CHAPITRE 5 - Réveil

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Six heures quinze, une légère alarme vint rompre le silence de la nuit. Une voix grésillait dans une enceinte que je n'avais pas remarqué dans la chambre :

"Bonjour à tous, nous espérons que cette première nuit a été agréable. Vous allez avoir plusieurs taches pour la journée qui vous seront distribuées directement à la sortie du bâtiment. Les journées types : écoles, formations, travail, etc. commenceront à huit heures, vous devez quitter le bâtiment à sept heures vingt  au plus tard."

Ma première réaction fut de me demander si l'on était écouté avec cette enceinte ?

C'était une possibilité fort envisageable pour permettre au gouvernement de dénicher plus aisément les rebelles. Je me levais alors pensive à cette théorie, si ma pensée étais correcte, Monsieur Mauril ne ferait alors pas long feu dans cette maison et j'en serais débarrassée. Je décrochais un petit sourire à cette pensée, mais mon humanité refit surface lorsque je pensais à toutes les horreurs qu'il subirait. L'idée aussi de devoir réconforter sa femme ne me plaisait guère, j'avais d'autres priorités : retrouver Astrid et trouver un moyen d'être réunies à nouveau et à jamais.

J'attrapais un ensemble de vêtements dans la penderie et tachais de l'enfiler  correctement, je nouais délicatement les lacets de mes chaussures. Je voulais être la plus professionnelle possible dès le premier jour pour ne surtout pas me faire remarquer négativement.

Je passais le pas de la  porte de ma chambre pour aller jusqu'à la cuisine, j'avais décidé de prendre une douche uniquement le soir ou à l'école pour éviter de croiser Monsieur Mauril. Je m'installais alors sur un tabouret du bar et attrapais la bouteille de lait, le sac de "céréales" (c'était plus du blé écrasé, mais ça allait  faire l'affaire) et un bol. Je versais le contenu d'un sachet de vingt-cinq grammes de céréales en premier puis j'ajoutais le lait.

Madame Mauril rentra alors dans la cuisine, elle portait exactement la même tenue que moi à l'exception d'une broche cuivrée sur sa poitrine. Ses cheveux blonds étaient délicatement tiré en une  queue de cheval.

Elle me salua et à la manière d'une mère me demanda si j'avais bien dormi. Madame Mauril était le contraire parfait de son mari, on pourrait donc en dire que la phrase : "les opposés s'attirent"  à du sens, mais je doute que les deux la s'aiment réellement.

Elle est délicate, jolie, a bon cœur et prends soin de moi. Je pense, à ses yeux, qu'elle aurait voulu avoir un enfant, ce n'est surement pas le cas de son époux. Il fit d'ailleurs aussi son entrée, j'avais terminé mon repas, je  pris l'initiative de nettoyer mon bol le plus rapidement possible afin de fuir Monsieur Mauril.

Je le saluai par politesse, il ne daigna pas me donner une réponse. Je plaçai mon bol sur un torchon pour l'essuyais et pris discrètement la fuite.

De retour dans ma chambre je me demandais quoi faire, il me restait vingts bonnes minutes avant sept heures vingt. Je décidais de sortir m'aérer un peu l'esprit. Il ne me restait plus qu'à quitter l'appartement sans que le grand maitre ne s'en rende compte. Heureusement pour moi ce n'était pas du vieux parquet au sol, mais une moquette, cela ne grincerais donc pas. Je me faufilais discrètement jusqu'à la sortie et claquais la porte derrière moi afin de  faire comprendre que j'étais parti.

J'entendis la voix de monsieur Mauril râler derrière moi. Une fois dans le couloir, je me rendis compte qu'il n'était que sept heures dix, j'avais donc quarante minutes à couvrir.

En bas de l'immeuble le secrétaire me demanda quel était mon nom et me tendis une enveloppe. Je la saisis et le remerciais d'un signe de tête, il me souhaita une bonne journée et je fis de même. Une fois dans la rue, je rangeais l'enveloppe dans la petite poche à l'avant de mon sac. Je pris ensuite mon téléphone et ouvris l'application GPS qui était programmé.

Je tapais alors l'adresse de mon école. L'application m'indiqua 19 minutes de marche, je visualisais l'itinéraire et me rendis compte que j'allais passer à la frontière du Patriam d'Astrid. Peut-être aurais-je la chance de l'apercevoir, aurait-elle le vêtement marron de son Patriam ?
Certainement.

Astrid est tellement anxieuse du regard des gens qu'il est hors de question qu'elle se fasse remarquer ou sorte un peu du lot. La rue était déserte et cela était quelque part agréable, le soleil se levait tranquillement pour un mois de mars agréablement doux.

Je contemplais au bout des ruelles des maisons et bâtiments effondrés, trous dans le sol et fosses communes plus ou moins bien camouflés. Ils voulaient oublier. Oublier les horreurs de la guerre, les morts et les traitres de la nation. C'est gens là était des héros, héros perdus au combat pour un monde qui n'en vaux pas la peine... J'ai tellement de chagrin pour ces gens qui se sont sacrifiés pour que la vie de leurs enfants soient meilleures alors que ce n'est pas le cas. Pourquoi faire un sacrifice si les trois quarts des autres gens ont tellement peur qu'ils préfèrent perdent leurs humanités et mourir en lâche ?

Je pense que vous le comprenez, mais je suis contre tout cela, toute cette haine gratuite et ce sacrifice inutile...

REBELS - tome 1 / Édité Où les histoires vivent. Découvrez maintenant