Chapitre 4.

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Salem, lundi 24 mai 2021
13h, hôpital de Salem

Alistair a la sensation de flotter sur un nuage. Sa bouche est sèche et pâteuse. C'est le besoin d'eau qui le réveille. Il ouvre les yeux et tombe sur une chambre blanche d'hôpital. Il est complètement déphasé, ne sait même pas quel jour est-il. Il a perdu connaissance dans l'ambulance. Son corps est alangui, comme s'il pesait une tonne. Il tourne la tête vers la seule odeur qui ne lui agresse pas les narines.

Il sourit en voyant Riley recroquevillé sur l'unique fauteuil de la pièce, endormi. Il entend sa respiration régulière. Alistair jette un coup d'oeil à l'horloge murale, le début d'après-midi sonne juste. Il n'a pas spécialement faim, mais ses lèvres claquent entre elles dans l'espoir, vain, de les humidifier. Malheureusement, il rencontre deux problèmes. Le premier, l'adaptable est trop loin donc le verre est inaccessible. Le deuxième, il n'a pas la force de lever le bras. Un gémissement de douleur lui échappe.

- Qu'est-ce que tu..., marmonne le phénix, à moitié réveillé, avant de voir son meilleur ami bouger. Alistair !

En deux secondes, Riley est debout et l'a rejoint. Il lui tend le verre d'eau, tout en redressant la tête du lit, à l'aide de la télécommande. Dieu bénisse les meilleurs amis prévenants ! Riley l'aide même à tenir le verre et à boire.

- Merci, murmure-t-il une fois totalement déshydraté.

- Comment tu te sens ?

- Bizarre. Je crois que je comprends l'expression humaine, « être passé sous un train »

- J'appelle Addison, annonce Riley en ricanant. Elle voulait être prévenue de ton réveil.

Addison est infirmière au service post-urgence de l'hôpital surnaturel et accessoirement l'âme-soeur d'Emily. D'ailleurs, les deux femmes se sont rencontrées durant leurs études. Riley appuie donc sur le bouton d'appel. Peu de temps après, une femme aux cheveux colorés bordeaux, rentre dans la chambre. Elle s'approche du lit, le sourire aux lèvres.

- Contente de te voir réveillé, lui dit-elle en contrôlant les données qu'émettent les machines sur lesquelles il est relié.

- Salut Addi, ça va ?

- C'est plutôt à moi de te demander ça. Si tu te sens alangui, c'est normal, ça va s'estomper. Le médecin passera voir où en sont tes blessures et si elles ont bien cicatrisé, mais ça m'en a tout l'air.

Le jargon médical lui donne mal à la tête. Phénomène qu'il n'a jamais vécu. Il plaint les humains qui ont des migraines, c'est fort désagréable. Il laisse sa tête s'enfoncer contre l'oreiller, tandis qu'Addison note ses constantes sur une tablette tactile. Il vient de dormir pendant des heures, mais est encore épuisé. Cette fatigue est nouvelle aussi. L'infirmière lui explique que c'est tout à fait normal. Son corps a besoin d'énormément d'énergie pour guérir et repousser le poison donc sa vitalité diminue. Il a plus morflé que ce qu'il pensait.

Maintenant qu'il y songe, il sent son torse le titiller. Son épiderme est en train de cicatriser et c'est tout sauf agréable. C'est comme des millions de fourmis qui tirent sa peau d'une extrémité à une autre. Il va peut-être demander au médecin de lui mettre une perfusion d'antalgique. Cela l'a quand même bien aidé la veille.

- Estime-toi heureux d'être un alpha, lui fait remarquer Addison. Tu es plus fort physiquement.

- Le problème Addi c'est que pour une guérison optimale, il n'y a pas que le physique qui compte, le mental est encore plus important, réplique Alistair.

Les Rescapés de Salem - Tome 2: Le shaman Où les histoires vivent. Découvrez maintenant