Chapitre 15

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Une demie heure plus tard, nous arrivions à l'entrée de la forêt noire et Gandalf, descendant de son cheval, s'approcha quelque peu de la forêt comme pour regarder quelque chose. Regardant mon oncle, je savais qu'il n'en savait pas plus mais qu'il attendait ces instructions.

- La porte des Elfes, c'est ici que commence le sentier qui traverse la forêt noire.

- Aucun signe des Orques, la chance et de notre côté.

Après ses paroles, Dwalin descendit de sa monture et je vint fis de même, bientôt imité par le reste de la compagnie.

- Libérez les poneys ! Qu'ils retournent chez leur maître !

Prenant le sac sur mon cheval que je montais à cru, comme j'en avait toujours eu l'habitude, je lui murmurais quelques mots en elfique à l'oreille pour lui dire au revoir, et que la lumière guide ses pas jusqu'à sa nouvelle maison en lui caresser les naseaux. Finissant par me reculer, je prononçais un seul mot avant de lui taper sur l'arrière train « Ka » dans ma langue de changeur de peau, signifiant « aller » ou « ok ». Regardant mon cheval partir et bientôt être hors de vue, je finis par me retourner avant d'entendre Gandalf crier lorsque Ori tenta de desseller son cheval.

- Non pas le mien ! J'en ai besoin !

Il partait ? Je ne comprenais pas ! Il ne devait pas venir avec nous ? Apparemment je n'étais pas la seule à ne pas comprendre puisque j'entendis Bilbon lui poser la question avant qu'il ne rejoigne sa monture.

- Si je vous laisse, c'est que j'y suis contraint. Je vous attendrai face au versant sud d'Erebor, sur le promontoire. Gardez la carte et la clé en lieu sûr et n'entrez pas dans cette montagne sans moi.

Sa dernière phrase était adressée à Thorin, qu'il regarda avant de monter sur son cheval.

- Ce n'est plus le vert bois d'antan, il y a une rivière dans ces bois qui a été soumise à un enchantement, surtout ne touchez pas l'eau, traversez par le pont de pierre. Dans cette forêt l'air lui-même est chargé d'illusion, il vous troublera l'esprit et tentera de vous fourvoyer.

C'est comme ça qu'il recula avec son cheval avant de nous laisser là, nous donnant un dernier conseil, celui de ne surtout pas quitter le sentier une fois en forêt. La pluie se mettant à tomber et sachant que le seul magicien de la compagnie nous quittait, je mis ma capuche d'elfe sur ma tête avant de serrer le carquois de mes flèches dans mon dos et les fourreaux de mes armes.

- En route, il faut être à Erebor avant le coucher du soleil le jour de Durin, c'est notre seule chance de trouver la porte secrète dans les montagnes.

Suivant Thorin dans la forêt deux par deux, je me mis derrière lui, à côté de Fili, Kili juste derrière moi avec Bofur. Une bonne vingtaine de minutes de marches après, nous repassions en ligne un par un, Thorin toujours devant et moi...entre mes frères.

- Le sentier tourne par là !

Nous prenions tous le chemin de gauche, suivant mon oncle, espérant qu'il suivrait bien le sentier comme il le devait. Et c'est comme ça que nous marchions, marchions, marchions, tournions, tournions encore, marchions encore et encore sans vraiment voir la sortie de cette forêt. Bientôt la nuit tomba et je murmurais à Fili juste derrière moi.

- J'ai l'impression d'avoir marché toute la journée...

- C'est parce que c'est ce qu'on a fait..

- Par là !

Dwalin nous montra un chemin parmi les feuilles et tout le monde le suivit sans vraiment rien dire, ni même mon oncle. Continuant à marcher sur un pont fait par un rondin de bois qui nous faisait passer au-dessus d'un précipice, l'air était de plus en plus irrespirable, à tel point que Nori en demanda. La tête nous tournait, l'air nous manquait, moi je ne me sentais pas dans mon meilleur état, quelque chose avait embrouillé mon loup et mon côté elfique essayait de se battre contre, je pouvais le sentir.

Quête MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant