My little bird

Chapter 55

Octobre 2011
Nouvelle Orléans

J'avais promis à Marcel de faire une petite apparition à sa soirée, et tout comme Elijah, je n'étais pas du genre à ne pas tenir mes promesses. Mais me rendre à cette fête et y croiser Klaus mettait mes nerfs à vifs. Depuis tout à l'heure, je n'avais pas cessé de gratter frénétiquement mon bras, allant jusqu'à le faire saigner.

Pour l'occasion j'avais enfilé l'une de mes plus jolies robes, je ne sais même pas pourquoi faire très honnêtement, après tout je n'avais l'intention de plaire à personne. Enfin pas consciemment du moins.

J'étais toujours figée derrière la porte de ma chambre d'où je pouvais clairement entendre toute la fête. D'ici, je parvenais également à sentir le parfum de l'homme qui fut un jour mon amant. L'idée de croiser à nouveau son regard me liquéfiai littéralement et rien que de penser à lui, je sentis mon estomac se nouer.

Mais je n'avais pas le choix, j'avais promis, alors je pris le peu de courage que je possédais encore à cet instant et sortit de ma chambre. Je ne mît pas longtemps à repérer Marcel et Klaus. Ils se tenaient sur le balcon de l'étage, admirant la fête qui se déroulait en bas.

Ignorant les tremblements incessant de mon corps, je me mît à marcher dans leur direction. Marcel fut le premier à me voir et rapidement Klaus tourna son visage dans ma direction.

À cet instant l'envie de m'enfuir fut extrêmement forte et difficile à ignorer, mais le regard empli d'amour et de soutien que m'envoyait Marcel me poussa à continuer d'avancer vers eux. Je détestais me sentir en position de faiblesse et c'était exactement ce que je ressentais lorsque Nik était près de moi.

-Mon petit oiseau ! Je suis heureux de voir que tu te joins finalement à nos retrouvailles.
-Je ne suis pas là pour toi Niklaus. Répliquai-je plus sèchement que ce que je n'aurai voulu.

Il fallait à tout pris que je garde le contrôle de mes émotions, Klaus n'hésitera pas un seul instant à s'en servir pour me déstabiliser encore plus et c'est tout le contraire de ce que je désire. Je dois à tout prix rester impassible. Percevant mon mal-être, Marcel ne perdit pas une seconde pour intervenir.

-Tu es ravissante Elis.
-Je te remercie. Alors, cette soirée se déroule comme prévu, nos hommes se régalent ?
-Regarde par toi même ma belle. Me répondis Marcel en me lançant un clin d'œil.

Le regard de Klaus devint noir quelques instants, se fut tellement court que je cru avoir rêvé ce soudain changement d'attitude. Mais si il était réel, alors Klaus n'appréciait visiblement le rapprochement qu'il y'avait eu entre Marcel et moi au cours de ce siècle. Ça n'aurait cependant pas était très malin de la part de mon ami de laisser croire à mon ancien amant, légèrement colérique, possessif et capricieux, que quelque chose se passait entre nous. Cela n'aurait fait qu'attiser un peu plus sa haine envers nous, et c'est tout, sauf ce dont nous avions besoin en ce moment.

-Marcel, Elis.

L'interpellation de Thierry me coupa dans la contemplation de mon ancien amant et je me tourne vers mon ami qui s'approche de nous, un air inquiet sur le visage, qui ne me dise rien qui vaille.

-Qu'est-ce qu'il y'a ? L'interroge Marcel en s'approchant à son tour de lui.
-Six gars se sont fait tuer dans un bar à l'extérieur du vieux carré. Des rôdeurs de nuits. Personne n'a rien vu.

Presque immédiatement, mon visage se tourne en direction de celui de Niklaus et celui-ci hausse un sourcil en me détaillant, se demandant probablement à quel moment j'allais me décider à l'accuser de ces meurtres. Mais je n'en fit rien et je pris simplement la décision de reprendre ma conversation avec Marcel et Thierry, sans pour autant lâcher le blond du regard.

-Je vais aller voir si je trouve quoique ce soit et je t'appelle. Affirmai-je à l'intention de mon ami.
-D'accord, fais attention à toi.
-Promis.

Me dirigeant vers la sortie de mon domicile, je pris la peine de m'arrêter au niveau de Klaus et ma confiance en moi qui semblait être revenu me permit de le défier du regard quelques secondes avant d'oser lui adresser la parole pour la seconde fois de la soirée.

-Profites bien de ta soirée mon cher Klaus, en espérant que nous n'ayons pas à nous recroiser de si tôt.
-Ce fut également un plaisir de te revoir Elizabeth. S'exclama t'il alors que j'étais déjà en bas des escaliers.

Je ne pris pas la peine de lui répondre et partis sans attendre en direction du bar. Je devais avouer que j'étais soulagée de voir ma soirée à ses côtés être écourtée, bien que cela soit grâce à un événement tragique.