Chapitre 5 ~ La Foudre

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L'heure approche Navi. Le temps de devenir chevalier est venu.

Cette voix ... Je fronce les sourcils. C'est celle que j'ai entendu quand je me noyais. Je ne l'avais jamais entendu au par-avant. J'ignore si c'est une bonne chose. Je ne sais même pas si c'est réellement Athéna, comme je le pensais. Le souvenir de ma chute e revient, me tirant un frisson. Je revois mes deux autres compagnons, inanimés à côté de moi. Que leur est-ils arrivé ? Et d'ailleurs, suis-je moi-même toujours en vie ? 

J'ouvre péniblement les yeux. Chaque fibres de mon corps me fait affreusement mal. Je ne vois qu'un écran flou puis, ma vue redevient peu à peu net. Le plafond de bois du dortoir apparaît alors. Je bas des paupières. Je suis vivante. 

A peine ai-je réalisé où je me trouvais que Percy se penche vers moi, un air inquiet sur le visage. En voyant mes yeux ouvert, il sourit et m'embrasse fougueusement. Je sens toute sa panique et son anxiété se dissiper aussitôt. La mienne aussi. Il est vivant, lui aussi. Nous sommes hors de danger. Mais ... Et Jason ? Je sais qu'il est immonde mais ...

Je me redresse, une douleur me clou à mon matelas. Percy me caresse la joue pour m'intimer à me ménager. Je redresse légèrement la tête pour voir si Jason n'est pas dans l'un des lits alentours. Je le distingue couvert de bandages et souffle de soulagement. Ouf. Personne n'est mort. Je sourit à Percy et lui prend la main. Ce qu'il a fait était stupide. Particulièrement stupide. Mais personne ne l'avait fait pour moi avant. Ce détail me rend moins en colère. Mais tout de même. 

- Je suis vraiment stupide. Bredouille mon aimé. On a faillit y passer tout les deux ..

Ah. au moins, il s'en rend compte lui aussi. Je lui sourit essaye à nouveau de me relever. Mais cette fois, c'est Ptolémé qui arrive en furie dans la salle. Il est suivit par Rhéa qui affiche un sourire de satisfaction qui n'annonce rien de bon. Il se penche vers moi et grogne :

- Tu peux marcher ?! 

J'hoche la tête surprise. Je pense que Rhéa a eut le droit à un entraînement pour elle toute seule pendant nôtre convalescence. Mais cela ne me gêne pas. Qu'elle prenne de l'avance, je suis sûr que je la battrais. Comme je battrais tous ceux qui se mettent en travers de ma route. Comme Percy m'a défendu en risquant sa vie. Je ne laisserai plus personne me marcher sur les pieds. Et même le regard méprisant de Rhéa ne me faisait rien. Ptolémé nous ordonna alors :

- Suivez-moi.

Et il nous conduit dehors.

La banquise était prise en pleine tempête. Le vent nous arrache le visage, la neige s'infiltre dans nos vêtements, les détrempe.

C'est la tempête.

L'horizon disparaît dans les éléments déchaînés. Soudain, un éclair zébra violemment le ciel. Nous éblouissant. J'ai sursauté et saisit la main de Percy. Ce dernier me regarde, les yeux aimants, pour me rassurer. Ptolémé ricane et nous dit :

- Vous ne devez pas avoir peur de la tempête. Car la tempête est l'arme de Cassiopée. Ou plus précisément : la foudre.

Je resserre mon poing dans le creux de la paume de Percy. Il me provoque, je crois que mon petit plongeon de la dernière fois ne lui a pas plu. Percy ne dit rien. Mais je le sens tendu. Son cosmos émet de légères vibrations négatives. Nôtre maître explique :

- Vous allez apprendre à maîtriser la foudre grâce à vôtre cosmos, à résister aux décharges électriques et à en créer vous-même. Après cela, nous verrons qui sera digne de porter l'armure d'argent.

Je lance un discret regard à Percy. L'évocation du sacrifice de Ptolémé me revient en mémoire. Je sens que ce sera le jour de la désignation que tout va se jouer. Pour l'heure, mon maître nous explique :

- L'électricité est de l'énergie concentrée. Si vous voulez pouvoir la contrôler, il faut que vous vous souveniez de ce que je vous ai appris sur la maîtrise de vôtre cosmos...

Et nous commençons par des exercices de méditations, puis enchaînons sur des pratiques plus physique. Nôtre maître nous fait répéter une série de mouvement ample et fluide avec les bras qui me font penser au mouvement de l'air. Ptolémé nous explique que ses gestes font circuler l'énergie d'un bras à l'autre ce qui permet notamment de dévier la foudre. Pour faire simple, le prochain exercice consistera a faire passer dans nôtre corps une puissance électrique de plus de dix-mille volt en être affecté le moins du monde. Ah ! J'adore la pédagogie de mon maître.

