Chapitre 8 - Vers de Nouveaux Horizons.

104 10 4
                                    

Octobre 842.

Cher journal,

Ma décision de ne plus jamais revenir à la cité royale n'était pas anodine et m'avait laissé un vide insupportable dans mon cœur. Lorsque je suis retournée au quartier général des Brigades d'entraînement j'avais l'impression d'être à bout de force.

J'avais fait un choix et malgré le fait que je savais qu'il était le bon je ne pouvais pas m'empêcher d'être triste. Je ne reverrais plus jamais la chambre dans laquelle j'avais toujours dormi, je ne me ferais plus jamais réprimandé par Jonah lorsque je n'écoutais pas une de ses leçons, je ne mangerai plus jamais avec Père dans notre grande salle silencieuse.

Mes amis, Jane, Hardin, Jules et Maggie voyaient bien que mon retour à la cité royale m'avait beaucoup affecté mais je n'avais aucune envie de leur faire part de ma décision de ne plus jamais retourner là-bas.

Et puis petit à petit j'eue l'impression de couler dans un lac sombre et profond. Je ne savais pas ce que je voulais faire de la vie, Mère ne répondait à aucune de mes lettres et Père serait sûrement furieux lorsqu'il ne me reverrait pas revenir à la cité royale.

Qu'est-ce que j'allais faire ?

Cette question m'angoissait plus que je ne l'aurai cru. Je ne connaissais presque rien de la vie en générale, des métiers qui pourraient me plaire, de ce que je pourrais faire pour me rendre utile et il me restait à peine six mois pour me décider.

Je suis alors entrée dans une grande angoisse et dans une dépression qui a bien failli finir par m'avoir.

Je me suis laissé tomber dans le chagrin. Je n'ai pas lutté. Je suis descendue dans le classement général et je n'avais plus aucune envie de me battre.

Qu'est-ce que j'allais faire ?
Qu'est-ce que j'allais faire ?
Qu'est-ce que j'allais faire ?

Cette question me hantait pendant des longues semaines, je n'en dormais plus, et je maigrissais à vu d'œil tant je n'avais pas d'appétit.

Je n'aurai jamais cru qu'une remise en question sur ma vie aurait pu autant m'atteindre mais j'étais terriblement anxieuse et j'avais l'impression que le temps passait à une vitesse folle.

Ce fut Hardin qui m'aida à remonter la pente. Lors d'un jour de permission, il m'a emmené au marché du District. Je n'y avais pas mis les pieds depuis ce jour avec le caporal-chef Livaï.

Voir ces gens toujours heureux et insouciants m'a remonté le moral en flèche mais j'ai eu le déclic lorsque je l'ai revu. Cette petite dame aux cheveux grisonnants à qui j'avais donné mon bracelet hors de prix il y a plus d'un an.

Alors que j'aurai cru qu'elle le vendrait pour avoir une vie plus décente celle-ci était toujours derrière son stand en bois, à accueillir les personnes avec un sourire bienveillant.

Je ne sais pas pourquoi mais c'est à ce moment précis que je me suis dit : tu peux encore sourire, tu peux encore marcher, tu es en bonne santé, tu as toutes tes facultés. Il y a plein de choses à faire, plein de gens à rencontrer et là la joie est revenue. La joie de vivre. C'était inexplicable. J'ai eu à nouveau envie de vivre.

~*~

Janvier 843.

Cher journal,

Il nous reste maintenant seulement trois mois de formation et je ne sais toujours pas ce que je ferais lorsque celle-ci s'arrêtera mais je ne m'en préoccupe plus tellement. Je partirais, un sac sur le dos, à l'aventure et je voyagerais ! Voilà mon idée.

Les Carnets du Passé - Livaï x OC/READER. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant