CHAPITRE VIII: IL EST TEMPS QUE JE VIE MA VIE !!

61 13 0
                                    

        Ça fait maintenant deux mois que je vis à Dakar. Et à vrai dire la seule chose qui me plait ici c'est cette complicité que j'ai avec ma petite soeur Astou. Avec elle le courant est passé si vite (...). On est devenus des meilleurs amis et c'est ce dont j'avais besoin, un (e) ami (e). Quelqu'un avec qui je pourrais partager tous mes secrets. On se disait tout ! J'ai presque tout ce qu'il me fallait ou tout ce qu'il me manquait depuis toutes ces années : une soeur, un papa et bientôt une maman. Ma relation avec ma génitrice n'évolue pas tant que ça mais je laisse les choses se faire. Peut-être avec ma présence, elle finira un jour ou l'autre par m'accepter et comme dit l'adage « Mieux vaut tard que jamais ! ». Et je continue à garder espoir et à avoir foi en Dieu.
Ce pourquoi je laisse les choses venir naturellement c'est parce que ma mère est malade. Elle a un problème de cœur et le moindre coup pourrait lui être fatal. En fait, elle souffre d'un infarctus du myocarde. C'est  vraiment triste ! J'ai su cela quelques temps après ma venue à Dakar bien sûr, pas par son biais ! C'est tonton Abdoul qui m'a fait savoir que sa femme n'allait pas bien. Que je devais éviter qu'on se dispute elle et moi sinon ça peut dégénérer à tout moment. D'après ce qu'il m'a raconté, le jour où elle a su pour le décès de grand-mère ; elle a piqué une crise mais heureusement ce n'était pas si grave que ça. Toutefois les crises répétitives peuvent l'anéantir en une fois. À cause des problèmes auxquels elle était confrontée depuis sa première grossesse, son cœur s'est « fatigué ».
Tonton Abdoul est l'une de ses espèces rares voire en voie de disparition. Car il m'aime comme si j'étais son propre fils. C'est lui qui a pris en charge ma scolarité... Je comprends maintenant pourquoi mamie l'aimait si bien qu'elle n'a jamais douté des intentions qu'il avait envers sa fille. En tout cas c'est un homme très responsable ! À vrai dire, c'est mon modèle.

   Cette année je suis en  classe de Seconde. La Seconde n'est pas une classe aussi facile qu'on pourrait le penser car le programme est différent comparé à ce que l'on nous enseignait au collège. Mon objectif cette année était de  me taper de très bonnes notes pour rendre ma mère fière de moi et faire en sorte que tonton Abdoul ne regrette jamais ce qu'il fait pour moi. Je ne me plaignais pas ! Car je menais une belle vie malgré tout !
Ce qui me rendait très heureux c'est quand  j'étudiais avec ma petite sœur, je l'aidais à faire tous ses devoirs. Elle faisait la classe de quatrième. C'est une brillante élève en plus elle est très intelligente. Ce qui rendait notre relation encore plus solide qu'elle ne l'est !
Quand elle apportait ses notes à la maison, j'étais trop fier d'elle. Son papa nous félicitait et nous encourageait pour ces efforts que l'on fournissait. Ce qui le rendait heureux c'est le fait que l'on travaillait ensemble, ma sœur et moi. De mon côté, je m'en sortais tant bien que mal. Je m'adapte très vite toute façon le système d'enseignement était le même que celui de mon école à Thiès. Le courant passait vite avec les élèves qui sont d'ailleurs trop gentils. Je me faisais des amis ou des connaissances. Le temps nous en dira plus !
Je ne pensais pas qu'après le décès de grand-mère, je pourrai retrouver ma joie de vivre. Très sincèrement, elle me manque beaucoup. Ma vie était plus que parfaite quand elle était à mes côtés. J'aurai aimé qu'elle soit toujours prêt de moi mais Dieu en a décidé autrement. On ne peut pas toujours obtenir ce que l'on veut. La vie est ainsi faite !
Sa mort me fait aussi mal que le rejet de ma mère. Je pensais que vivre avec elle faciliterait les choses mais là je ne crois pas. Et ça me fait très mal de l'avouer. J'espère juste que les choses évolueront positivement avant qu'un malheur n'arrive à l'un de nous deux ! Si moi qui ai été abandonné, rejeté, détesté j'ai fait le pas vers elle je ne vois aucune raison valable qui pourrait la retenir. Aucune raison ne peut justifier son comportement, sa haine, son rejet. J'ai tout fait, tout essayé mais c'est peine perdu ; elle campe toujours sur ses positions. Je ne pense pas que je suis en mesure de changer les choses. J'écris ces lignes, le coeur brisé..
Et je ne vois même pas pourquoi je dois rester là à penser à elle vu qu'elle ne veut rien entendre ! J'ai grandi sans elle, j'ai grandi sans la connaitre, je suis né « orphelin » de père et de mère. Donc je ne vois pas pourquoi mon bonheur doit dépendre de quelqu'un d'autre. Mon bonheur dépendait de grand-mère (paix à son âme) et maintenant qu'elle est partie à jamais, je pense que je peux vivre seul !
J'en ai rien à faire que cette femme qui me sert de mère m'aime ou me déteste ! Maintenant je compte vivre heureux avec ou sans elle !

*CLIQUEZ SUR L'ÉTOILE S'IL VOUS PLAÎT !*

FRUITS D'UN VIOLOù les histoires vivent. Découvrez maintenant