Rhéa a l'air d'avoir progressé. C'était la plus faible d'entre nous et pourtant, alors que je la regarde, j'ai l'impression qu'elle a quelque chose de changé. Comme si elle était encore plus sure d'elle qu'à l'accoutumé. Les minutes passent puis, Ptolémé nous fait cesser ces répétitions et nous conduit vers un pic qui surplombe le lieu d'entraînement. Il nous dévisage alors que nous luttons pour nous tenir droit. Le vent nous rabattant violemment les cheveux vers le visage. Le chevalier fait alors signe à Rhéa. Cette dernière esquisse un sourire prétentieux et satisfait qui me fait désagréablement tiquer. Elle se place devant nous, ferme les yeux et, tout en restant droite et solide comme un roc face à la tempête, joint les mains en signe de concentration. Les coups de tonnerre se font de plus en plus en même temps que l'éclair. J'en déduis qu'elle va nous montrer l'exemple d'un bon "détournement d'éclair"...

Soudain, un éclair zèbre le ciel avec un bruit terrible. La foudre s'abat sur nôtre camarade qui exécute le geste que nous avons appris avec une rapidité parfaite. L'éclair pénètre par les doigts du bras droit qu'elle a levé vers le ciel et ressort aussitôt du bout de ses doigts du bras gauche pour détruire le rocher que Rhéa visait. Le silence s'installe aussitôt.

Je ne peux pas croire ce que je viens de voir. Rhéa, la pimbêche qui croyait pouvoir tout avoir grâce à l'argent et d'une superficialité à toute épreuve venait d'accomplir quelque chose d'incroyable. Ptolémé arborait un sourire plein de satisfaction et de fierté. Ce qui me rend jalouse. Cette fille qui est foncièrement hautaine et méprisante arrive à un meilleur niveau que moi et cela m'est inacceptable. Ptolémé le sens et me lance un regard plein de reproches. Il va me faire payer le fait que, juste après les confessions qu'il m'a faite, j'ai frôlé la mort bêtement. Il veut me mettre de nouveau à l'épreuve avant la désignation. Je rend à son regard moralisateur un sourire plein de défis. Il sait que cela signifie que je n'abandonnerais pas.

Percy me reprend la main et me lance un regard aimant. Je lui fait une légère pression sur la main et lui sourit. Hé, me disent ses yeux, On montre à cette peste et ce vieux croûton ce que savent faire un grec et une japonaise ensemble ? J'hoche la tête, lâche sa main réconfortante et m'avance, faisant face à Rhéa. Cette dernière me dévisage avec mépris. Ptolémé m'a compris. Un peu plus loin, Percy est en position de méditation. Le maître nous explique :

- Vôtre cosmos va faire office d'aimant pour la foudre. En le faisant brûler légèrement, l'électricité naturelle va être attirée par la vôtre. C'est ensuite en faisant comme Rhéa et en redirigeant le déluge d'énergie qui vous parcourra vers l'autre extrémité de vos bras que vous arriverez à détourner facilement les éclairs naturels mais aussi ceux de certains de vos futurs adversaires.

Je ferme les yeux et inspire profondément. Si jamais je me rate, je risque de ne pas m'en remettre. Je me concentre et tente de sentir à quel moment va s'abattre l'éclair. Le ciel gronde, je sens le flux d'énergie ambiante augmenter. Et soudain, la foudre crève le ciel et tombe sur moi. Aussitôt, j'exécute les mouvements que je viens d'apprendre. La foudre me passe à travers le corps, l'électricité pénètre à travers mes veines entières, j'ai l'impression que tous mes vaisseaux sanguins se sont transformés en fils d'étains prêt à exploser à tout instant. J'ai peur. j'ai le sentiment que je vais brûler de l'intérieur. L'énergie qui jaillit de l'éclair me paraît incontrôlable. Je me concentre à fond et tente de fusionner mon cosmos avec la foudre. Tout cela se passe en une fraction de seconde. Et puis soudain, Je sens que mon énergie et celle de la nature ne font plus qu'un. C'est une sensation de toute puissance qui m'envahi. Je sourit et dirige avec triomphe la foudre vers le bloc de roche glacée qui explosa d'un seul coup.

Le silence retombe, la tempête se dissipe et disparaît définitivement. Le ciel redevient bleu en un temps record. Tous me regardent avec étonnement, Ptolémé arbore un sourire satisfait et Rhéa me fixe, dégoûtée.

A la place du rocher gelé se trouve un énorme cratère calciné.

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