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Pdv Eliogane, 30 septembre 1998, 13h :
Yumi descend le grand escalier en ne cessant de tirer sur sa jupe en cuir noir. Elle n'a pas l'air très confortable. Elle s'arrête net avant la fin des marches et entortille autour de ses doigts une de ses mèches de cheveux rougeâtres. Elle sourit discrètement en me voyant.
— On va où ? Me demande-t-elle.
Je la prends par la main et lui fais descendre les deux dernières marche dans un saut. Elle remet en place son top noir et sa veste blanche puis se redresse.
— Peut importe.
Yumi hausse un sourcil puis sourit.
— Tu veux aller où ? j'ajoute devant son silence en m'avançant à ses côtés.
— Hum... Tu pourrais m'accompagner chez le tatoueur ?
— Tu veux un nouveau tatouage ? Je m'étonne en lançant un coup d'œil vers celui qui traverse son visage.
— Oui, j'y réfléchis depuis un moment déjà. Ça me ferais plaisir que tu m'y accompagne.
J'ai un sourire pincé puis je hoche la tête. Yumi s'agrippe à mon bras et le serre contre elle en souriant.
Nous marchons dans les rues bondées de monde jusqu'à la dite adresse. Le lieu a récemment été rénovée, ça se voit et ça se sent à la lointaine odeur de peinture. Nous entrons dans le petit salon décoré d'image de tatouage. Je remarque qu'une pancarte avec les tarifs traîne sur le contoire. Yumi lâche mon bras et je pars m'asseoir sur un canapé. Elle indique au type chargé de l'accueil ce qu'elle veut.
— Un papillon dans le cou ?
— Oui, combien de temps cela va durer ?
— Ah.. cela dépend du modèle et de votre capacité à tenir un tatouage.
De ses long doigts fin, elle retrace les ronces inscrites sur son visage.
— Je pense qu'en une fois ça ira.
Elle sort un bout de papier qu'elle avait dans sa poche et le pose sur le comptoir.
— Je veux ce papillon, assène-t-elle déterminé. Combien de temps et combien ça coute ?
Le type observe le modèle.
— Je dirait 4 heures. Et pour le prix, je dirais 55€.
— Parfait. Quand pourrez vous me recevoir ?
— Tous de suite si vous voulez. Aujourd'hui aucun de nos deux tatoueurs n'a de rendez-vous programmé. Donc si monsieur, poursuit il en me désignant, veux aussi se faire tatouer, nous pouvons vous recevoir tous les deux.
