. Et qui puisait ses blessures n'étaient pas complètement guéries.
Ce qui m'a le plus poussé à faire ce don était simple : ma mère est bien évidemment une mère de famille. Sa fille a besoin d'elle idem pour son mari. Elle aura certainement d'autres enfants et ce ne sera que du bonheur. Toutefois nul n'a besoin de moi. Je n'ai ni femme ni enfant et sans oublier que je ne suis qu'une charge qui, d'ailleurs, pèse très lourd. Je voulais juste que maman vive encore ! Qu'elle soit heureuse, qu'elle profite de sa famille et surtout de sa fille. Quand ma sœur quittera l'hôpital elle aura besoin d'elle à ses côtés. Je ne veux pas que ma sœur traverse les mêmes épreuves que moi. Perdre une mère ce n'est pas quelque chose de facile à surmonter. La mienne était vivante mais loin de moi et j'ai souffert tout au long de ces années. Tout ce que je lui souhaite c'est du pur bonheur. Elle a toute sa vie devant elle. Elle doit être heureuse.
La greffe aura lieu ce soir et je suis prêt !
  S'il y'a bien une chose qui m'attriste c'est le fait que je partirai sans pour autant devenir ce dont j'ai toujours rêvé : un écrivain. C'est une chose à laquelle j'aspirais depuis tout petit. Mais Martin va sans doute sans charger ! Il fera de mon histoire, un livre...
            Je m'en vais heureux ! Je vais mourir heureux ! Je partirai dans la joie !
Ce sont les dernières lignes que j'écrirai dans ce carnet mais en les écrivant, j'ai la joie au cœur ! Façon je ne pars pas complètement car ce morceau indispensable à ma vie que je lui donne traduit que je resterai toujours en elle ! Et ce pour toujours.
Je pense avoir trouvé un sens à ma vie. On peut d'ailleurs l'appeler ainsi !

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FRUITS D'UN VIOLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant