Chapitre 5 - Je Te Veux Comme Adversaire.

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Août 840.

Cher journal,

Aujourd'hui, comme d'habitude, cela n'a pas été un jour facile. J'ai pris les conseils de Maggie en considération et j'étais presque surexcitée de commencer une nouvelle journée pour m'entraîner au corps à corps. J'étais maintenant décidée à ne plus me laisser faire et à ne surtout pas abandonner ma place de première en équitation !

Je me suis alors rempli l'estomac d'un petit déjeuner assez convenable, bien que cela ne valait en rien ce que l'on mangeait à la cité royale, et je me suis dirigée vers le terrain d'entraînement extérieur. Comme un reflet de mon humeur, le ciel était d'un bleu parfaitement clair ce matin-là et j'étais de très bonne humeur ce qui n'avait pas été le cas depuis longtemps.

- T'as une sale gueule, ai-je alors entendu.
- Pardon ? ai-je répondu en me retournant.

Je n'ai même pas été surprise de voir en face de moi le grossier personnage : Livaï. Il se tenait, de son air toujours froid et supérieur, le dos contre les poteaux en bois du terrain d'entraînement.

- T'as une sale gueule, a-t-il répété d'un air narquois.

Je ne daigna pas lui répondre. C'est vrai que je dormais peu en ce moment et que cela rendait mon teint plus pâle que d'habitude et je ne parlais même pas des cernes violacées qui avaient posées leurs bagages sous mes yeux mais cela ne valait sûrement pas d'être aussi abject. En y repensant, peut-être qu'il se moquait des bleus et des hématomes qui habitaient mon visage à cause des coups des trois filles... Va savoir...

En tout cas, j'ai levé le menton en l'air et j'ai pris sur moi pour ne pas lui répondre car, Maggie me l'avait bien dit, j'allais sûrement avoir besoin de lui à un moment pour me perfectionner au corps à corps. C'est sur ces pensées que je me suis concentrée le temps que le reste de mes camarades arrivent.

- Bien, a commencé Livaï, aujourd'hui on va continuer avec les techniques de soumission. Trouvez-vous un partenaire et essayait de maintenir son dos au sol pendant trois secondes.

Avant d'aller manger, j'étais allée jetais un œil au classement des recrues et j'avais pu voir que le premier au corps à corps était Hardin - la grosse brute de la brigade. Il faisait deux têtes de plus que moi et son corps semblait être entièrement composé de muscle.

D'habitude, je m'entraînais avec Jules - un garçon qui avait le doigt toujours fourré dans son nez - c'était le dernier au classement au corps à corps juste derrière moi. Il était tout petit et tout frêle et j'avais entendu dire qu'il avait une satanée maladie. Ses parents, qui n'ont pas assez d'argent pour nourrir toute la famille, l'ont alors envoyé dans l'armée pour qu'il y finisse ses jours en étant nourrie et logée.

C'est donc avec une certaine hésitation que Jules se dirigea vers moi mais je me retourna et alla à la rencontre de la bête.

- Sa-salut, Hardin, ai-je dit d'une petite voix.

Il s'est retourné vers moi et sa stature était si imposante qu'il a caché le soleil qui recouvrait mon visage. Je me suis sentie toute petite.

- Mmpf ? m'a-t-il dit en reniflant dedaigneusement.
- Je-j'aimerai que l'on soit partenaire pour ce cours.

Les Carnets du Passé - Livaï x OC/READER. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant