Chapitre 6 - Enfin Partis.

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Septembre 840.

Cher journal,

Je t'écris ces mots alors que les soldats du Bataillon d'Exploration sont enfin partis rejoindre leur corps d'armée. Ici, tout le monde le savait mais cela nous a tous fait bizarre quand même de savoir que la plupart de nous ne les reverrons plus. Je crois que la seule personne qui va réellement me manquer est Ness - l'homme qui s'occupe des chevaux au Bataillon et qui supervisait les cours d'équitation. Il était de ces personnes qui rendait mon quotidien un peu plus pétillant lorsque je le voyais. Il était de ces hommes qui appréciait plus la compagnie d'un animal que celle d'un humain et je le comprenais bien que trop bien.

En tout cas, cette semaine n'a pas été de tout repos. Pour commencer, alors que j'étais au bord du désespoir et que je commençais à vouloir renoncer à ma place dans le classement et l'a donner à Jane, il y a eu ce mot :

" Toi qui te bats encore et encore sans jamais voir la fin ne t'arrête pas.
Je te vois."

Cela m'a incroyablement reboosté, comment avais-je pu penser un jour à abandonner cette place après tous les efforts que j'avais fait ? Et encore plus que cela : j'avais envie d'avoir les meilleures places possibles dans tous les cours !

J'étais déjà bien classée en équitation avec ma première place, en cours théorique avec ma troisième place et en tridimensionnalité où j'étais classé vingt-huitième. Il fallait que je m'améliore au corps à corps, aux sacs lestés, aux titans en bois et espéré avoir une bonne place lorsque nous entamerons les exercices hivernaux. Je voulais leur faire voir à tous que je n'étais pas la moins que rien qu'ils croyaient et il me restait deux années et demi pour le faire !

Ce sentiment est si étrange et il m'était encore inconnu il y a de cela quelques mois : celui d'avoir un objectif. Bien sûr j'avais déjà eu des envies, bien que toujours matérielle, mais maintenant avoir un canasson ou un bougeoir me paraissait tellement futile. Peut-être que père avait finalement raison mais cela je ne lui avouerais jamais surtout que j'ai toujours très peu de nouvelles de lui et que ces lettres sont souvent écrites sans grande conviction...

Alors, cher journal, je ne cesse de m'entraîner à devenir plus forte ! Et Jane et ses deux sbires m'ont légèrement lâchés ces derniers temps, selon Maggie elle veut se faire petite depuis notre combat car tout le monde lui a reproché d'être allée trop loin même si certains pensent que je méritais plus que ça...

Il s'est aussi passé quelque chose d'étrange l'autre jour... J'étais dans le réfectoire - je mangeais en compagnie de Jules qui se remettait doucement de son dernier passage à l'infirmerie lorsque la caporale Hanji Zoe est venue me trouver. Elle est entré dans le réfectoire et m'a appelé :

- Amalia ? Amalia Wagner ?

J'ai avalé mon oeuf au plat de travers puis j'ai levé la main pour lui signaler ma présence. Lorsqu'elle m'a vu ses yeux ont semblé plus pétillants qu'à l'accoutumée.

- C'est toi Amalia Wagner ? m'a-t-elle dit d'un ton surexcité en s'approchant.
- Ou-oui, ai-je répondu pas très rassurée, j'ai fait quelque chose de mal ?
- Oh non ! s'est-elle exclamée dans un grand rire, pas du tout mais je viens t'annoncer une nouvelle de la part de Keith Shadiz !
- Une nouvelle ?
- Tu feras partie du prochain groupe de ravitaillement des vivres.

Je me suis sentie défaillir en entendant cela. Le ravitaillement est confiée à un sergent ou un caporal qui prend avec lui cinq cadets pour faire le tour du district de Trost afin d'acheter les vivres nécessaires comme l'alimentation pour le reste de la Brigade. Le groupe devait ramener des courses pour le mois entier et tout le monde devait participer or mon tour n'était prévu qu'au moins de janvier prochain !

Les Carnets du Passé - Livaï x OC/READER. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant