Ce que je veux te dire.

Maman,

J'ai grandi et appris, grâce à toi. Je t'en remercie. Mais tu sais, la vie m'a frappé en pleine face, j'étais seule, je ne t'en ai jamais parlé, je ne voulais pas t'inquiéter. Mais je me débrouille, dans ma petite misère quotidienne, je fais comme je peux. Je me bas à ma manière à vrai dire. Tu sais, j'en ai faits des conneries, j'en ai eu des idées monstrueuses mais ne retiens que j'suis toujours là, grâce à toi.

On m'dit que je suis forte et courageuse, mais ça n'est pas moi qui suis comme ça, ce n'est pas moi, ça me ressemble pas. Moi je pleure sur mon sort, je m'relève avec des cicatrices, des hématomes et je me détruis les poumons. C'est toi qui es forte, toi qui m'as guidé, qui me guide et m'aide encore et encore malgré le désastre que je suis. Oui, tu es vraiment une battante, tu supportes mes humeurs, tu portes sur tes épaules ma soeur et moi en plus de ta vie compliquée.

Je t'admire, je voudrais être comme toi, tu es mon seul modèle, un peu comme mon seul parent. Mes valeurs je les tiens de toi, c'est toi qui m'as appris à être ainsi, mais moi je fais pas partie des gentils, même si je m'efforce d'être le mieux possible. J'veux te rendre fière de moi maman. Mais j'sais pas faire ça moi, j'y arrive pas, je t'ai apporté tellement de déceptions. J'pense que quand je voulais crever, me vider de mon sang, c'était aussi pour ça, je déteste te faire du mal, faire du mal autour de moi.

Je t'en demande trop je le sais mais aide moi, s'il te plaît, dis-moi ce que je dois faire, j'en ai marre. Marre de ces douleurs qui perforent le coeur, de ces courbatures qui emplissent le corps. Parfois ça va plutôt bien et puis tout redevient sombre. Tu crois que le problème vient de moi ? Que je pense trop ? Que c'est ma faute si je souffre ? Que je m'afflige ça toute seule ? Ou est-ce le monde qui s'en prend à moi ?
Mais  je n'ai rien demandé, je suis juste une jeune adulte en quête de son identifié, en quête d'elle-même. Je ne sais plus qui je suis, d'ailleurs je me demande si je l'ai déjà su un jour.

Maman, la vie c'est ça ? Montre moi comment je peux être heureuse. Je m'attarde sur les détails, sur les petits bonheurs quotidiens, un coucher de soleil, l'art, un sourire, la musique, l'amour et pourtant rien n'est concret. Qu'est-ce que je fais de mal ? Est-ce moi le problème ou est-ce que la vie est juste comme ça?
J'ai 18 ans maman, j'ai beaucoup appris et vu, j'ai vécu et pourtant j'ai encore tant à découvrir. J'ai déjà testé mes limites, j'en ai fini horriblement mal, dans un état pitoyable. J'ai souvent eu l'impression que la vie ne tient qu'à un fils et pourtant chaque jour tu me maintiens.

Ne t'inquiètes pas en lisant ces mots très mal ordonné, je vais bien maman, ça va, je progresse, je commence à lâcher prise, à changer positivement, enfin je crois. Je pense que je me trouve petit à petit, je me reconnais dans le miroir, c'est déjà une bonne chose non ? Je vois que tu m'as transmis de merveilleuses choses et j'en suis ravie, je te ressemble sur beaucoup de points. Mais j'ai encore beaucoup à apprendre, comment fais-tu pour être aussi résistante, aussi belle et aussi courageuse ? Je t'admire maman je ne sais pas comment je ferais sans ton aide. Merci infiniment, pour tout ce que tu as faits et ce que tu fais pour moi.