Chapitre 8

154 9 1
                                    

Arrivant dans une immense pièce qui ressemblait à un salon, la jeune elfe me fit asseoir et j'acceptais l'invitation, posant mes fesses sur le sofa moelleux de la grande salle.

- Alors comme ça vous avez rencontré l'amour ?

Je la vis se pencher vers la table pour venir servir deux verres d'un très bon vin certainement, les elfes ne buvaient que ça. Me tendant le verre en cristal, je l'attrapais alors délicatement et passa une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Portant le verre à mes lèvres, je bu quelque gorgée de la boisson avant de le reposer délicatement sur la table. Quand elle fut assise près de moi, je pris une des carottes de mon assiette avant de lui répondre.

- Oui, enfin non pas comme vous le pensez, je parlais seulement d'amour fraternel. L'amour marital ne me concerne pas encore, je...je n'ai pas vraiment envie de cela.

Souriant à ma première phrase, elle fronça les sourcils à la seconde alors que je mis le bout de ma carotte en bouche pour la croquer.

- Pourquoi cela ? Vous n'y croyez pas ? L'amour peut-être partout autour de vous Kayle, il suffit parfois de juste savoir le reconnaître.

Je mâchais alors ma carotte avant de secouer la tête. Si je n'y croyais pas ? Bien sûr que si, j'y croyais bien, mais aucun elfe ne voudrait réellement de moi. Même si je m'étais faite à ce que j'étais, je m'acceptais, j'avais encore du mal avec les elfes. Je savais bien que je n'étais pas « normale » pour eux, que je ne rentrerais jamais dans leur idéal, alors a quoi bon tenter ? Les entendre répéter que j'étais un monstre me suffisait déjà, je n'avais pas besoin de leur jugement.

- Non ce n'est pas cela, si j'y crois bien mais...aucun elfe ne pourrait se marier avec moi. Je ne suis même pas entièrement une elfe, je suis encore plus rien que ceux qui n'ont pas de sang royal dans leur veine. L'amour que me portent mes frères aujourd'hui suffit amplement à remplir mon cœur. Je ne pense jamais vouloir de descendance, je ne souhaite pas qu'ils deviennent comme moi, cela à était difficile, je ne voudrais en aucun cas leur infliger cela. Tout ce que je veux c'est continuer à vivre comme ces vingt dernières années, en paix et heureuse.

Arwën me regarda, finissant par se lever d'un coup avant de sortir de la pièce. Quand elle revint quelques minutes plus tard, il ne restait plus qu'une tomate et deux carottes dans mon assiette, les endives et la salade ayant eu raison de moi. Quand je vis la brosse qu'elle tenait en main, je ne compris pas tout de suite mais, sans attendre mon autorisation et sans demande, elle commença à coiffer ma chevelure rebelle et ondulée.

- Je vais vous prouver que vous n'êtes pas si différente de nous, et vous avez même une chose en plus. Quelque chose qui brille dans vos yeux, cette seconde nature, cet animal en vous, il vit aussi. Vous avez la vie en vous, chacun peut la voir et c'est ce qui vous rend aussi charmante. Vous n'êtes pas une mauvais chose Kayle, ce que vous aurez à offrir à vos descendant sera un cadeau, tout comme votre mère et votre père vous l'ont offert. Votre différence fait peut-être peur à certain mais je peux vous garantir qu'elle ne vous rend pas plus laide qu'une autre, bien au contraire, vous êtes plus qu'une elfe. C'est à nous de vous devoir le respect.

Sans que je ne puisse répondre quoi que ce soit, elle termina sa coiffure et, me faisant relever en souriant, elle me plaça devant le miroir, se tenant juste derrière moi. Mes mèches qui me tombaient souvent sur les yeux étaient tirées en arrière et formaient des torsades des deux côtés, se rejoignant au milieu, formant une magnifique tresse. Elle avait raison, je n'étais pas si différente qu'eux, la cape bleu de Lothlorien que je portais me permit aussi de le voir. Ne trouvant rien à répondre, seulement à contempler, elle me sourit sans le miroir avant de venir se rasseoir dans le sofa.

Quête MortelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant