Chapitre 7.

589 67 2
                                    

Salem, jeudi 27 mai 2021
7h, appartement de Riley

- Qu'est-ce que tu fais ?, s'exclame Riley sur le pas de la porte de la salle de bain.

- Bah, je me rase, réplique Alistair.

- À 7h du matin alors que tu es en convalescence ?

- Oui, je n'avais rien d'autre à faire, souligne-t-il en haussant les épaules, désinvolte.

Le phénix fronce les sourcils en secouant la tête, dépité. Il repart, sa tasse de café dans les mains. Alistair continue l'entretient de sa barbe. Quand celle-ci a commencé à pousser, Sidney lui a dit qu'il aimait bien. Il revoit le visage, adorable, de son mari, rouge pivoine, gêné de lui faire cet aveu. Depuis ce jour, il garde une barbe méticuleusement soignée. Sidney pense qu'il a fait sa vie en fonction de lui, mais la vérité, c'est qu'Alistair aussi.

Il s'est réveillé aux aurores et après avoir tourné en rond dans le lit, il s'est finalement levé et a préparé le café. Il ne supporte plus de dormir sans Sidney, de ne plus le voir le matin, ni se coucher près de lui le soir. Son mari lui manque atrocement, alors qu'ils ont passé la journée de la veille ensemble. Pour la première fois depuis des semaines, il a envie de pleurer. Il s'occupe donc l'esprit afin de ne pas craquer.

Après sa douche, il applique la pommade sur ses plaies, qui ont quasiment guéri. Puis, il s'habille d'un jogging et d'un tee-shirt à l'effigie de la police de Salem et rejoint la cuisine, où Riley est en train de prendre son petit-déjeuner.

Alistair se verse une seconde tasse de café. Il s'assoit face à son meilleur ami, sans grimacer de douleur. Il n'avait pas besoin de deux semaines d'arrêts, en quatre jours, c'est déjà cicatrisé. Même si la présence de Sidney hier, l'a grandement aidé.

- Je te sens plus apaisé, fait remarquer Riley.

- N'utilise pas ton don de phénix sur moi, prévient-il gentiment.

- Quand tu arrêteras, j'arrêterais.

Il esquisse un sourire, qu'il dissimule derrière son mug. Ils savent tous les deux que c'est impossible, c'est dans leurs gênes, ils ne peuvent pas mettre de côté leurs pouvoirs. Surtout pour espionner les émotions d'autrui. À la différence d'Alistair, Riley ne le fait pas par curiosité, mais par bienveillance.

- Ne pense même pas venir au boulot, le met en garde le brun.

- Je n'allais pas...

- Bien sûr que si. Tu y as songé.

- Non. Sidney doit passer après son rendez-vous, le prévient Alistair.

Le regard de Riley traduit ses pensées. Ali ne trouve rien d'autre à répondre que de grimacer. La seule évocation de son mari, suffit à le faire sourire et à embraser ses sens. Il a hâte de le voir. C'est comme si après toutes ces années, ils se découvraient à nouveau. Après mûre réflexion, il est venu à la conclusion que leur couple avait besoin de cela. C'est une épreuve qu'ils doivent traverser ensemble.

Tandis que Riley se lève, pour aller se préparer, Alistair lâche une bombe à son meilleur ami.

- Je me suis rendu compte que Sidney a besoin de s'affirmer face à moi, ses parents, à tout le monde. Je l'ai empêché de le faire à cause de mon côté trop protecteur et de sa sensibilité de shaman.

- C'est dans sa nature, ce n'est pas de votre faute, le rassure Riley.

- Mais c'est ce qui le ronge. Ça l'a bouffé durant des années et ça a finit par le ronger complètement.

Les Rescapés de Salem - Tome 2: Le shaman Où les histoires vivent. Découvrez maintenant