Le coeur battant, je me dirigeais d'un pas gauche vers l'ascenseur encore vide. Lorsque je me fus suffisamment rapprochée, je sentis mon coeur se relâcher doucement en reconnaissant les yeux légèrement plus rapprochés et les lèvres plus épaisses de Marlon. Dans son long manteau brun, le cou dissimulé derrière une écharpe au motif écossais rouge, il ressemblait de façon frappante à son cadet. Il se pencha en avant pour embrasser mes joues d'un geste vif sans cesser de sourire et son odeur plus puissante que celle de son frère m'assaillit.
-Marlon?, bafouillai-je stupéfaite. Que fais-tu ici? Tu n'as pas peur que quelqu'un te repère?
-Il est trop tôt pour ça, rit-il. Et sans Michael, ni gardes du corps, c'est plus difficile de me reconnaître.
En effet, le hall était désert, et Marlon était seul. Pas de quoi affoler la galerie en somme. Pour ma part, j'eus une pensée angoissée pour Lizzy qui ne tarderait pas à descendre si je ne revenais pas en vitesse dans ma suite. Si elle me retrouvait en grande discussion avec Marlon Jackson, je n'en aurais pas fini de devoir me dépêtrer de problèmes plus gros que moi.
-Je vais faire vite, rit Marlon en me voyant fouiller le hall des yeux, ne t'en fais pas. Tu as oublié ça dans la voiture hier.
Il me tendit mon sac avec un sourire amusé, je m'en emparais en clignant des yeux. J'étais si chamboulée par mon après-midi que je ne m'étais même pas rendue compte de la perte de mon sac, j'étais même ressortie le soir même sans m'apercevoir de son absence! J'allais sérieusement devoir faire un travail sur moi-même, je ne pouvais tout de même pas perdre à ce point les moyens en leur présence, surtout si Michael était décidé à me revoir. M'imaginer de nouveau près de lui me fit un drôle d'effet. J'étais loin du calme que je souhaitais conserver en la présence des Jackson.
-Désolée, je ne m'en étais même pas aperçue, avouai-je timidement. Navrée de t'avoir imposé un déplacement si tôt le matin.
-Ca ne fait rien, j'étais déjà levé, dit-il en haussant les épaules. Michael voulait nous traîner en studio pour enregistrer quelques passages et faire des essais de démo, je les rejoins juste après. Il voulait venir lui-même te rendre tes affaires mais c'était trop risqué. Il est plutôt chiffonné d'ailleurs.
-Passes-lui le bonjour pour moi, répondis-je en me sentant rosir. Qu'il ne se blâme pas pour ça, ce n'est rien. Merci beaucoup Marlon.
-Le plaisir est pour moi, sourit-il en tapotant mon épaule affectueusement. Je vais filer, amuses-toi bien à Disneyland!
-Et toi en studio, ironisai-je.
-Ca va être fun, ouais, dit-il en roulant des yeux las. A bientôt Ollie.
Il embrassa mes joues en vitesse puis il fila en direction de la sortie de l'hôtel, sa tête enfoncée dans ses épaules pour se camoufler légèrement derrière son écharpe. Une fois qu'il eut disparu, je repris le chemin de la suite où Lizzy m'attendait près d'un sac à dos qu'elle était en train de vider: dans le feu de l'action, elle avait réussi à perdre un baume à lèvres. Soulagée, je l'aidais à le retrouver en songeant aux Jackson sans parvenir à me concentrer pleinement sur ce que je faisais. La journée allait être longue.
Heureusement, j'étais avec Lizzy. Une fois arrivées au parc, elle réussit à me vider la tête en m'entraînant à sa suite dans les boutiques en jacassant comme une pie. Après une heure de course dans tous les sens, je finis par lâcher prise et m'amuser moi aussi. Nous aimions les mêmes choses, en particulier les attractions les plus énergiques et les douceurs vendues dans les kiosques du parc. Vers midi, nous nous autorisâmes une pause déjeuner pour dévorer des hamburgers en programmant la suite de la journée, et Lizzy eut un soupir satisfait quand je lui annonçais que nous avions réussi à faire chaque attraction que nous aimions avant la fin de la journée.
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Who is it?
General Fiction"Vous souvenez-vous de l'époque bénie de votre vie où l'insouciance et le soleil baignaient vos journées du réveil au coucher? Vous savez, cette partie de votre vie, lorsque vous êtes assez conscients pour apprécier chaque petite goutte de bonheur q...