Combat d'intérieur

25 1 0
                                    

Toujours ça tournoie dans ma tête : dis le vas-y, de quoi tu as peur ?
Ça reste bloqué là-haut, dans ma gorge et ça me grignote de l'intérieur. Mais qu'est-ce qui a ? Mais dis le c'est pas dur.
Je suis paralysée, totalement tétanisée, je repasse mon monologue en boucle dans mon esprit mais il reste coincé juste avant de sortir. Depuis toujours, c'est comme ça, cette peur constante de dire les choses, dire ce que je pense, de donner mon opinion sur les choses. Même pour des choses complètement idiotes comme demander si on peut faire ça ou ci, toujours ça reste bloqué, par peur.

Mais de quoi j'ai peur ? De décevoir, de profondément décevoir cette personne que j'aime, de lui faire mal. Alors je ne dis rien et un jour, ça sort, comme ça, cerise sur le gâteau, mais ça a pris du temps, trop de temps et il est trop tard. Ou alors « pourquoi tu l'as pas dis plus tôt? En fait tu m'as menti quand je t'ai demandé tout à l'heure ? »
Mais non, je ne mens pas réellement, je n'arrive pas sortir ces foutus mots pourtant si bien alignés dans mon cerveau, j'ai peur de te décevoir de te faire mal et je pleure. Parce je sais que c'est un flagrant manque de confiance de moi.

Je te vois venir avec tes paroles : « c'est ton opinion, tu t'en fou de ce que ça fait à celui qui est en face de toi, ça lui appartient c'est ses sentiments, ça ne t'appartient pas, c'est ton avis, point. »
Oui je sais que j'ai le droit de dire ce que je pense, de dire ce que je ressens et tout ce qui s'en suit mais j'ai peur de la conséquence.

Au fond je sais pertinemment ce que je veux, ce que je cherche, ce que j'aimerais, ce que je ressens mais je ne veux pas blesser les gens autour de moi, alors j'essaie de m'adapter au mieux mais en fin de compte, je subis tout. Je subis le non dit, je subis des choses que je ne voulais pas, je subis ma culpabilité.
Oui je porte beaucoup sur mes petites épaules frêles, alors il m'arrive parfois d'être à bout de souffle. Et finalement c'est un combat constant, entre moi et moi, je me bas contre moi et ça chaque jour, un véritable combat intérieur, un champ de bataille ensanglanté. Je suis quelqu'un qui souffre, peut-être excessivement trop, à me torturer l'esprit toute seule et je sais ça n'excuse rien.

Alors je suis désolée, si tu me lis et que je n'ai jamais réussi à te dire les choses clairement, si je t'ai peut-être fais espérer, si tu pensais que j'allais bien, toutes ces choses qui font que je n'ai rien dis, je suis désolée, je suis consciente de tout ça, c'est un premier pas sur le chemin du changement. Il m'a fallu 20 ans pour m'en rendre compte, je suis désolée parce que toi aussi au fond tu as subis, « mes mauvais choix » mais je suis ainsi et je le resterais peut-être un peu même après avoir « évolué et changé », mais en mieux.

Ce que je veux te dire.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant