À 19 h 30 j’étais enfin rentrée à l’appartement, à ma plus grande joie ce n’était pas le cas de mes colocataires. J’en profitai donc pour prendre une douche. Ne sachant pas à quelle heure ils allaient rentrer, je me dis qu’il serait bon de préparer le diner. Ainsi nous pourrions diner à l’heure qu’avait décidé Monsieur Mauril. J’étais sur un petit nuage, je n’arrêtais pas de repenser à cette après-midi, à Marcus.
Je préparais donc des lasagnes avec ce que je trouvais dans les placards. Je craignais que mon repas ne plaise pas au Maitre de Maison. Je mis également la table pour minimiser au maximum les taches de madame Mauril quand elle rentrerait.
Elle fit alors son entrée avec son mari aux bras, celui-ci souriait. C’était bien la première fois que je le voyais ainsi d'ailleurs.
Il me remercia d'avoir préparée le repas et se mit à table. Qu’avait-il bu pour être aussi joyeux ? Le repas se passa agréablement, madame Mauril nous raconta ses exploits à la banque. Monsieur me demanda même si ma journée c'était bien passé.
À 21 h 30, je quittais la table et me rendais directement dans ma chambre. Mon avis n’avait pas changé à propos de monsieur Mauril mais j’espérais que sa bonne humeur ne se dissiperait pas pendant la nuit.
Le lendemain matin, je me rendais à l’école, je vis au loin Marcus et May discutaient. J’arrivais à leur niveau, Marcus arrêta sa discussion et m’embrassa. May me regarda avec les yeux pleins de points d’interrogations comme l’air de dire : j’ai loupé quoi ?
- Eh bah dis donc, je ne m’étais pas trompé alors. Vous deux ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. Nous dis May.
Marcus ne répondit rien, mais me regarda avec un grand sourire. C’était en quelque sorte une réponse. Il passa ses bras autour de ma taille et nous nous avancèrent à la rencontre de Eyden et Laë, qui, eux aussi, avait l’air de s’être rapprochés. Laë applaudis en nous voyant.
- Je vois que ma phrase prend tout son sens. Nous lança Eyden.
- C’est possible, lui dis-je.
À midi, nous allions tous ensemble manger à la cafétéria, Eyden nous annonça que son quartier avait était vandalisées par les rebelles. Il était logé près de l’hôtel de ville. Laë nous fit remarquer qu'encore une fois la présidente n’avais fait qu'aggraver les choses. Eyden pensait que bientôt, ce serait la révolution. May se moqua de lui.- La révolution, c’était en 1789 idiot. Lui dit-elle.
- Vous verrez, dans quelques semaines cela aura évolué. Nous dit-il.
- On verra Den, lui dis Laë.Marcus me regarda l’air de dire “tu as bien entendu comme moi ?”
Je lui rendis son regard.Le soir, je fit part de mon plan à Marcus, je voulais aller voir Astrid au limite de secteur. La veille en rentrant j’avais croisé madame Birelet, la nuit étant tombante j’avais pu lui parler discrètement et lui dire de donner rendez-vous à Astrid le lendemain à 21 h à la cabane. Lorsque j’aurais fini le repas, je m’éclipserais discrètement par l’escalier de secours, en passant par mon balcon. Je rejoindrais Marcus derrière son bâtiment et nous nous partirions vers la forêt. Il faudra prendre garde à la Milice.
L’heure arriva, je quittais la table à vingt heures trente sept et me dirigeais directement dans ma chambre. Mon sac étais prêt : torche, nourriture, couteau, allumettes, etc. (au cas où nous devrions fuir.…) J'enfilais la tenue de sport afin de ne pas être encombrée (les seuls vêtements noirs ce qui m’arrangeait). J’entendis Monsieur et Madame Mauril se mettre au lit. C’était le moment ! Je me hissais sur la fenêtre silencieusement et sautais sur le balcon. Je guettais les alentours, il régnait un silence de mort. Seul une chouette hululait ce qui mettait une ambiance stressante.
Mon plan était simple je devais sauter de balcons en balcons, jusqu’à atteindre l’escalier de secours. Les balcons étaient à une distance d’un mètre vingts de vide chacun, je n’avais pas le droit à l’erreur. Tomber causerais ma perte, que j’en meure tout de suite ou non je saurais abattus pour rébellion.
Mon cœur battait à mille à l’heure, je pris de l’élan et sautait sur le premier balcon. J’avais réussi ! Un sourire s’afficha sur mon visage, malheureusement il m’en restait trois. Je fis de même pour les trois suivants sans encombre. Il ne me restait plus qu’à rejoindre l’escalier, celui-ci était à une plus grande distance que les balcons que je venais de sauter et légèrement plus haut… Je pris une grande inspiration, me plaça au bout du balcon et courra de toutes mes forces. Je voyais que mes jambes étaient trop basses, je n’avais pas sauté assez haut. Je me mis à stresser, je devais m’agripper à n’importe quoi. Arrivés au niveau d’une rambarde, je tendis les bras pour m’y accrocher et me hissais. Je l’avais échappé bel… J’avais miraculeusement réussis à atteindre l’escalier. Maintenant je devais veiller à ne pas faire de bruits, celui-ci était en métal rouillé.
Une fois arrivée sur la terre ferme je m’autorisai à respirer un bon coup, la rue était déserte. Je me dépêchai de courir jusqu’à chez Marcus. J’eus beaucoup de chance, je ne croisai personne, ni milices ni habitants. Je me plaçais dans un buisson à l’arrière du bâtiment et consultais ma montre : vingt heures quarante neuf, j’avais mis dix minutes en tout ce qui était parfait. Marcus lui devrait être là d’ici une minute ou deux. J’en profitais pour reprendre mon souffle, entre les sauts et la course j’étais déjà à bout, mais je pensais au but : voir Astrid. C’était le plus important.
Marcus arriva, je sortais de mon buisson pour le rejoindre. Dès qu’il me vit, il se jeta dans mes bras enfin plutôt me pris dans les siens et m’embrassa. Il le fit avec passion, je ne voulais pas casser ce moment, mais je m’éloignais délicatement pour ne pas lui faire de peine. Je lui soufflai dans l’oreille : ce serait bête de le faire durer trop longtemps et que ce soit le dernier. Il m’entraina en guise de réponse vers le passage pour rejoindre le secteur des Prostota.
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REBELS - tome 1 / Édité
Science Fiction2070, fin de la guerre, mais pas de l'horreur pour autant. Pour calmer les rebelles le peuple sera divisée en 3 Patriam. Alix Flecher, orpheline se retrouve mêlée à la rébellion qui menace de renverser le gouvernement. Cette séparation semblait idé...