Poudlard

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Découvrant le monde magique depuis seulement quelques jours, Harry avait à peine eu le temps de s'émerveiller face à la nouveauté que déjà on le regardait comme une bête de foire.

Mais le Gryffondor avait vite compris que cela n'avait rien à voir avec lui et son genre, mais plutôt avec lui et sa soi-disant prouesse face à Voldemort - dont il n'avait aucun souvenir, mais que tout le monde connaissait comme s'iels avaient assisté à la scène.

Parce que visiblement, personne n'était au courant qu'il était "étrange". Il était Harry Potter, le garçon qui a survécu, l'Élu, le Survivant, le Sauveur. Il avait failli mourir de soulagement lorsqu'il avait vu que ses affaires étaient bien dans le dortoir des garçons.

Et puis, il n'avait pas vraiment eu le temps de s'inquiéter de ça quand un fou furieux avait essayé de le tuer chaque année.

Enfin, ça, c'était lors des deux premières années.
Parce qu'en troisième année, la réalité l'avait bien vite rattrapé.

Parce qu'Harry n'avait jamais, au grand jamais, signé pour la croissance de sa poitrine. Entre autres.

Heureusement, cela ne se voyait pas, pas encore. Mais lui, face à son miroir, voyait bien que quelque chose changeait. Il avait réellement paniqué, jusqu'à faire une crise d'angoisse en début d'année. Ses ami·e·s l'avait emmené à l'infirmerie, et cela avait été son salut.

Après s'être assuré 10 fois auprès de l'infirmière que rien ni personne ne pouvait les entendre alors qu'elle lui avait demandé de lui dire ce qu'il se passait, Harry avait exprimé de manière plus ou moins compréhensible et ordonnée sa panique.

Que lui arrivait-il ? Pourquoi sa voix était toujours aussi aiguë, alors que celles de ses amis devenait lentement mais sûrement plus grave, en tout cas assez pour pouvoir faire la différence entre la voix d'Hermione et celle de Dean ? Qu'avait-il fait ?

Il ne voulait pas ! Il était un garçon, nom d'un Scroutt à Pétard !

Mme Pomfresh avait été très patiente avec lui. Pas surprise pour une Mornille, comme il se fit la réflexion plus tard, elle lui avait expliqué.

Elle lui avait dit que, qu'il le veuille ou non, son corps n'était actuellement anatomiquement pas celui d'un garçon, mais plutôt celui d'une fille.

Elle lui  avait dit que ce n'était pas grave, que ça ne l'empêchait pas d'être un garçon ni qui il voulait.

Mais Harry n'avait tout simplement pas pu s'imaginer avec "un corps de fille". Non. Impossible. Il était un garçon. Il avait recommencé à crier, trembler et pleurer, et l'infirmière l'avait rassuré en lui disant qu'il existait des solutions.

Parce que bien qu'Harry soit jeune, la femme n'avait pas pu ignorer sa détresse et son appel à l'aide.

Alors Harry avait appris l'existence des hormones. De la médecine moldue à laquelle les Médicomages et spécialistes avaient ajouté de la magie pour parfaire le tout et garantir la réussite et la sécurité du traitement.

Depuis ce jour, Harry prenait des hormones.

Fin de la croissance de sa poitrine, mue progressive de sa voix, développement de ses muscles, pas de menstruations... La belle vie. Le rêve. Exactement ce qu'Harry voulait.

Bien sûr, rien n'avait changé au niveau de son entre-jambe, mais cela lui allait. Ça avait été un intense soulagement, bien que la prise d'hormone lui demanda une régularité sans failles sur plusieurs années.

Le Survivant allait donc sur la fin de son traitement lorsqu'il dut partir à la chasse aux Horcruxes.

Il avait tout prévu. Mme Pomfresh lui avait fourni des hormones sous forme de médicaments, plus pratiques et discrets qu'une aiguille et tout ce qui allait avec.

Mais légèrement stressé, il s'était aussi acheté une brassière spécialement conçue pour aplatir sa poitrine en cas de "problème", un binder.

Évidemment, Hermione, Ron et lui étaient parti·e·s précipitamment en cavale, et il n'avait pas pu emmener le vêtement. Il n'était pas censé avoir une brassière dans ses affaires.

 Heureusement, l'infirmière lui avait également montré un sortilège d'Illusion. Seulement en cas de besoin, avait-elle dit. Il devait d'abord utiliser les hormones, puis le sortilège en dernier recours, car celui-ci demandait une grande quantité d'énergie et de concentration.

Il n'avait pas eu de soucis à ce niveau-là, tout s'était bien passé - si l'on exceptait le fait qu'il avait faillit mourir un nombre incalculable de fois.

Tout allait bien, jusqu'à il y avait une semaine, alors que la reconstruction de Poudlard touchait à sa fin, fin Août.

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714 mots

Publié le Mercredi 1er Juin 2022 (eh bah alors, ouverture du mois des fiertés et accessoirement Journée de la fierté gay !)

Un garçon comme un autreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant