Les Carnets du Passé - Livaï x OC/READER.

Chapitre 7 - Le Bataillon d'Exploration.

Octobre 840.

Cher journal,

Le temps passe, nous sommes déjà fin octobre et j'ai peu écrit dans tes pages car il n'y a pas forcément de nouveautés ici. J'essaye toujours de m'améliorer dans tous les classements et avec un peu d'ardeur je commence à monter d'une ou deux places chaque mois.

Si aujourd'hui j'écris sur tes pages c'est parce que j'ai eu une journée surprenante. Jules est encore à l'infirmerie... Son état se dégrade, le problème vient de son cœur qui ne pomperait pas assez de sang, les infirmièrs et les médecins lui donnent quelque mois depuis qu'il est petit mais il a toujours survécu alors je lui ordonne de garder espoir !

Je vais le voir tous les jours et il m'a appris que Hardin et Maggie lui rendaient aussi souvent visite mais ce qui m'a le plus étonné c'est qu'il m'a dit que Jane aussi passait souvent à l'infirmerie !

Et Jane... Quelle est étrange !

Alors que je mangeais seule au réfectoire car je n'avais plus la compagnie de Jules, j'eue un sursaut lorsqu'une personne posa brutalement son plateau sur ma table. Je releva les yeux et ma surprise fut grande lorsque je remarqua que Jane venait s'asseoir en face de moi.

- Que...
- La ferme la noble, m'a-t-elle dit. Je ne peux plus me voir ces deux bécasses là-bas, m'a-t-elle expliqué en me montrant du doigt Elizabeth et Helena qui nous lançaient des regards noirs. Ta compagnie est certes ennuyeuse mais sûrement beaucoup moins que la leur !

Nous avons alors mangé dans le plus grand des silences l'une à côté de l'autre.

Décembre 840.

Cher journal,

Je t'écris ces quelques lignes alors que je suis frigorifiée dans ce chalet en plein milieu de la montagne. Nous avons commencé les exercices hivernaux et je dois avouer que c'est assez difficile. Peu à peu des soldats abandonnent l'armée et retournent aux terres défraichies alors que nous étions deux cent-dix-huit nous ne sommes plus que cent quatre-vingt quinze et après ces mois de durs efforts je suis classée soixante et unième. Si jamais je réussi correctement les exercices hivernaux, il est possible que je fasse un bon dans le classement !

Laisse-moi te faire un petit résumé des classements de ceux que je fréquente :

- Moi-même : 61/195.
- Jules : 189/195.
- Jane : 6/195.
- Hardin : 1/195.
- Maggie : 10/195.
- Elizabeth : 9/195.
- Helena : 7/195.

Voilà pour ceux avec qui j'ai le plus d'interactions, la plupart sont dans le top dix sauf Jules et moi mais c'est déjà une fierté qu'il ne soit plus dernier ! Sa santé fragile ne lui permet pas de ce classer plus haut que ça, c'est à peine si l'on sait comment il peut survivre ici ! Il a une force mentale extraordinaire !

En tout cas, depuis la dernière fois que j'ai écrit dans tes pages, il s'est passé des choses assez étranges... Jane a commencé à venir manger avec Jules et moi tous les midis et tous les soirs ! Au début, nous faisions les gros yeux avec Jules lorsque nos regards se croisés et que l'on mangeait en silence et puis petit à petit elle a décidé de nous parler : bien-sûr c'était souvent pour se moquer de mon statut ou du petit corps frêle de Jules mais on ne ressentait plus aucune méchanceté de sa part !

Et puis, petit à petit, Maggie a elle aussi émergé pendant les repas au réfectoire et ensuite ce fut au tour de Hardin et c'est comme cela que notre petit groupe a commencé à se constituer ! Si on m'avait dit des semaines plus tôt que je considèrerais Maggie, Hardin et surtout Jane comme mes amis, je n'y aurai jamais cru ! Surtout après tout ce que cette dernière m'a fait endurer... Les coups, les insultes, les moqueries, les brimades... Et pourtant, elle n'avait plus aucun geste violent à mon égard alors que ses deux anciennes acolytes : Elizabeth et Helena ne s'en privaient pas.