Autrui et moi

12 0 0
                                    

Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours eu un rapport à autrui relativement particulier.

« On dit que l'Homme est un animal social » disait Montesquieu. En y réfléchissant bien, ceci est vrai. Nous naissons grâce à deux êtres qui se sont entrelacés, nous grandissons aux dépens d'adultes qui nous apprennent des règles, des conduites, nous nourrissent également, un besoin fondamental. Bref, j'ai bien conscience du fait que l'Homme est un être social et je vais remettre les choses à mon échelle.

Comme je le disais, depuis longtemps, mon rapport à l'autre diffère beaucoup des autres.

Petite, j'ai toujours été la jeune fille trop timide pour parler et se mêler aux autres. J'observais mes camarades à l'école, de loin, en faisant attention aux détails, à leurs manières. Mais j'étais toujours prête à accourir si l'un d'eux se faisait mal, même sans les connaître. J'étais la fille un peu bizarre, timide et à l'écart de tous, contre ma volonté. Ma timidité et ma gentillesse m'ont mené à mal plus d'une fois. Quand certains s'intéressaient à moi, j'étais heureuse et je donnais ma confiance aveuglément, ayant confiance en l'autre, en l'Homme déjà toute jeune. J'étais aussi, je pense, flattée, qu'on ne me trouve pas si bizarre que ça, mais malheureusement j'étais rapidement déçue et on se moquait de moi.

Autrui m'a beaucoup persécuté, m'a fait bien du mal, depuis mon plus jeune âge. Cela fait partie de la vie, de l'expérience, mais ce côté de moi, altruiste, ne s'efface pas. Il est plus discret et je le montre moins, mais mon coeur criera toujours d'aider son prochain, d'aller vers l'autre.

Contre toute attente, autrui m'effraie énormément, j'ai peur du monde. J'ai peur de la foule, peur d'un regard, peur d'une discussion, peur constamment. Mais peur de quoi ? De ne pas être à la hauteur, je le sais, de ne pas être assez bien. Merci société qui nous dicte notre manière idéale d'être. Je me suis fixée trop d'idéaux, je me suis mise trop la pression plus d'une fois et tout cela pour autrui, notamment ma famille. Je pensais que l'on devait vivre et faire les choses pour l'autre, afin d'être digne de recevoir de l'attention et de l'amour. Cela révèle certainement des traumatismes chez moi mais c'est comme ça que j'ai longtemps fonctionné. J'apprends à ne plus vivre aux dépens de l'autre, à vivre pour moi, faire ce qui me plaît et me faire du bien sans trop penser à ce qu'on va en penser. Alors bien sûr, il y a un entre-deux, nous ne pouvons pas devenir égoïste à 100%, évidemment, sinon plus rien ne va. Mais c'est aussi là que l'on se rend compte que l'Homme est bien un être social. Nous ne pouvons pas vivre pour nous seuls, vivant en société, nous nous devons de faire un petit peu attention à notre entourage.

En fait, depuis la nuit des temps, nous avons toujours vécu en groupe, en meute, comme les loups. Nous avons toujours eu besoin de l'autre pour évoluer et grandir, ce qui est logique quand nous y réfléchissons.

Ce concept de véritable société nous montre bien que nous avons besoin d'un groupe pour vivre ensemble, de créer des choses. Bien sûr la société à des mauvais côtés mais sans elle je doute que nous puissions vivre convenablement, sans contact avec l'autre. Tout ce sujet est bien complexe.

J'ai besoin de solitude, souvent, pour recharger les batteries et me reconnecter à mon moi. Mais j'ai aussi besoin d'interactions sociales, comme nous tous.

Cette période avec la COVID nous montre bien que nous avons ce besoin de l'autre. Mais tout comme nous ne devons pas toujours être ensemble, tout le temps. L'Homme est un être complexe. Les confinements ont fait ressortir nos besoins de nous regrouper, de nous retrouver mais pour certains ça les a déchirés.

Preuve en est : les réseaux sociaux. Une invention de l'Homme afin de communiquer avec le monde d'un simple geste. Certaines personnes en font même leur métier, de communiquer avec l'autre, le monde, c'est complètement dingue quand on y pense. Mais en même temps, trop de réseaux sociaux peut entraîner des soucis et nous déchirer. Nous avons besoin de l'autre, nous avons besoin de nos différences pour nous rassembler, nous avons conscience de ces besoins et pourtant nos différences nous déchirent parfois ? Qu'est-ce qui nous amène à utiliser notre intelligence pour se dire que l'on peut faire mal à l'autre ? Comment pouvons-nous nous faire la guerre sur nos différentes opinions tout en ayant conscience au fond de nous que nous nous devons d'être différents pour réussir ?

Vous l'aurez compris, nous sommes des êtres sociaux et complexes, dans ma tête c'est très compliqué d'y trouver le juste milieu, de faire un point et une généralité.

Pour terminer, je reviens à mon cas bien particulier : je suis une altruiste, une humaniste, j'ai foi en l'Homme. Cette foi m'a fait souffrir et continuera sûrement à me faire mal mais sincèrement, l'Homme quel être étrange et complexe. C'est ça que j'aime chez nous, nos différences, nos complexités, nos ressources, notre intelligence redoutable, etc. 

Ce que je veux te dire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant