Chapitre 3- Évènements étranges

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Les élèves assises au fond, près des fleurs, se levèrent en criant, apeurées. Les yeux horrifiés, toutes regardaient, ébahies, les restes du magnifique vase. L'eau qu'il contenait s'était répendue sur le sol, qui était maintenant jonché de bouts de verre et de pétales rouges. Certaines de ces jeunes filles s'affolaient. Ce qui s'était produit n'était certainement pas commun. L'une d'elles suggéra même la présence d'un fantôme, pour détendre l'atmosphère. Son initiative demeura cependant vaine.

Toutefois, elles étaient loin d'avoir eu aussi peur que Rhéa. Elle ne s'était pas retournée, et était toujours assise sur sa chaise en fixant ses mains qui tremblaient inlassablement. Elle essayait inutilement de respirer normalement. De respirer tout court...

Mademoiselle Clara était la seule à garder un semblant de calme. Elle avait montré des signes de surprise et d'inquiétude un peu plus tôt, mais elle avait repris les choses en mains.

Elle jeta un coup d'œil à Rhéa, qui était toujours dans un état de détresse. Personne, à part elle ne s'en était aperçu, pour son plus grand soulagement. D'un pas assuré, elle alla rouvrir les fenêtres en ordonnant à ses élèves:

- Ne vous approchez pas. Vous pourriez vous blesser avec le verre. J'appellerai le concierge pendant...

Elle fut interrompue par la sonnerie stridente qui annonçait la récréation. Pourtant, pour la première fois de leur vie, aucune des filles ne se précipita dehors. Au contraire, elles s'étaient toutes figées ; une tension palpable régnait.

- Vous pouvez sortir.

- Mademoiselle, voulez-vous que j'aille chercher Monsieur Thomas ? proposa Michèle.

Monsieur Thomas était le concierge de l'établissement.

- Non je le ferai, mais merci Michèle. Allez déjeuner, les filles. Nous nous retrouvons pour la suite du cours tout à l'heure.

Elles se décidèrent donc à sortir doucement de la salle, en murmurant frénétiquement:

- Tu penses que c'était le vent ?

- Peut-être, mais comment tu expliques le vase ?

- Ah ouais...

Les hypothèses allaient bon train et aucune d'entre elles ne fit attention à Rhéa, qui n'avait pas bougé de sa place.

Bientôt, il ne restait qu'elle dans la salle. Elle et Mademoiselle Clara...
Cette dernière alla aussitôt fermer la porte. Elle s'y attarda un peu, comme si elle la fermait à clé. Pourtant, quand elle s'y éloigna, elle ne tenait rien dans sa main. Elle se retourna ensuite vers Rhéa.

La jeune fille était consciente qu'elle était seule avec son professeur, mais c'était comme si son corps ne lui obéissait plus. Soudain, quelque chose de chaud tomba sur sa main : une larme.
Elle pleurait. Pourquoi ? Elle n'en savait rien.

- Rhéa...

- Je suis désolée. Je ne suis pas très concentrée aujourd'hui.

Elle s'excusait de ne pas avoir entendu sa prof, quand elle lui avait posé la question, alors que celle-ci voulait lui parler d'un sujet totalement différent.

- Quelque chose ne va pas? Tu veux en parler?

- Non je... je ne...

Elle voulais aussi s'excuser pour le vase. Car elle était persuadée que cela avait un rapport avec elle, bien que cela pouvait paraître plus qu'improbable.

- Rhéa, écoute moi. Est-ce qu'un événement... étrange t'est arrivé il y a quelques temps ?

Ne comprenant pas où elle voulait en venir (ou peut-être que si), Rhéa demanda :

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